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la tondue

la tondue

Titel: la tondue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie de Palet
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il haussa les épaules, puis, sans la regarder, jeta d’un air excédé :
    « Tu n’as qu’à demander à David, puisque tu es si bien avec lui. »
    Yvette le regarda, étonnée :
    « Quelle mouche te pique ?… J’ai découvert ces photos et ces papiers, je te les montre pour que nous essayions de comprendre ensemble et tout ce que tu trouves à dire c’est : “Demande à David.” Vraiment, je ne comprends pas !
    — Tu n’avais pas besoin d’aller fouiller ces fichues boîtes. Nous sommes bien avancés, avec ta maudite curiosité ! Tu n’as pas compris que tu nous mets encore plus dans la merde. Tu trouves qu’on n’y était pas assez comme ça ?
    — Quoi, mais je n’y suis pour rien, si la mère…
    — Laisse la mère tranquille. Elle est à l’hôpital, pour le moment et Dieu sait quand elle reviendra… Et toi, pendant ce temps, tu en profites pour mettre la maison sens dessus dessous et découvrir des secrets qui ne te concernent pas…
    — Tu en parles à ton aise. Pourquoi ces secrets ne me, ne nous concerneraient-ils pas ? Tu n’as peut-être pas remarqué parce que tu le vois tous les jours, mais moi je l’ai bien senti depuis que je suis ici. Tout le village est dressé contre nous… Ce n’était pas comme ça avant. Que s’est-il passé, pendant la guerre, pour que tout le monde nous en veuille à ce point ? Du temps de la grand-mère, la maison était le rendez-vous de tous. Chacun était fier d’y venir pour dire bonjour, pour causer ou pour tout autre chose… Aujourd’hui, on nous ignore. Et je me doute que, derrière notre dos, ils nous crachent dessus. Tu ne peux pas dire que c’est normal et qu’il ne s’est rien passé !…
    — Les gens sont des imbéciles et des jaloux !
    — Voilà que tu parles comme la mère, maintenant. Les gens ne sont pas tous jaloux. Ils sont écœurés et je ne sais pas par quoi… Mais je te jure que je vais m’informer et que je le saurai.
    — À ton aise. Je te souhaite bien du bonheur. Sur ce, moi, je vais au lit. »
    Et laissant là, Yvette et ses mystères, il monta quatre à quatre les escaliers de sa chambre.

XVI
    Paul et Louis
    Le lendemain , le soleil était au rendez-vous et tout paraissait plus simple.
    Le père se leva de bonne heure, l’humeur radieuse et expliqua à ses enfants que, la veille, la mère avait essayé de faire quelques pas. Si ce n’était pas la guérison, c’était déjà un gros progrès. Il ajouta, presque joyeux :
    « J’ai discuté avec les infirmières, vous connaissez votre mère, elle ne pense qu’à une chose : sortir de l’hôpital. Alors, sitôt qu’elle pourra marcher, ils ne tarderont pas à la relâcher.
    — Mais elle aura encore besoin de soins ! s’exclama Yvette.
    — De moins en moins. Sa plaie se cicatrise bien et sa jambe se consolide. En faisant attention, elle pourra revenir. Et puis, la sœur de Saint-Bauzile viendra pour les soins ou les piqûres. »
    Le père ajouta, en regardant Yvette :
    « Tu devrais aller la voir. Je crois que ça lui ferait plaisir, et puis, elle voudrait savoir comment marche la maison. »
    «  Ce doit être surtout ça  ! » pensa la jeune fille, mais elle ne dit rien. Après un moment, elle constata :
    « Je voudrais bien y aller, mais qui me remplacera pour la traite, à midi ?
    — Pour un jour, on s’arrangera. Vas-y, puisqu’elle le demande. Tiens, je crois que Paul Mary doit amener un veau au marché, samedi. Tu pourrais faire route avec lui. »
    Yvette se demanda si tout avait été calculé ou si c’était le fait du hasard. Renonçant à éclaircir ce mystère, elle acquiesça et se prépara à subir les questions de Clémence.
    Le samedi matin, à l’heure dite, juste après la traite du début de journée, Yvette était fin prête. Son cœur battait un peu la chamade car elle se demandait si la mère, avec le don de double vue qu’elle se vantait d’avoir, devinerait la découverte de l’armoire.
    Paul arriva, traînant au bout d’une corde un magnifique veau qui regimbait et n’avait aucune envie d’aller voir si la ville valait la campagne.
    Yvette se munit d’une branche souple et, les uns suivant les autres, tous trois attaquèrent la côte : la côte était le nom qui désignait un chemin pierreux, étroit et grimpant. De Venède, il atteignait le causse et ensuite Mende, en un raccourci qui sciait les jambes.
    Depuis les temps immémoriaux, les villageois, avaient suivi ce mauvais

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