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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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porte, tout ouïe. Au bout d’un moment elle se détendit
et maudit sa propre bêtise. Elle ouvrit le battant avec précaution et se mit à
redescendre. Il n’y avait pas de traces de poursuivant. La chapelle était vide.
Elle serra plus fort l’arbalète en arrivant à la dernière marche et déboucha
dans la cour. Personne. Elle traversa la grand-salle en vitesse.
    Sorrel ne comprit pas tout à fait ce qui se
passa par la suite. Elle avançait à grands pas et, la minute d’après, voilà qu’une
ombre surgissait à sa droite. L’attaquant s’était sans doute tapi derrière un
contrefort en attendant son retour. Elle entrevit la cordelette blanche qui
passait au-dessus de sa tête et, instinctivement, leva la main pour empêcher qu’on
serre le garrot autour de sa gorge. La corde rugueuse lui entama la main.
Sorrel essaya de faire quelques pas en avant, mais son agresseur la tirait en
arrière. Elle comprit qu’elle devait le suivre pour relâcher la tension de la
corde et, de sa main libre, fouetta l’air dans son dos. Le garrot lui coupait
les doigts et la douleur était intense. Elle crut qu’elle ne pouvait plus
respirer, puis se rendit compte que sa terreur, davantage que la tentative de
strangulation, en était la cause. Son corps tanguait. Elle n’avait conscience
que de brefs halètements, d’un genou enfoncé dans ses reins. Rassemblant toutes
ses forces, elle recula et accula son assaillant dans un coin du pilier. En
même temps elle leva sa main libre et agrippa le bras de l’attaquant. La corde
se détendit. Elle s’était libérée. Elle tituba en avant et jeta un coup d’œil
derrière elle : l’homme s’était affalé contre le mur, se blessant à la
fois aux épaules et à la nuque. Il portait un habit semblable à celui des
frères mendiants  – bure noire et capuchon  – et un masque de tissu
sur le visage.
    Sorrel n’attendit pas, mais détala dans la grand-salle.
Elle parvint à l’estrade et trébucha. Des bruits de poursuite retentissaient
dans son dos mais elle était arrivée à la porte du solar. Elle la claqua et la
verrouilla. Elle s’effondra comme une masse sur le plancher, la douleur
irradiant son corps. Son cou, à gauche, avait une profonde estafilade, la paume
de sa main était lacérée, ses reins lui faisaient mal comme si on l’avait
battue avec un gourdin et ses bras pesaient horriblement lourd. Elle entendit l’agresseur
s’efforcer d’enfoncer l’huis, mais il tint bon.
    — Va-t’en, fils de catin !
glapit-elle.
    Les coups cessèrent et furent remplacés par un
grattement comme si une bête sauvage s’en prenait à la porte avec ses longues
griffes. Sorrel s’agenouilla. Oui, c’est bien ça qu’il faisait ! Il avait
tiré son poignard et farfouillait dans la fente entre la porte et le chambranle
pour voir s’il parvenait à faire sauter les gonds de cuir. Sorrel embrassa la
pièce du regard ; elle avait laissé tomber l’arbalète. Elle se précipita
vers le coffre, en sortit la longue dague galloise effilée et s’empara de son
gourdin. Le grattement continuait. Elle revint à la porte et examina les gonds,
d’épais morceaux de cuir. Il faudrait quelque temps pour les desceller. Elle
jeta un coup d’œil vers la fenêtre. Elle pouvait essayer de s’enfuir.
Peut-être, si elle parvenait aux bois, pourrait-elle égarer son assaillant ?
Retenant son souffle, elle traversa la pièce sur la pointe des pieds.
    Repoussant les volets, elle examina les parages.
Elle s’apprêtait à rentrer la tête quand elle aperçut une silhouette sombre qui
franchissait une large brèche dans le mur du solar. L’homme avait étudié l’endroit
avec soin. Elle se retira en vitesse, referma les volets et replaça la barre.
Elle écouta attentivement. Le grattement avait cessé. Elle ouït un bruit et
tressaillit quand on secoua les volets. On tentait à présent de passer par là.
Sorrel bondit. Les volets étaient taillés dans un chêne épais et leurs gonds
étaient solides, mais il y avait un espace à l’endroit où ils se rejoignaient.
Elle vit la dague s’y introduire. Son assaillant essayait de soulever la barre.
D’un coup de gourdin elle fit reculer la dague.
    Elle ruisselait de sueur. Et si l’attaquant l’assiégeait
et attendait le crépuscule ? Puis il y eut un cri, un salut à voix haute
qui résonna dans Beauchamp, suivi de son nom.
    — Ici ! clama-t-elle.
    Elle se laissa tomber sur un tabouret : l’homme
semblait avoir

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