Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
un
endroit hanté.
    Il montra le chêne du doigt.
    — On en dit autant de celui-ci et du
fantôme de la pauvre Elizabeth.
    Corbett franchit le fossé. De chaque côté de l’arbre,
dans la haie, il y avait un passage. Le magistrat se glissa par l’un d’entre
eux.
    — C’est là qu’on a découvert le corps d’Elizabeth ?
    — Oui, répondit Chapeleys. C’est ce qu’a
dit Blidscote, à droite du grand chêne, derrière la haie, du côté du champ.
    Le clerc s’accroupit. Il écarta l’herbe froide
qui collait à la peau moite de son poignet et observa les branches dures et
noueuses des buissons sans rien y voir d’anormal. À tâtons, de sa main gantée,
il explora l’endroit avec soin en creusant du bout des doigts.
    — Que cherchez-vous ? s’informa
Tressilyian.
    Corbett se redressa. Le juge s’appuyait contre l’arbre
et Sir Maurice était à l’autre bout du fossé. Corbett refoula l’impression de
malaise qu’il éprouvait devant cette atmosphère chargée de danger. Il n’aimait
pas Devil’s Oak. Il était là, avec deux étrangers, à l’emplacement où avait eu
lieu un crime. Il aurait bien voulu que Ranulf soit présent.
    — Comment se fait-il, murmura Corbett, que
ce genre d’endroits soit tellement sinistre ? Est-ce les fantasmes de
notre imagination, est-ce déraison ? Ou un lieu comme celui-ci recèle-t-il
encore la terreur qu’il a abritée ?
    Passant près de Tressilyian, il sauta par-dessus
le fossé et prit les rênes de son cheval dont il flatta le museau.
    — Que cherchiez-vous ? répéta
Tressilyian.
    — Je l’ignore, répondit Corbett. Je suis
curieux. Pourquoi une jouvencelle comme Elizabeth se rendrait-elle dans un
endroit désert comme celui-là ? Elle n’en ferait rien, n’est-ce pas ?
Aucune femme sensée ne serait venue si loin de chez elle pour rencontrer un
homme en pleine campagne.
    — Voulez-vous dire qu’on l’a tuée autre part ?
demanda Sir Maurice.
    — Je sais qu’elle a été assassinée
ailleurs, répondit le magistrat. Vous comprenez, quand les deux jeunes garçons
ont trouvé son corps, ils ont eu peur, sans doute. Ils ont couru en ville pour
ramener Messire Blidscote et les autres baillis, qui l’ont aperçu gisant céans
et l’ont enlevé avec beaucoup de soin.
    — Et... ? s’enquit Chapeleys, intrigué par
ce mystérieux clerc au sombre visage.
    — L’homme qui a violé la jeune Elizabeth ne
pouvait point être aussi délicat. Il a été brutal. Il l’a attaquée, l’a
violentée et lui a tordu le cou avec un garrot. Même un homme comme Blidscote,
en dépit de toute la godale qu’il avait ingurgitée, aurait constaté des signes
de violence ici, à Devil’s Oak.
    Il s’interrompit.
    — Je m’attendais aussi à découvrir des
cheveux, des bouts de vêtements ou même des traces du cadavre poussé sous la
haie. Mais là encore Blidscote les aurait remarqués. Pourtant le tueur semble
avoir agi avec autant de douceur qu’une mère avec son enfant.
    — Et vous n’y croyez pas ? railla
Tressilyian.
    — Non, bien sûr.
    Corbett regarda par-delà le champ et le cœur lui
manqua soudain. Était-ce bien la silhouette d’une femme  – il en était
presque sûr  – qui se faufilait à travers le bosquet au sommet de la
colline ?
    — Sir Hugh, vous parliez du meurtrier ?...
    — Je ne crois pas qu’il se soit montré
tendre, répondit le clerc en surveillant toujours l’endroit par le trou dans la
haie. Je pense qu’il a transporté le corps d’Elizabeth ici dans un drap et l’a
fait rouler là-dessous.
    Il rassembla les rênes et sauta en selle.
    — Tendre, l’assassin ? Non, non,
Messires, nous avons affaire à un loup enragé !

CHAPITRE
V
    Ils descendirent la colline ; les haies et
les champs, de part et d’autre, firent place à un petit bois. Ils s’arrêtèrent
là où Sir Louis avait été attaqué. Les traces de l’embuscade étaient encore
visibles : le jeune arbre que le juge avait écarté de sa route semblait
avoir été coupé avec une hache ; Tressilyian trouva une flèche à la
barbelure brisée au bout du fossé ; le gravier du chemin avait été
éparpillé par les sabots des chevaux et Corbett voyait encore le fourré où Sir
Louis avait chargé ses assaillants. Il tira son épée pour ôter bruyère et
branchages et emprunter le même passage.
    — Je suis certain qu’il se trouvait là !
s’écria Sir Louis.
    Corbett suivit la direction indiquée vers

Weitere Kostenlose Bücher