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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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à Melford, on
l’a attaqué. Tout le monde, sauf vous, était dans la crypte de l’église.
    — Pas Repton !
    — Mais pourquoi l’échevin aurait-il agressé
un juge royal ?
    Corbett désigna les bottes éculées de la femme.
    — Vous pouviez les ôter, prendre arbalète
et carquois et tenter de tuer Tressilyian.
    — Pour quelle raison ? Je n’avais
point sujet de me plaindre de lui !
    — Mais il était responsable de la pendaison
de Chapeleys et, indirectement, de la disparition de Furrell. Peut-être l’avez-vous
suspecté d’avoir tué votre mari ? Ce dernier persistait-il à rappeler à
Sir Louis une erreur judiciaire ?
    — J’ai vu l’endroit du guet-apens, rétorqua
Sorrel. Si j’avais voulu atteindre Sir Louis d’un carreau, je ne l’aurais point
manqué ! Peut-être la première fois, mais pas la seconde.
    Corbett fixa un point au-dessus de la tête de
son interlocutrice. Il n’avait pas pensé à ça. De plus, Sir Louis n’avait-il
pas évoqué une voix masculine qui se gaussait de lui ?
    — Mais cet après-midi-là vous rôdiez dans
les prés et les bois. Vous avez sans doute aperçu quelqu’un. Ce mystérieux
archer qui était peut-être aussi la personne qui laissait des messages sur la
tombe de Sir Roger et ailleurs.
    À nouveau le magistrat s’interrogea, in
petto, sur l’endroit où se trouvait en fait Furrell le
braconnier.
    — Je ne rôdais nulle part, Messire le
clerc. J’allais à Melford assister à votre arrivée. J’ai rendu visite à
Deverell.
    Elle se mordit les lèvres.
    — J’en viendrai à lui tout à l’heure,
annonça Corbett.
    — Puis je suis allée attendre dans les
faubourgs, continua Sorrel. Je vous ai suivi dès que vous avez quitté la crypte
et, avant que vous me le demandiez, je n’ai jamais croisé de mystérieux archer
bien que, je l’admets, Sir Louis ait été agressé.
    — Vous êtes donc passée chez Deverell ?
Vous connaissiez, par conséquent, l’aménagement du porche, de la porte d’entrée
et du cernel ?
    — Oui.
    — Vous étiez là quand j’ai examiné le corps ?
    — Comme la moitié de Melford. Cela ne fait
pas de moi la coupable. Prétendez-vous que j’ai tué Thorkle et Molkyn ?
    — Cela se peut, répondit le clerc. Vous
auriez pu les prendre par surprise. Un coup aurait suffi.
    — Mais je ne l’ai pas fait, protesta Sorrel
en se levant. Et pourquoi m’accuser ?
    — Comme je l’ai expliqué, deux assassins
sont à l’œuvre à Melford. Venons-en à présent à l’agression que vous avez subie
aujourd’hui. Le Momeur supporte sans doute mal votre ingérence dans sa folie
sanglante et est donc venu vous réduire au silence.
    — Je ne peux prouver mon innocence.
    Sorrel se dirigea vers la fenêtre et poussa les
volets, désireuse de respirer l’air frais.
    — Je n’ai jamais tué quiconque, Messire.
    — Vraiment, Sorrel ? Vous n’avez
jamais eu recours à la violence ?
    Elle resta près de la fenêtre, secouée de tremblements.
    — N’est-ce pas pour cela que vous avez fui
Norwich ? souligna le magistrat, impitoyable. Peut-être un client se
montrait-il trop brutal ? Pourquoi tout ce secret, ce changement de nom ?
    — C’est vrai, pour me défendre, j’ai tué un
homme.
    Sorrel se retourna et s’appuya au rebord.
    — Il voulait me blesser, entailler mon
corps et m’entendre crier de douleur. Il était ivre. Dans la lutte j’ai saisi
son couteau et le lui ai plongé dans le cœur. Je ne sais qui il était ni d’où
il venait : ça s’est passé dans une ruelle jonchée d’ordures. Je n’étais
qu’une catin besognant avec un client. J’ai quitté la ville moins d’une heure
après son trépas et n’y suis jamais retournée. Eh bien, Messire, allez-vous m’arrêter ?
    Corbett eut un geste de dénégation.
    — Quelques hommes sont responsables de leur
mort. Le présent m’intéresse davantage.
    — Moi aussi, Messire le clerc ! Je n’ai
assassiné personne. Oh, oui, l’idée m’en a maintes fois traversé l’esprit !
Mais prenez Sir Louis Tressilyian, par exemple. Croyez-vous vraiment que je l’aurais
manqué ? Et pourquoi aurais-je tué Deverell, Thorkle ou Molkyn ?
    Elle s’approcha et se tint près de lui.
    — J’ai prié pour votre venue. J’aurais aimé
que des hommes comme eux comparaissent devant la justice et soient interrogés,
comme vous m’interrogez à l’instant.
    Le magistrat la dévisagea avec attention. Il

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