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La Rose de Sang

La Rose de Sang

Titel: La Rose de Sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacqueline Monsigny
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les
Indiens sensibles aux maladies apportées par les conquistadors.
    Puis,
la conversation évolua vers des sujets plus gais. Zéphyrine comprit que
Francisco Pizarro, triomphant, avait reçu là Capitulación de Charles Quint, c'est-à-dire la lettre de cachet le consacrant représentant officiel au Sud de la Couronne d'Espagne, presque
vice-roi !
    Cortés
pouvait se laisser aller à la mauvaise humeur. Pizarro au fond n'était pas
atteint par ses piques, d'autant moins que le banquier Gaspar de Espinosa
finançait l'entreprise.
    Les
brigantins de Pizarro allaient appareiller dans quelques jours.
    Cortés
pérorait. Zéphyrine en profita pour chuchoter :
    —       J'aimerais beaucoup partir avec vous, capitaine Pizarro.
    —       Ce n 'est
pas une partie de plaisir, Señora, et je n'emmène que
des hommes entraînés à ce genre de missions, répondit Pizarro
sur le même ton.
    —       Pourtant, capitaine Pizarro, je me permets d'insister
    —       Pas question, Princesse, c'est trop dangereux. Vous restez
avec mon « ami » Cortés..., lequel ne s'en plaindra pas.
    Ce
disant, Francisco Pizarro et Gonzalo appuyaient leurs genoux contre ceux de
Zéphyrine. Pour réussir, devait-elle passer par les fantaisies des quatre
Pizarro ? C'était beaucoup pour une seule femme. Zéphyrine décida qu'elle
devait pourtant monter coûte que coûte à bord. Comment, sans « satisfaire » les
Pizarro ?
    La
chaleur était insupportable dans la salle à manger éclairée par trop de
candélabres.
    Après
le souper, les invités sortirent dans le parc. Zéphyrine était en sueur. La
soie de sa robe collant sur la peau, elle chercha un endroit dans le palais
pour se rafraîchir.
    Dans
un cabinet, il y avait un pot d'eau tiède. Zéphyrine humecta sa figure et ses
mains. A la lueur d'une chandelle, elle lissa les mèches folles de ses nattes.
    La
glace lui renvoyait son reflet. Zéphyrine arrêta son geste. Le visage crispé de
Malitzin venait d'apparaître derrière son épaule. Les yeux sombres de
l'Indienne étincelaient d'une haine sauvage.
    Malitzin
tenait dans la main un long poignard recourbé.
    —       Tu as pris le cœur de
Cortés... Tu vas mourir..., grimaça l'Aztèque en saisissant Zéphyrine à la
gorge.

Chapitre XXVI
LA « FEMME » DE CORTÉS
     
     
    Zéphyrine
avait eu le temps de reculer. Elle étendit le bras et saisit le poignet de
Malitzin. Emportées par le même mouvement, les deux femmes roulèrent sur le
sol.
    Zéphyrine
se battait avec l'énergie du désespoir. Malitzin était souple comme une liane,
crachant, griffant, elle cherchait à planter son poignard dans la gorge de son
ennemie. Plus jeune que l'Aztèque, mais moins rompue à ce genre de lutte,
Zéphyrine sentait ses forces faiblir. Elle comprenait qu'elle allait avoir le
dessous.
    Juste
au-dessus d'elle, elle voyait les traits crispés de l'Indienne, ses yeux
flamboyants comme des braises. Presque résignée, Zéphyrine songeait : « Je suis
perdue. »
    Le
poignard recourbé à manche d'or damasquiné s'approchait pouce par pouce de sa
gorge.
    Une
exclamation sourde éclata :
    —       Je m'en doutais !
    Cortés
venait de surgir. Il bondit sur Malitzin, l'arrachant sans ménagement de sa
victime. L'Aztèque poussa un cri de rage et de douleur. Cortés la tirait par
les cheveux. Il la rouait de bourrades, lui assenait coups de botte et de
poing.
    —       Quand je ne t'ai pas vue, saleté d'Indienne, j'étais sûr que
tu fomentais un mauvais coup, tu te crois habile et rusée..., chienne
d'Aztèque..., tiens...
    A
chaque mot, il la bourrait de taloches. Zéphyrine se releva, échevelée,
épouvantée de la violence du conquistador.
    —       Etes-vous fou ? Vous allez la tuer !
    Zéphyrine
se suspendait au bras de Cortés.
    —       Lâchez-moi.
Je vais la tuer, cette chienne... La faire mettre à mort au pilori en place
publique...
    —       Mais
arrêtez... C'est la mère de votre fils !
    —       Et
elle a cherché à vous tuer, la gueuse ! rugit Cortés
    —       La
belle affaire! protesta Zéphyrine.
    Attiré par les hurlements, Cristobal entra dans le cabinet
    —       Ah
! vous tombez bien ! Emmenez ce possédé et calmez- le..., fit Zéphyrine en poussant Cortés et le cartographe dehors
    Restée seule avec
Malitzin, elle se porta à son secours.
    Assommée dans un
coin, l'Aztèque avait la lèvre fendue, le nez sanglant et une joue balafrée.
Zéphyrine déchira

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