La Vallée des chevaux
fusèrent.
— Peut-être veut-il devenir shamud, plaisanta Rondo.
— Ce ne sont pas les champignons que ramasse le shamud,
n’est-ce pas ? demanda Markeno. Les siens sont rouges avec des points
blancs et ils sont mortels si on ne les prépare pas correctement.
— Ces petits champignons sont sans danger, expliqua
Chalono. Quand on en mange, on se sent bien, c’est tout. Je ne m’amuse pas à
essayer ceux du shamud. Je n’ai pas envie qu’une femme se glisse à l’intérieur
de moi... Je préfère me glisser à l’intérieur d’une femme, précisa-t-il en
ricanant.
— Qui a le vin ? demanda Tarluno.
— Je l’ai fait passer à Jondalar.
— Reprends-lui. Grand et fort comme il est, il risque de
tout boire.
— Je l’ai fait passer à Chalono, dit Jondalar.
— Et ces champignons, alors ? demanda Rondo.
— Laisse-moi le temps d’ouvrir ce fichu sac, répondit
Chalono. Ça y est ! A toi l’honneur, Thonolan.
— Est-ce vrai, Markeno, que les Mamutoï préparent une
boisson meilleure encore que le vin et les champignons réunis ? demanda
Tarluno.
— Je ne sais pas si c’est vraiment meilleur. Je n’en ai
goûté qu’une fois.
— Encore un peu de vapeur, proposa Rondo, qui, sans
attendre l’assentiment des autres, aspergea les pierres avec de l’eau.
— Certaines tribus de l’ouest mettent quelque chose dans la
vapeur, dit Jondalar.
— Nous avons visité une Caverne qui aspirait la fumée d’une
plante, ajouta Thonolan. Ils nous ont fait essayer mais ne nous ont pas dit de
quelle plante il s’agissait.
— Vous deux, vous avez dû essayer presque tout durant votre
Voyage, remarqua Chalono. J’aimerais bien faire comme vous : essayer tout
ce qui existe.
— J’ai entendu dire que les Têtes Plates buvaient quelque
chose... commença Tarluno.
— Les Têtes Plates sont des animaux, intervint Chalono. Ils
boiraient n’importe quoi...
— Ne viens-tu pas de dire que tu aimerais faire la même
chose ? railla Rondo, provoquant une nouvelle explosion de rires.
Rondo avait le chic pour faire rire les autres, parfois même à
ses dépens. Pour ne pas être en reste, Chalono rappela une histoire bien connue
de tous.
— Vous connaissez celle du vieil homme aveugle qui a couché
avec une Tête Plate en croyant que c’était une femme ? demanda-t-il à la
cantonade.
— Il a dû débander vite fait ! lança Rondo. Tu me
dégoûtes, Chalono, avec tes histoires ! Jamais un homme ne pourrait faire une
telle erreur.
— Pas toujours une erreur, intervint Thonolan. Certains
hommes le font exprès. Des hommes d’une lointaine Caverne de l’ouest. Ils
prennent leur Plaisir avec des Têtes Plates. Beaucoup d’ennuis pour la Caverne.
— Tu plaisantes !
— Pas une plaisanterie, intervint Jondalar à son tour. Une
bande de Têtes Plates nous cernaient. Très en colère. Après, nous avons appris
que des hommes avaient violé des femelles Têtes Plates.
— Comment avez-vous fait pour vous en sortir ?
— Ils nous ont laissés partir, répondit Jondalar. Le chef
de la bande, très dégourdi. Les Têtes Plates sont plus intelligents que ce
qu’on pense.
— J’ai entendu parler d’un homme qui a couché avec une Tête
Plate parce qu’on l’avait mis au défi de le faire, dit Chalono.
— Cet homme, ce serait pas toi, par hasard ? demanda
Rondo. Tu as dit que tu voulais tout essayer.
Chalono voulait se défendre, mais il riait tellement qu’il dut
attendre que son fou rire soit passé avant de reprendre la parole.
— Quand j’ai dit ça, je voulais parler du vin, des
champignons et de ce genre de choses, dit-il. Beaucoup de jeunes gens, qui ne
connaissent pas encore les femmes, racontent des tas d’histoires sur les
femelles Têtes Plates. L’un d’eux m’a dit qu’il avait couché avec une Tête
Plate.
— Les jeunes gens racontent n’importe quoi, fit remarquer
Markeno.
— Et les filles, de quoi crois-tu qu’elles parlent ?
demanda Tarluno.
— Peut-être qu’elles parlent des mâles Têtes Plates, dit
Chalono.
— Arrêtez vos bêtises, intervint Rondo.
— Toi aussi, tu parlais de ça
quand tu étais plus jeune, Rondo, lui rappela Chalono.
— D’accord ! Mais j’ai
vieilli depuis. Et j’imagine que tu es dans le même cas. Tu me dégoûtes,
Chalono, avec tes histoires de Têtes Plates. Chalono bondit sous l’insulte et,
comme il était un peu ivre, il décida de lui en donner pour son argent.
— Si
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