Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
en particulier ?
poursuivit Ranulf. Qui que ce soit ?
    Il leva la tête.
    — Comment t’appelles-tu ? demanda-t-il
à la plus âgée des filles.
    — C’est Isabella, répondit le chaumier.
Elle a deux ans de plus que notre Johanna.
    Ranulf observa la bachelette. Elle était plutôt avenante
avec ses cheveux blonds comme les blés qui lui arrivaient aux épaules, son
visage mince et ses yeux vifs. Elle ne se trahit que par un changement d’expression :
peut-être en savait-elle davantage que ce qu’elle avait dit, même à ses
parents.
    — Et vous ne voyez aucune raison qui
pourrait expliquer sa mort ?
    — Pourquoi tuerait-on une jeune femme comme 
Johanna ? rétorqua le couvreur. Je vous l’ai dit, Messire, elle n’avait
point de secrets. Oh, elle dansait et se laissait conter fleurette, mais il n’y
avait pas d’homme en particulier, hein, Isabella ?
    Ranulf sourit à la jeune fille, assise sur l’escalier
au-dessus de ses frères et sœurs.
    — Pourtant elle a été tuée en pleine
campagne, insista-t-il. Près de Brackham Mere.
    — Je vous ai dit tout ce que je savais,
Messire, répondit Samler. Elle est partie faire une course, un après-midi, au
marché et n’est jamais revenue.
    — Arrêterez-vous le coupable, Messire ?
interrogea Isabella Samler.
    — Oh, nous le capturerons ! la rassura
Ranulf. Mon maître est un faucon : il voit tout et agit sans tarder. Il
planera sur Melford et peu importe où se cache le tueur, que ce soit dans des
taillis épais ou dans de hautes herbes...
    Ranulf se leva en ajoutant le geste à la parole
et Isabella le contempla avec attention.
    — ... il fondra, ailes repliées et serres
en avant, et s’emparera de l’assassin de votre sœur.
    — Ce ne sont que paroles !
    — Non, c’est une promesse !
    Ranulf ouvrit son escarcelle et déposa une pièce
d’argent sur la table. Le couvreur fit mine de refuser.
    — Non, non, prenez-la, insista Ranulf.
    Il donna une petite bourrade à Chanson.
    — C’est pour vous et votre famille.
    Il se dirigea vers l’huis, prit sa chape et son
ceinturon, puis embrassa la pièce du regard. Il eut le cœur serré : ils
avaient à présent l’air d’une bande de lapins fascinés par une hermine.
    — Je ne veux que votre bien. Vous n’avez
rien à ajouter, n’est-ce pas ? Rien de plus sur la mort de Johanna ?
    Il jeta un bref coup d’œil à Isabella.
    — C’était une gente jouvencelle, commenta l’épouse
du couvreur.
    Ranulf posa la main sur le loquet et se
retourna.
    — Elle n’avait donc pas de galant ?
    — Non, répondit en hâte Isabella. Seulement
ceux dont elle se moquait.
    — Et une cachette ? la pressa Ranulf.
Tout le monde a un lieu secret !
    — Comme Elizabeth, la fille du charron,
lâcha avec étourderie Isabella. Elles avaient coutume d’aller dans le bosquet
sur la colline au-dessus de Devil’s Oak. C’était connu de tous.
    — Pourriez-vous me montrer la route ?
    — Il fait sombre, remarqua Samler.
    — Non, non, précisa Ranulf avec un sourire.
Je voudrais qu’Isabella nous indique le chemin de La
Toison d’or.
    La fille de Samler ne se le fit pas dire deux
fois ; elle décrocha sa mante pendue à une cheville fixée au mur. Ranulf
salua ses hôtes, imité par Chanson, la bouche encore pleine. Ils allèrent
chercher leurs montures. Le chemin était sombre et boueux. Isabella les
précédait.
    — Continuez tout droit, expliqua-t-elle
quand ils furent au bout.
    Elle désigna une ruelle.
    — Ça mène à la place du marché,
    Ranulf fit signe à Chanson de poursuivre son
chemin.
    — Il vaudrait mieux que vous rentriez.
    Isabella regarda Chanson s’éloigner avec les chevaux.
Elle s’approcha et scruta cet étrange clerc aux yeux verts. Isabella Samler
avait mené une vie confinée. Elle n’avait jamais rencontré un homme tel que
celui-ci : grand, mince, sentant le cheval, le cuir et le savon parfumé.
Sa chemise blanche, ouverte au cou, laissait voir le scintillement d’une chaîne
d’argent et le bout de son épée cognait contre sa botte. Elle était à la fois
effrayée et excitée. Il était dangereux. Son maître était peut-être un faucon,
mais lui aussi.
    — Le capturerez-vous vraiment ?
    Ranulf lui prit le menton.
    — Si vous m’avouez tout, alors les choses
iront plus vite.
    Isabella, mi-effarouchée, mi-attirée, s’approcha
encore.
    — Votre sœur se confiait-elle à vous ?
Savez-vous pourquoi elle est sortie, qui

Weitere Kostenlose Bücher