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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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la secouait et la palpait avec un
sans-gêne incroyable.
    —       Parce que... je l'ai vue.
    —       Bois-de-Chêne ! appela le soldat.
    Un
costaud aux jambes arquées accourut.
    —       Monseigneur?
    —       Ne quitte pas le temple, surveille les alentours. Il
semblerait que la chienne soit toujours à l'intérieur avec mon fils, dissimulée
dans quelque cache. Ne la laisse pas sortir, si cela est, mais je pense qu'elle
a dû fuir ailleurs... Je m'occupe de soigner ma femme, nous reviendrons à la
nuit tout fouiller.
    L'ange-soldat
avait dit « Mon fils », « Ma
femme ». Après avoir donné ses ordres au dénommé
Bois-de-Chêne, il pritZéphyrine dans ses bras.
    —       Pour... quoi... ressemblez-vous à... Fulvio? réussit à interroger
Zéphyrine.
    —       Parce que je suis Fulvio, ton mari ! Pour l'amour du ciel
retrouve tes esprits, Zéphyrine! répondit le faux ange, faux soldat, faux
Fulvio.
    Un
autre ange apparut. Celui-là avait pris le sévère visage de Paolo.
    —       La voie est libre et la place à peu près nettoyée,
Monseigneur. Où est Bois-de-Chêne ?
    —       Il reste ici, nous reviendrons plus tard. La princesse a
l'air de penser que doña Hermina se cache dans le temple ; moi je suppose
qu'elle est déjà loin... Allons-y.
    Sans
façon, Fulvio chargea Zéphyrine sur son épaule et il traversa le champ de
bataille.
    Dodelinante,
Zéphyrine voyait dans un rêve Hernando de Soto et Garcilaso de la Vega sabrer
quelques fuyards.
    —       Saperlipopette ! Sardanapale ! croassait Gros Léon, au-dessus
du champ de bataille.
    Les
derniers coups d'arquebuse résonnaient. Se frayant un chemin parmi les corps
ensanglantés, le prince Farnello rejoignit les Espagnols.
    —       Ça va, mes amis. Merci, grâce à vous je suis arrivé à temps,
je pense que ma « cousine » n'est pas blessée, juste droguée.
    —       Allez devant, nous vous rejoignons, fit Soto.
    «
Ma cousine ! » Zéphyrine n'y comprenait plus rien.
    —       Piccolo, montre-nous le chemin !
    Avec
satisfaction, Zéphyrine aperçut Pando-Pando à côté de l'écuyer. Ce dernier
avait protégé le guide inca.
    Parmi
les rues investies par l'armée espagnole, le prince Farnello, son fardeau sur
l'épaule, avançait d'un bon pas.
    Des
coups de canon résonnaient encore. Quelques habitants essayaient de résister en
lançant des pierres. Un cavalier fonçait dans la masse et les malheureux
s'enfuyaient.
    Des
cris retentissaient. C'était le pillage, les soldats espagnols sortaient des
maisons avec des vases en or, des statues, des costumes parés de perles.
    Ce
vacarme réveillait Zéphyrine, l'air frais la faisait émerger de la drogue.
    —       Lâchez-moi, Fulvio..., doña Hermina s'enfuit avec notre fils
! fit Zéphyrine, en essayant de se redresser.
    —       Ne vous inquiétez pas, Bois-de-Chêne s'en occupe. Quant à
vous, ma chère, j'ai eu assez de mal à vous mettre la main dessus, je vous ai,
je vous garde...
    Fulvio
ponctua sa phrase d'une bonne tape sur la partie charnue de Zéphyrine. Il
éclata de rire et suivit Piccolo vers le pavillon où sa femme avait trouvé
asile.
     
    «
Ainsi, il est là... vivant... le même... Fulvio! »
    Zéphyrine
ne se lassait pas de regarder son mari, éblouie de le retrouver intact. Mis à
part quelques fils d'argent dans ses boucles de jais et la barbe noire qu'il
avait laissée pousser, Fulvio n'avait pas changé. Avec sa taille altière, ses
épaules parfaitement découplées dans la cotte de mailles, son cou puissant
jaillissant du collet de lingerie sali par la bataille, ses longues cuisses
sortant des chausses mouchetées, le prince Farnello pouvait toujours porter son
surnom de « Beau Borgne de Lombardie ». Souple, robuste, félin, terrible
pourfendeur et jouteur de classe, Fulvio ôtait cuirasse, cotte de mailles et
chemise pour se rafraîchir.
    Des
cicatrices encore rouges et boursouflées apparurent sur son dos.
    —       Mon Dieu, qu'est cela, Fulvio? fit Zéphyrine en Rapprochant
de son mari.
    Elle
était encore faible, mais avait recouvré sa lucidité.
    —       Quelques petits coups de fouet... n'est-ce pas, Paolo?
    —       Pour ça oui, Monseigneur !
    —       Expliquez-moi, Fulvio, murmura Zéphyrine, intimidée.
    Après
si longtemps, elle n'osait toucher son mari. L'expression de sa mâle
physionomie était éclairée par le pli souriant de ses lèvres et le

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