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La rose de Raby

La rose de Raby

Titel: La rose de Raby Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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sans doute sur l'emplacement de l'ancien manoir dont il ne restait que ce cellier. Elle s'engagea prudemment sur les marches. Les pierres étaient glissantes, et, se souvenant du fléau des rats, la jeune femme pria in petto de ne pas rencontrer une de ces créatures diaboliques.
    La porte en bas de l'escalier était fermée par un loquet, sans cadenas.
    Kathryn le souleva et poussa le battant pour se glisser à l'intérieur. En palpant le mur latéral, elle saisit une grosse chandelle à demi consumée. À
    côté, il y avait un morceau d'amadou. Après beaucoup d'efforts, elle parvint à allumer la bougie, dont la mèche flamba vivement. Kathryn la tint à bout de bras.
    Elle se trouvait dans une salle longue et obscure; deux marches de plus descendaient à un sol en terre battue. Le plafond était en brique, comme les murs, dont l'enduit en plâtre s'était effrité depuis longtemps. Au fond de cette pièce, entre deux piliers en bois, se dressait une table. Kathryn inspecta ce qui se trouvait autour d'elle. Avisant les tonneaux dans le coin le plus reculé, elle alla les ouvrir. L'un était rempli de vieilles cordes, l'autre contenait des chaînes et des morceaux de métal, le tout rouillé et tordu. Après s'être assurée qu'il ne se trouvait rien d'autre, Kathryn, satisfaite, éteignit la chandelle et remonta l'escalier. Alors seulement s'aperçut-elle qu'elle n'avait pas remis en place le loquet de la porte, et elle se maudit pour sa bêtise. Elle ne retournerait pas dans un endroit pareil sans Colum ou quelqu'un pour la protéger.
    Le jour avait baissé, mais elle inspecta le sol avec soin : quelqu'un était venu ici, elle repérait des empreintes de sandales. S'agissait-il de Gervase ou de quelqu'un d'autre? La jeune femme sursauta : un petit corps couvert de fourrure brune détalait devant elle. Elle crut d'abord à un rat, mais, se souvenant du bout de la queue blanc, elle comprit qu'il s'agissait sans doute d'une hermine. Elle alla récupérer le sac en cuir contenant la nourriture et approcha du mur d'enceinte pour se guider. Il était fait de briques dures, noircies, et s'il était très vieux, il était solide, épais, haut de trois mètres, avec un faîte crénelé. Kathryn marqua une pause. On entendait des bruits au loin.
    Elle s'efforça de se rappeler la disposition du couvent, et réalisa qu'un chemin devait courir de l'autre côté. Elle reprit sa marche.
    —
    Qui va là? lança une voix de femme surgie de nulle part.
    Elle répéta :
    —
    Qui va là? Vous n'êtes pas un moine, je sens votre parfum. Celui de quelqu'un comme moi.
    Kathryn écarta une branche de buisson. Elle avait atteint l'angle du mur. La cellule d'anachorète avançait en saillie, gros rectangle de pierre avec une large fente placée haut dans le mur. Kathryn vit des doigts sales et des yeux brillants.
    La voix se fit plus douce pour demander :
    —
    Qui êtes-vous?

    —
    Mon nom est Kathryn Swinbrooke, je suis médecin de la ville, et l'hôte passagère du couvent.
    —
    Une hôte? fit doucement la femme. Mais vous savez qui je suis ?
    — Je sais tout sur vous, Mathilda Chandler.
    — Vraiment?
    Cette fois, le ton était sarcastique.
    —
    Qu'il est impudent de parler ainsi de quelqu'un qu'on n'a jamais rencontré, Maîtresse !
    Kathryn eut un sourire d'excuse.
    —
    Vous avez un visage volontaire et bon, Maîtresse, pourtant vous semblez fatiguée. Avec votre poitrine ronde, vos longues jambes et votre taille fine, je me méfierais de certains de ces moines. Cependant, que signifient ces cheveux gris chez une jeune femme comme vous? Vous dites que vous me connaissez, mais moi, est-ce que je vous connais aussi ? Il y avait un médecin du nom de Swinbrooke, autrefois ; il habitait Ottemelle Lane.
    — C'était mon père.
    —
    Eh bien, eh bien... ainsi va ce monde. Une femme médecin !
    Kathryn approcha et ouvrit le sac de cuir. L'odeur fétide de la cellule lui agressa les narines.
    —
    Vous libère-t-on de temps en temps ? demanda la jeune femme.
    —
    Une fois tous les quinze jours, mais je reste enchaînée... ou je le restais.
    Les braves frères nettoient ma cellule et débarrassent les ordures.
    — Je vous ai apporté de quoi manger.
    — Approchez, je ne vous ferai pas de mal.
    — Reculez, ordonna Kathryn.
    Un froissement se fit entendre, et Kathryn avança pour regarder par la fente.
    L'odeur qui lui parvenait était plutôt celle du rance que de la pourriture. La cellule semblait propre, avec son sol couvert

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