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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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clan, si prompts à désapprouver les actes qu’ils jugeaient malséants. Elle
profitait de ces instants de liberté pour suivre ses tendances naturelles. Plus
tard, elle avait continué à cueillir des plantes, tout heureuse d’apprendre son
métier de guérisseuse, et ce savoir faisait maintenant intimement partie
d’elle-même.
    Pour elle, les plantes et leurs propriétés médicinales étaient
si étroitement associées que pour les distinguer les unes des autres, elle se
référait autant à leur usage qu’à leur aspect. Par exemple, les bouquets
d’aigremoine suspendus tête en bas dans la partie la plus sombre de la caverne,
non loin du foyer, étaient autant une infusion de fleurs et de feuilles sèches
utilisée pour les blessures et les contusions internes qu’une plante vivace aux
feuilles dentelées et aux minuscules fleurs jaunes poussant sur une tige
piquante.
    Le pas-d’âne en train de sécher sur des nattes tressées avait
plusieurs usages. Avec les feuilles sèches, on préparait d’excellentes
inhalations pour soulager l’asthme, on les utilisait aussi, mélangées à
d’autres ingrédients, en infusion pour soigner la toux, et enfin, comme
assaisonnement. Quand elle regardait les larges feuilles duveteuses et les
racines de consoude qu’elle avait mises à sécher au soleil, elle songeait
aussitôt au rôle que cette plante jouait dans la consolidation des fractures et
la cicatrisation des blessures. Les fleurs de soucis qu’elle avait cueillies
permettaient de soigner les plaies, les ulcères et les irritations de la peau.
La camomille était une plante digestive, utilisée aussi pour nettoyer les
blessures. Quant aux pétales d’aubépine qui flottaient dans un bol rempli d’eau
et placé au soleil, elle s’en servait comme lotion astringente et
rafraîchissante pour la peau.
    Elle avait ramassé ces plantes pour remplacer celles qui lui
restaient de l’an passé. Même si elle avait bien peu l’occasion d’utiliser
toute cette pharmacopée, cela lui faisait plaisir de s’en occuper et lui
permettait de ne pas perdre la main. Mais, compte tenu du nombre impressionnant
de feuilles, de fleurs, de racines et d’écorces en train de sécher un peu
partout, elle ne pouvait plus se permettre de ramasser quoi que ce soit et,
n’ayant rien de précis à faire, elle se sentait désœuvrée.
    Une fois sur la plage, elle contourna la saillie rocheuse et
suivit la rangée de buissons qui bordaient la rivière. Le lion avançait à pas
feutrés derrière elle en grognant, ce qui était sa manière à lui de parler. Les
autres lions émettaient le même genre de son. Mais chaque lion avait une
manière bien à lui de grogner, si bien qu’Ayla était capable de reconnaître le
grognement caractéristique de Bébé, même lorsqu’il était loin d’elle. Elle identifiait
aussi sans difficulté son rugissement. Il démarrait du plus profond de son
poitrail par une série de grognements, puis s’enflait jusqu’à atteindre la
résonance d’un coup de tonnerre.
    Quand elle arriva à la hauteur d’un rocher où elle avait
l’habitude de se reposer, elle s’arrêta. Elle n’avait pas vraiment envie de
chasser et ne savait pas très bien quoi faire. Aussitôt Bébé s’approcha d’elle.
Ayla gratta le pourtour de ses oreilles et l’intérieur de sa crinière. Son poil
d’été était d’un beige légèrement plus foncé qu’en hiver et sa crinière,
devenue rousse, évoquait l’ocre rouge. Bébé leva la tête pour qu’Ayla puisse le
gratter sous le menton et se mit à grogner de contentement. Quand Ayla avança
le bras pour le caresser de l’autre côté, elle s’aperçut que le lion lui
arrivait maintenant juste au-dessous de l’épaule et qu’il avait presque atteint
la taille de Whinney, en plus massif. Vivant continuellement avec lui, elle ne
s’était pas rendue compte à quel point il avait encore grandi.
    Les lions des cavernes qui vivaient dans les steppes de cette
région froide et bordée par les glaciers avaient trouvé là un environnement
idéal, qui convenait parfaitement à leur manière de chasser. Dans ces immenses
prairies, le gibier était abondant et varié. Certains animaux atteignaient une
taille énorme : les bisons et les bovidés étaient une fois et demie plus
grands que le seraient plus tard leurs semblables, les cerfs géants possédaient
des bois de trois mètres d’envergure et il y avait aussi des rhinocéros laineux
et des mammouths

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