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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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été profitable. Mais quel mobile lui aurait-on donné la
première fois ?
    Ranulf claqua des doigts.
    — Messire, le Momeur a été aperçu dans les
sentiers, à cheval ?
    — Oui, c’est ce que m’a dit Sorrel.
    — Donc il allait peut-être déposer l’argent
dans une cachette ou à la rencontre de sa victime ? Ou, peut-être même,
revenait-il après l’avoir assassinée ?
    — Et... ?
    — Je parierais, continua Ranulf, s’échauffant,
que le tueur l’approche d’abord ici, en ville, dans une ruelle ou une venelle
sombre. Il l’appelle par son nom. Enduit-il le piège de miel en lui expliquant
à quel point on l’admire ? Et ce Momeur, si c’est bien lui l’assassin, ne
prononce peut-être pas de nom, mais se contente de prévenir qu’il y aura une
pièce d’argent à tel endroit ?
    — Admettons. Peu de jeunes femmes
pourraient résister à ce genre de séduction. La curiosité de la victime est
éveillée et elle se demande si c’est vrai ou non. Elle rassemble donc son
courage et se rend dans un lieu désert. Il se peut qu’elle soit tuée dès la première
occasion, le criminel rôdant tout près. Ou, cette première fois, elle n’a
peut-être que peu de distance à parcourir et, le traquenard étant tendu pour qu’elle
soit plus docile encore, il frappe à la seconde rencontre après l’avoir
entraînée plus loin jusqu’à un emplacement approprié.
    Corbett pencha un peu la tête de côté et écouta
les bruits qui montaient de l’écurie et les salutations au fur et à mesure que
la grand-salle se vidait.
    — Mais je reprends mon histoire. Notre
assassin convoite les jeunes femmes. Déguisé et masqué, il les aborde. La
victime est attirée dans la campagne déserte et tuée. Pour ce que nous en
savons, il y a sans doute eu des femmes plus difficiles à duper mais il sera malaisé
de l’établir. Bon, jusqu’à présent...
    Le clerc se frotta le menton.
    — ... l’affaire est simple, aussi simple
que de leurrer un enfant avec des sucreries. Je pense que le Momeur est le
tueur. Il rôde par les chemins et les sentiers en quête de proies possibles
comme un renard chassant les connils. N’oubliez pas que les cadavres ont été
découverts parce que leurs proches se sont inquiétés. Mais qu’en est-il des
autres victimes, les femmes des gens de passage ? Les familles ont pu
croire qu’elles s’étaient enfuies ou étaient parties ailleurs. Peut-être même
qu’elles ne s’en souciaient point. Autour de Whitefriars, à Londres, que le
Christ nous pardonne, on peut acheter une jouvencelle de douze ans pour un
penny.
    — Mais la veuve Walmer n’entre pas dans ce cadre.
    — C’est vrai, Ranulf. Voilà une veuve
attirante qui a sans doute vu le monde dont elle connaît la méchanceté et qui
est assez fine pour ne pas tomber dans le panneau. Elle vit seule bien que
Margaret, la fille du meunier, lui tienne parfois compagnie. La nuit de sa
mort, elle attend Sir Roger  – c’est un fait avéré  – et demande donc
à la jeune Margaret de rester chez elle.
    — Comment le meurtrier le saurait-il ?
    — Par déduction, Ranulf. Si Sir Roger, que
Dieu le garde, a annoncé à voix haute dans la grand-salle qu’il voulait lui
rendre visite et si l’assassin l’a ouï.
    Corbett fit une moue.
    — Ce n’est pas le vrai problème. Le mystère
est : pourquoi ? Pourquoi la veuve Walmer ?
    — On dirait, Messire, qu’elle était presque
condamnée à mourir.
    — Ce qui signifie ?
    — Si elle n’était pas morte, Sir Roger n’aurait
pas été capturé et on n’aurait pas fouillé sa demeure. Le charpentier ne se
serait pas souvenu qu’il l’avait aperçu à Gully Lane.
    Le magistrat s’assit et médita.
    — Veux-tu dire, Ranulf, que Maîtresse
Walmer a été tuée parce qu’elle savait quelque chose ? Ou exprès pour
piéger Chapeleys ?
    — Les deux hypothèses sont possibles, mais
j’opterais plutôt pour la dernière.
    Corbett, incrédule, hocha la tête.
    — Tu es rusé, Ranulf. Je n’avais point pensé
à ça. Suivons cette piste. Sir Roger soupçonne le véritable assassin des jeunes
femmes. Peut-être y fait-il allusion. Notre mystérieux Momeur tend alors sa
toile meurtrière pour capturer le chevalier. La seule faiblesse de cet argument
est que Sir Roger avait le sang chaud. Pourquoi n’a-t-il pas accusé le criminel
ouvertement ? Pourquoi ne l’a-t-il pas fait arrêter ? Pourquoi ne l’a-t-il
pas traîné devant le

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