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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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adossa.

    —
    Ce peut être une solution, murmura-t-elle d'un ton méditatif. Mais réfléchissez, Colum : à la place de Padraig, que feriez-vous en entendant gratter aux contrevents? Ouvririez-vous ? Au cœur de la nuit? Comment savoir si votre assaillant, accroché à une corde ou à une échelle, ne tient pas une masse ou un carreau d'arbalète?
    —
    Bravo, mon petit soldat ! concéda Colum.
    —
    Et Padraig, même s'il avait ouvert les volets, aurait-il sorti la tête?
    Arrive-t-il souvent que dans une chambre à l'étage on entende quelqu'un cogner aux volets ? Pourquoi Padraig aurait-il ouvert les siens ? Et si son agresseur l'avait manqué? Et pourquoi cet individu aurait-il l'amabilité de se servir d'une masse quand un carreau d'arbalète serait bien plus mortel? Si Padraig était aussi malin que vous le dites, il aurait laissé le mystérieux visiteur gratter, aurait pris sa dague et son épée pour se précipiter au rez-de-chaussée, sortir dans la cour, et, en même temps, réveiller toute la taverne.
    Colum regarda la jeune femme d'un air contrarié.
    — Ce n'était qu'une hypothèse.
    — Je sais, je sais.
    Kathryn baissa les yeux sur le cadavre.
    —
    Je suspecte que l'agresseur a pénétré dans cette chambre à l'insu de Padraig.
    — Il s'y cachait peut-être avant son arrivée?
    —
    Cela ne résout pas l'énigme de Padraig qui n'a pas opposé de résistance, n'a pas appelé à l'aide. Et pour en revenir à vos deux hypothèses, Colum, comment l'agresseur a-t-il quitté les lieux si rapidement, et sans bruit, refermant tout derrière lui ?
    Un coup frappé à la porte les interrompit. L'aubergiste entra.
    —
    J'ai interrogé mes servantes. Elles ne sont pas très sûres. Certaines de celles qui travaillaient hier soir ne sont pas ici, les autres se rappellent vaguement qu'on a monté de la nourriture.
    L'homme haussa les sourcils.
    — Je ne peux rien affirmer de plus.

    —
    Dites-moi, demanda Kathryn, y avait-il du désordre ? Le tabouret ou la chaise renversés ?
    L'aubergiste secoua la tête.
    —
    Si je ne craignais pas Dieu, Maîtresse, je dirais qu'un démon est passé à travers la pierre, le plâtre et le bois, qu'il a surpris ce pauvre homme et l'a assommé à mort. Rien n'était dérangé. On n'a pas entendu un bruit, sauf, bien sûr, celui des portes qui se ferment. Mais il n'y a eu ni alerte, ni cri, ni hurlement, ni tintement d'armes.
    Le tavernier parti, Kathryn plaça les fontes de selle sur le lit afin de les vider.
    — Padraig portait un message, dites-vous, Colum?
    — Probablement.
    Les possessions étaient maigres : une modeste bourse remplie de pièces, preuve de l'honnêteté du tavernier, des vêtements de rechange, un petit poignard, un crucifix en métal creux, les mandats et autorisations montrant que Mafiach était passé par Douvres, une ceinture et un chapelet. Kathryn chercha une bourse cachée ou un double-fond, mais ne trouva rien. Colum, qui avait pris le rosaire, murmura :
    —
    Ce n'est pas grand-chose pour une vie de combat et de lutte, sans parler de sa fidélité à la maison d'York.
    —
    Avait-il des biens? demanda Kathryn.
    —
    Le roi lui avait octroyé une petite maison avec un jardin, à Londres, répondit distraitement son compagnon. Padraig devait avoir confié de l'argent à des orfèvres, ici peut-être, ou à York.
    Il regarda tristement Kathryn.
    —
    Notre Padraig, c'était un petit ménestrel vagabond. Il me dit un jour qu'il voulait rencontrer une femme bien et s'établir. Il rêvait de retourner dans l'île Bénie.
    Il abaissa les yeux sur les perles du chapelet, puis entreprit de fouiller sous les coussins du lit.
    —
    Qu'est-ce qui vous prend?

    —
    Un psautier, jeta-t-il vivement. Padraig connut un jour une femme d'une grande beauté. Il me l'a décrite : des cheveux de feu et des yeux verts comme la mer. Il lui fit la cour. Elle assura qu'elle avait consacré sa vie à Dieu et lui donna ce chapelet. Les perles sont en corail. Elle lui offrit aussi un psautier.
    Padraig tenait à celui-ci autant qu'à sa vie, Kathryn. C'était son livre de prières, il contenait des psaumes et des prières en gaélique. Aidez-moi à fouiller !
    Kathryn obéit. Ils repoussèrent les draps, soulevèrent le matelas, cherchèrent sous la table, tandis que Colum jurait doucement.
    —
    Si Padraig était porteur d'un message...
    L'Irlandais s'interrompit, puis :
    —
    Il l'aurait copié dans ce psautier, et l'assassin l'a volé. Mais Padraig était un

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