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La Révolution et la Guerre d’Espagne

La Révolution et la Guerre d’Espagne

Titel: La Révolution et la Guerre d’Espagne Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Broué , Emile Témime
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stabilisation.

    plan de la bataille de Teruel (décembre 37-janvier 38)
    Pendant ce temps, les franquistes amènent des renforts, qui
leur permettront de tenir et même de contre-attaquer. Sans doute ont-ils dû
choisir entre défendre Teruel et préparer une attaque sur Madrid. Franco a
personnellement décidé d’accepter la bataille sur le terrain choisi par l’adversaire [459] . Il a commencé
par envoyer au secours du secteur menacé des troupes retirées du front d’Aragon,
d’où elles peuvent arriver rapidement : elles sont là dès le 17 décembre.
Puis il a fait converger vers la ligne de bataille les divisions du corps de
Galice que commande Aranda, par la route de Saragosse, et celles du corps de
Castille, sous Varela, par la route de Molina d’Aragon. L’état-major
nationaliste dispose alors de dix divisions. Davila en reçoit la direction,
avec mission de délivrer Teruel. En soi, cet afflux de troupes constitue déjà
un succès pour les républicains : plus heureux qu’à Brunete, ils ont
contraint les nationalistes à modifier leurs plans et à renoncer à la grande
offensive contre Madrid, dont il ne sera d’ailleurs jamais plus question jusqu’à
la fin de la guerre. La déception a été grande chez les alliés de Franco,
témoin cette note de Schwendemann : « L’espoir, avant les événements
de Teruel, de voir Franco terminer la guerre par une offensive de grand style,
n’était pas fondé » [460] .
Dès le 20 décembre, le comte Ciano s’interroge : « L’offensive contre
Guadalajara est renvoyée sine die en raison des hésitations du commandement
nationaliste et de l’offensive préventive des Rouges. »
    L’échec de la contre-offensive nationaliste va justifier les
craintes des généraux italiens. Malgré l’accumulation du matériel, la
supériorité de l’aviation, l’énorme densité de l’artillerie [461] , la violence des
assauts enfin, une partie seulement des objectifs sont atteints. Au début, on a
obtenu quelques résultats : le 20 e corps républicain a reculé
en désordre. Les troupes d’Aranda ont progressé en direction de Teruel et
repris la Muela ; ils dominent la ville et sont à ce point certains de la
prendre que la radio nationaliste annonce que c’est chose faite. Pourtant, début
Janvier, une nouvelle ligne de front s’est dessinée : elle ne subira
pratiquement aucun changement pendant un mois.
    Comment expliquer cet échec nationaliste ? D’abord par
l’ampleur et l’acharnement de la bataille. Pour tenir, de part et d’autre, on a
amené des troupes et des moyens nouveaux. On peut admettre comme vraisemblable
le Chiffre de 180 000 combattants qui a été avancé : c’est, au cours de la
guerre, la plus forte concentration d’hommes sur un espace aussi réduit. Mais
la bataille est aussi une bataille de matériel : l’importance de l’artillerie
engagée est telle que les fantassins doivent se terrer et que les renforts n’arrivent
plus que de nuit. Les conditions du combat sont devenues singulièrement
difficiles, d’autant plus que, dans cette région de l’intérieur où le climat
est dur, le froid a fait son apparition avec une rigueur toute
particulière : on doit relever les soldats tous les quarts d’heure, et,
par moins 20°, les hommes retranchés doivent d’abord se protéger du froid, de
la neige et du vent. Sur la neige, tout devient cible et les attaques sont plus
rares : les convois de nuit eux-mêmes arrivent difficilement avec le
verglas : « Les fossés sont jonchés de carcasses de fer » [462] . La supériorité
aérienne des nationalistes ne peut être exploitée à fond, car le temps ne
permet pas toujours aux avions de sortir. Ansaldo parlera « des matins sur
le nouvel aérodrome de Burgos » où il faut « débarrasser le fuselage
d’une épaisse couche de glace ». D’ailleurs, les républicains ont eux
aussi fait un effort considérable, et la faible étendue du front permet une
utilisation efficace de la D. C. A. [463] .
    Malgré ces conditions difficiles, les nationalistes
continuent leurs attaques dans la première semaine de janvier. Le 7 janvier,
enfin, le calme revient. La poursuite de l’offensive n’aurait en effet plus de
sens, car les défenseurs de la ville ont capitulé : Teruel est tout
entière aux mains des républicains. La lutte a été longue et dure ; les
uns après les autres, les édifices où s’abritaient les franquistes ont été
détruits : le

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