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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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paresseux, dit Carlono
alors qu’ils se dirigeaient tous les quatre vers un autre endroit de la
clairière.
    — Paresseux, tu en as de bonnes ! s’écria Thonolan en
songeant au travail accompli.
    Nullement surpris par sa réaction, Carlono lui expliqua
aussitôt :
    — Chez nous, on raconte l’histoire d’un homme paresseux qui
avait laissé son bateau dehors tout l’hiver. Quand il voulut le récupérer, le
bateau était plein d’eau et, sous l’action de la neige et de la glace, il
s’était élargi. Tout le monde se dit que le bateau était fichu. Mais comme cet
homme n’en avait pas d’autre, après l’avoir fait sécher, il le remit à l’eau et
s’aperçut alors qu’il était beaucoup plus facile à manœuvrer. C’est à partir de
cette époque que les Ramudoï, conquis par ce procédé, se mirent à fabriquer des
bateaux sur le modèle de celui du paresseux.
    — C’est vraiment une drôle d’histoire, dit Markeno.
    — A mon avis, elle contient une part de vérité, reprit
Carlono. Même nos petits bateaux sont fabriqués ainsi. Par contre, ils ne
comportent pas de bordages.
    Ils venaient de rejoindre le groupe de gens qui étaient en train
de percer des trous sur les bords des madriers à l’aide de forets en os. Ce
travail difficile avançait vite du fait qu’ils étaient nombreux et, animé par
les conversations, il leur paraissait moins fastidieux.
    — Si j’avais eu la chance de pouvoir construire un petit
bateau, nous aurions déjà fini, et Jetamio serait ma compagne, fit remarquer
Thonolan qui venait d’apercevoir l’élue de son cœur.
    — Vous avez l’air contents, dit la jeune femme. (Elle
s’adressait à Carlono, mais ne pouvait s’empêcher de regarder Thonolan.) Cela
veut dire que ça s’est bien passé.
    — Avant de se prononcer, il faut attendre que le bois ait
séché, répondit prudemment Carlono pour ne pas tenter le sort. Où en sont les
bordages ?
    — Nous avons terminé et nous travaillons sur les madriers
de la maison, répondit une vieille femme qui ressemblait à Carlono et aussi à
Markeno. Un bateau n’est pas tout dans la vie. Un jeune couple a aussi besoin
d’autre chose, mon cher frère.
    — Ton frère est aussi pressé que toi de les voir s’unir,
Carolio, intervint Barono en jetant un coup d’œil aux deux jeunes gens qui se
souriaient amoureusement sans échanger un mot. Mais, quand on n’a pas de
bateau, à quoi sert une maison ?
    Carolio lança à Barono un regard chagriné. Cet aphorisme
ramudoï, tant de fois répété, en devenait assommant.
    — Ah ! s’exclama Barono. Je viens encore d’en casser
un !
    — Il est bien maladroit aujourd’hui ! dit Carolio.
Cela fait le troisième foret qu’il casse. J’ai l’impression qu’il cherche une
excuse pour pouvoir nous fausser compagnie.
    — Tu es bien dure pour ton compagnon, dit Carlono. Tout le
monde casse des forets. Il est impossible de faire autrement.
    — Elle n’a pas tout à fait tort, dit Barono. Je ne rêve que
d’une chose : pouvoir lui fausser compagnie, ajouta-t-il en faisant un
clin d’œil à Carlono.
    — Et il se croit drôle, en plus ! s’écria Carolio.
    Tout le monde sourit. Carolio et Barono avaient beau se
chamailler, cela ne les empêchait pas de s’aimer profondément.
    — S’il reste un foret, je pourrais peut-être percer des
trous, proposa Jondalar.
    — Ce garçon doit avoir un grain, remarqua Barono en se
levant aussitôt pour céder sa place. Il ne sait pas qu’il n’y a rien de plus
ennuyeux que de percer des trous.
    — Jondalar s’intéresse à la construction de nos bateaux,
dit Carlono. Il a mis la main à tout ce que nous avons fait jusqu’ici.
    — Peut-être finirons-nous par en faire un Ramudoï !
dit Barono. J’ai toujours pensé que c’était un garçon intelligent. Je ne sais
pas si on peut en dire autant de son frère, ajouta-t-il en souriant à Thonolan
qui, uniquement préoccupé de Jetamio, n’avait nullement suivi la conversation.
J’ai l’impression que même si un arbre lui tombait dessus, il ne s’en rendrait
pas compte. Est-ce que nous ne pourrions pas lui proposer de faire quelque chose
pendant que son frère perce des trous ?
    — Il peut écorcer les branches de saule qui vont servir à
fixer les bordages, répondit Carlono. Dès que la coque sera sèche et que nous y
aurons percé des trous, nous cintrerons les bordages et les mettrons en place.
A ton avis, dans combien de temps

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