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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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et les Mamutoï
entretenaient de bonnes relations commerciales et leurs mœurs comme leur
langage se ressemblaient sur bien des points. Chez les Sharamudoï, la Grande
Terre Mère s’appelait Mudo, chez les Mamutoï Mut, mais quel que soit son nom,
elle restait l’Aïeule Ancestrale, la Première Mère et la Divinité.
    Les Mamutoï avaient une très haute idée d’eux-mêmes, ce qui ne
les empêchait pas d’être ouverts et amicaux. En groupe, ils ne craignaient
personne – ce qui semblait logique pour des chasseurs de mammouths.
Ils avaient tellement confiance en eux qu’ils étaient souvent présomptueux et
se montraient parfois un peu naïfs. Ils avaient tendance à croire que la haute
idée qu’ils avaient d’eux-mêmes était partagée par tous.
    Tholie était une Mamutoï typique : ouverte, chaleureuse et
persuadée que tout le monde l’appréciait. Et c’est vrai qu’il était difficile
de résister à son enthousiasme dénué d’arrière-pensées. Personne ne
s’offusquait lorsqu’elle posait des questions personnelles car il était évident
qu’elle le faisait sans mauvaises intentions. Elle s’intéressait simplement aux
gens et ne voyait pas de raison de ne pas satisfaire sa curiosité.
    Une petite fille s’approcha d’elle pour lui apporter un bébé.
    — Shamio vient de se réveiller,
Tholie. Je crois qu’elle a faim.
    Après avoir remercié la fillette,
Tholie donna le sein au bébé, sans que pour autant le repas soit interrompu. On
fit passer à la ronde des samares qui avaient été mises à tremper dans un
mélange d’eau et de cendres de bois, puis conservées dans de la saumure, ainsi
que des tubercules semblables à des carottes sauvages. Ils avaient d’abord un
goût de noisette, puis un arrière-goût plus épicé de radis. Il s’agissait d’un
des mets favoris des Sharamudoï que Jondalar, pour sa part, n’appréciait qu’à
moitié. Quand Dolando et Roshario eurent offert au jeune couple le second plat – un
ragoût de chamois, servi avec un vin de myrtille – Jondalar se pencha vers
son frère et lui dit :
    — J’ai trouvé le poisson délicieux, mais ce chamois est
vraiment superbe.
    — Jetamio m’a dit que c’était le plat traditionnel des
Shamudoï. Le ragoût est aromatisé avec des feuilles sèches de myrte des marais.
L’écorce de cette plante est utilisée pour tanner les peaux de chamois et c’est
elle qui leur donne cette teinte jaune. Nous avons eu de la chance que les
Sharamudoï ramassent cette plante à la fin de l’automne dans les marais qui se
trouvent là où la Sœur se jette dans la Grande Rivière car, sinon, jamais ils
ne nous auraient trouvés.
    — Tu as raison, répondit Jondalar en fronçant les sourcils
au souvenir de cet épisode. Nous avons vraiment eu de la chance.
    — Ce vin est un des cadeaux de noce de Jetamio, expliqua
Serenio. Jondalar saisit sa coupe, but une gorgée et hocha la tête d’un air
appréciateur.
    — C’est bon, dit-il. Beaucoup bon.
    — Très bon, corrigea Tholie. C’est très bon.
    Ayant eu elle-même quelques difficultés à apprendre le
sharamudoï, elle trouvait normal de reprendre Jondalar.
    — Très bon, répéta Jondalar en souriant à la femme petite
et trapue qui nourrissait son bébé au sein.
    Il appréciait le franc-parler de Tholie et sa nature extravertie
qui triomphaient si facilement de la timidité et de la réserve des autres.
    — Elle a raison, Thonolan, ajouta-t-il en se tournant vers
son frère. Ce vin est vraiment excellent. Même notre mère serait d’accord
là-dessus. Et pourtant, elle est une spécialiste en ce qui concerne la
fabrication des vins. Je suis certain qu’elle aurait donné son accord en ce qui
concerne Jetamio.
    Jondalar regretta aussitôt ce qu’il venait de dire. Jamais
Thonolan ne présenterait sa compagne à Marthona. Jamais sans doute il ne la
reverrait...
    — Jondalar, tu devrais parler sharamudoï, intervint Tholie.
Quand tu parles zelandonii avec ton frère, personne ne comprend ce que tu dis.
Si tu ne parlais que sharamudoï, tu apprendrais cette langue beaucoup plus
vite.
    Jondalar rougit et eut un sourire d’excuse. Il n’en voulait pas
à Tholie. Elle n’avait pas tort de lui faire cette remarque : en parlant
une langue que personne ne comprenait, il se montrait impoli.
    Voyant la mine déconfite de Jondalar, Tholie essaya aussitôt
d’arranger les choses.
    — Il faudrait que je t’apprenne le mamutoï et toi,

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