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La Trahison Des Ombres

La Trahison Des Ombres

Titel: La Trahison Des Ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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s’enorgueillissait
toujours d’être logique et rationnel mais, comme lui conseillait souvent Maeve :
« Agissez selon votre cœur, Hugh : la vérité a sa propre logique. »
    — Bon, dit-il en attrapant la main de
Sorrel.
    Il desserra les doigts pour examiner le chiffon
blanc qui enveloppait la blessure.
    — Je vous crois, Sorrel. Il faut donc que
je m’interroge derechef : pourquoi le Momeur  – et je pense que c’était
bien lui  – a-t-il fait irruption à Beauchamp pour vous supprimer ?
    — Et la réponse ?
    Corbett se mordilla les lèvres.
    — Quand nous nous sommes rencontrés pour la
première fois, vous m’avez annoncé que vous aviez beaucoup à raconter sur
Melford, mais que vous vouliez que je me fasse une idée par moi-même. L’assassin
l’a peut-être compris. Il vous soupçonne sans doute d’en savoir plus long que
ce n’est le cas et veut vous réduire au silence une fois pour toutes.
    Il claqua des doigts.
    — Ou alors il s’agit d’autre chose !
    Il se leva.
    — Furrell vous a-t-il révélé quelque chose ?
Un secret qui expliquerait sa mystérieuse disparition ?
    Sorrel fit non de la tête.
    — Si je le pouvais, je m’en souviendrais.
    — Bon, la pressa le clerc. J’ai bavardé
avec l’un des autres jurés qui a rencontré Molkyn un jour où il était ivre.
Notre bon meunier a avoué que Furrell avait déclaré que la vérité sur le tueur
était claire comme une peinture. Comprenez-vous ce qu’il voulait dire ?
    — Mon mari a dit bien des choses,
répondit-elle d’une voix basse. Mais pas ça. Ou, s’il l’a fait, je ne l’ai
jamais entendu. Je veux vous montrer quelque chose, Messire.
    Elle traversa la pièce, écarta la tapisserie et
explicita la carte rudimentaire qu’elle avait esquissée.
    — Je ne vous ai pas tout confessé,
expliqua-t-elle. Mais voilà Melford. Ici, c’est Falmer Lane, précisa-t-elle en
montrant du doigt le dessin sommaire. Devil’s Oak. Ces croix indiquent les
endroits dont Furrell m’interdisait de m’approcher.
    Corbett examina la carte. Ce n’était qu’une
ébauche. Il n’aurait pu la déchiffrer si Sorrel n’avait décrit chaque symbole.
Il hocha la tête.
    — Je ne pense pas que ce soit à ça que
votre époux faisait allusion.
    Il se dirigea vers les autres peintures qu’il se
mit à étudier avec grande attention. Sorrel le rejoignit.
    — Je ne vois rien, constata le magistrat,
rien du tout. Où peut-on encore trouver des tableaux, Sorrel ?
    — Dans une église, mais mon mari les
fréquentait peu. A La Toison d’or, au manoir des Chapeleys, au
Guildhall, chez Sir Louis Tressilyian ? suggéra-t-elle avec un grand
geste. Furrell vagabondait dans tout le pays. Il faisait même des courses pour
Sir Roger et se rendait jusqu’à Ipswich ou dans les villes de la côte.
    Corbett embrassa la pièce du regard.
    — Et il ne possédait ni livre d’heures ni
psautier ?
    — Non, répondit Sorrel en éclatant de rire.
Il savait lire comme moi mais ce n’était pas un érudit.
    Corbett alla vers la porte.
    — Retournons à la chapelle, ordonna-t-il.
Je veux examiner à nouveau le squelette.
    Elle haussa les épaules et le précéda dans la
cour. Corbett prit le temps de s’assurer que son cheval n’avait besoin de rien.
Avant qu’il n’ait atteint le haut des marches, Sorrel avait enlevé les briques
et sorti le squelette.
    — Que cherchez-vous ? s’enquit-elle.
    Le magistrat souleva le crâne et en tâta la
texture.
    — J’ai un ami à Londres, expliqua-t-il, un
prêtre qui est aussi un mire habile, à l’hôpital de St Bartholomew, à
Smithfield. Il me parle souvent des propriétés des choses.
    Il vit l’incompréhension sur le visage de
Sorrel.
    — De ce que sont les choses et de leur
façon de changer. Les os de ce squelette sont secs et jaunâtres, ce qui
signifie qu’il a reposé en terre sans doute plus de cinq ou six ans.
    Il tapota le crâne.
    — Il est mince, la chair s’est dissoute et
les os ont perdu toute humidité. Si on les avait laissés enterrés, ils auraient
fini par s’effriter et par redevenir poussière. L’Église, continua Corbett, a
donné à mon ami une licence spéciale pour examiner les cadavres des pendus au
proche gibet.
    Il prit le crâne, s’approcha de la fenêtre et,
le soulevant, regarda à l’intérieur.
    — Quand on pend un homme, expliqua-t-il, s’il
a de la chance, la chute lui brise le cou. La mort est instantanée. S’il

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