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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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plusieurs silhouettes étaient apparues à l’orée de la forêt. D’un pas prudent, elles se dirigeaient vers les bâtiments.
    — Certainement les paysans, commenta Will. Ils devaient être cachés dans les bois.
    Halt eut un sourire ironique.
    — C’est gentil de leur part de nous avoir prêté main-forte, pas vrai ?
    Il donna un petit coup de talon dans les flancs d’Abelard qui partit au trot vers l’enclos, suivi par Folâtre.
    Horace salua ses compagnons d’un signe de tête. Will fronça les sourcils. Le jeune chevalier semblait avoir du mal à respirer.
    — Est-ce que ça va ?
    D’un geste, Horace balaya l’inquiétude de son ami, avant de grimacer de douleur.
    — Quelques contusions, rien d’autre, murmura-t-il. Ce taureau sait en tout cas se servir de ses cornes.
    Les habitants de la ferme s’approchaient d’eux ; Halt les salua.
    — Votre propriété est intacte et ces Scotti ne reviendront pas de sitôt, annonça-t-il sans pouvoir s’empêcher de laisser une note de satisfaction percer dans sa voix.
    Ils étaient cinq. Un couple d’une cinquantaine d’années, un second, plus jeune, et un garçon d’environ dix ans. Trois générations, songea Will.
    L’homme le plus âgé prit la parole.
    — Les vaches ont filé. C’est d’votre faute, ajouta-t-il, accusateur.
    Will haussa les sourcils.
    — C’est vrai, répondit Halt sur un ton qui se voulait raisonnable. Mais vous arriverez certainement à les récupérer dès qu’elles cesseront de courir.
    — Ça va prendre des jours pour les rassembler, pour sûr, maugréa le vieux fermier.
    Halt inspira profondément. Will, qui le connaissait depuis des années, savait que son mentor fournissait un immense effort pour garder son calme.
    — C’est possible, concéda-t-il. Au moins, vous n’aurez pas à rebâtir votre ferme.
    — Hum… grogna l’homme. C’est aussi bien. Mais ces vaches, elles vont toutes s’perdre dans la forêt, pour sûr.
    — Elles ne finiront toutefois pas dans les estomacs des Scotti, répliqua Halt, dont la patience était à bout.
    — Et qui c’est qui va les traire quand elles s’ront dans la forêt, hein ? intervint le jeune paysan, qui semblait aussi maussade que le plus âgé. Y faut les traire tous les jours, sinon elles donnent plus d’lait.
    — Cela peut arriver, en effet, riposta Halt. Néanmoins, mieux vaut des vaches qui ne donnent plus de lait que plus de vaches du tout.
    — Ça, c’est une question d’point d’vue, reprit le vieux paysan. On pourrait les récupérer plus vite si y’avait des cavaliers pour nous aider, pour sûr.
    — Des cavaliers ? répéta le Rôdeur. Vous voulez parler de nous ?
    Il se tourna vers Horace et Will.
    — Oui, je crois qu’il parle de nous, ajouta-t-il, stupéfait.
    — Ben oui, approuva le fermier. Après tout, c’est vous qui les avez chassées. Sans ça, elles s’raient encore dans leur enclos.
    — Sans ça, elles seraient déjà en route pour Picta ! s’exclama Halt.
    Il jeta un autre regard à ses deux compagnons et se rendit compte qu’ils réprimaient leur hilarité.
    — C’est incroyable, fit-il observer. Je n’attends pas vraiment de gratitude. Mais que cet homme me blâme ainsi, c’est un peu fort. Non,je corrige : j’attends de la gratitude, bon sang, grommela-t-il avant de s’adresser de nouveau au vieux fermier. Quant à toi, sache que, grâce à nous, tu possèdes encore ta ferme, ta grange, ton enclos et ton troupeau, même si tes bêtes se sont quelque peu éparpillées dans la campagne. Sans oublier que notre compagnon, ajouta-t-il en montrant Horace du doigt, a été lâchement attaqué par ton sale petit taureau. Par conséquent, j’espère que tu auras l’amabilité de nous remercier, ou j’ordonnerai à mes amis de mettre le feu à ta maison.
    L’homme le fixa d’un air buté.
    — Un seul mot : « Merci », insista Halt.
    — Bon… hésita le paysan en se dandinant d’un pied sur l’autre.
    Il rappelait à Horace le taureau.
    — Dans c’cas… merci.
    — Tout le plaisir a été pour nous ! cracha Halt avant de faire pivoter Abelard vers l’est. Horace, Will, en route.
    Ils traversaient le champ quand la voix du fermier s’éleva derrière eux :
    — Mais j’vois pas pourquoi vous avez chassé notre troupeau !
    À la vue de Halt, qui chevauchait, rigide, près de lui, Will arbora un grand sourire. Son ancien maître, à l’évidence, faisait mine de ne pas avoir entendu le paysan.
    — Halt ? s’enquit-il.

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