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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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êtres
humains.) Pourquoi refuses-tu de parler ?
    La jeune femme le regarda, mais elle ne dit rien.
    Une pensée étrange commença à s’insinuer dans l’esprit de
Jondalar. Il se rappela sa conversation avec le shamud quand, assis près du
feu, celui-ci lui avait parlé des épreuves auxquelles étaient soumis Ceux Qui
Servent la Mère. N’avait-il pas dit alors qu’ils vivaient de longues périodes
d’isolement ? Des périodes de silence pendant lesquelles ils devaient ne
parler à personne ?
    — Tu vis seule, n’est-ce pas ?
    Ayla, qui le regardait toujours, remarqua que son visage
exprimait l’étonnement – comme s’il la voyait pour la première fois.
Songeant soudain au manque de courtoisie dont elle faisait preuve en le
regardant, elle baissa les yeux sur le bouillon qu’elle tenait à la main.
L’homme ne semblait pas gêné par son indiscrétion et il regardait autour de lui
en continuant à émettre des sons. Elle remplit un bol de bouillon, puis elle
s’assit en face de lui, le bol à la main. Elle baissa la tête pour lui fournir
l’occasion de lui taper sur l’épaule et de l’inviter à se manifester. Comme
rien ne se produisait, elle releva la tête et se rendit compte qu’il la
regardait d’un air interrogateur tout en continuant à prononcer ces mots.
    Il ne comprend pas ! songea-t-elle. Il ne voit pas ce que
je lui demande. Il ne doit connaître aucun des signes que j’utilise. Comment
allons-nous faire pour nous comprendre s’il ignore mes signes et si je ne
connais pas ses mots ?
    Cela faisait tellement longtemps qu’Ayla utilisait le langage du
Clan qu’elle était incapable de se souvenir de la signification des sons.
    Je n’appartiens plus au Clan, se dit-elle. J’ai été maudite et
maintenant, pour eux, je suis morte. Jamais je ne pourrai vivre à nouveau parmi
eux. Si je veux vivre avec les Autres, il faut que j’apprenne à parler comme
eux. Il faut que je comprenne à nouveau ce que veulent dire les mots et que
j’en emploie à mon tour si je désire qu’on me comprenne. Même si j’avais
rencontré tout un clan au lieu de recueillir un homme seul, je n’aurais pas pu
parler avec ses membres et ils ne m’auraient pas comprise. Est-ce pour cela que
mon totem m’a poussée à rester dans cette vallée ? Jusqu’à ce que je
trouve cet homme ? Pour qu’il m’apprenne à nouveau à parler ? Cette
pensée lui fit courir un frisson dans le dos.
    Jondalar avait continué à poser des questions, sans grand espoir
d’obtenir une réponse. Comme la jeune femme se taisait toujours, il était
persuadé maintenant qu’elle était au Service de la Mère ou qu’elle s’entraînait
pour y entrer. Ainsi s’expliquait son art de guérir, qu’elle ait un pouvoir sur
les chevaux, qu’elle vive seule et ne veuille par parler et même qu’elle l’ait
trouvé et ramené dans cette caverne. Il se demandait où il était exactement
tout en se disant que cela avait bien peu d’importance. Il avait de la chance
d’être toujours en vie. Cela lui rappelait d’ailleurs les paroles du shamud.
    A l’époque, s’il avait prêté attention à ce que lui disait
celui-ci, il aurait su que Thonolan n’allait pas tarder à mourir. Mais le
shamud ne lui avait-il pas dit aussi que son frère le conduisait où il ne
serait jamais allé sans lui ? Pourquoi Thonolan, avant de mourir,
l’avait-il conduit jusqu’ici ?
    Ayla était en train de se demander comme elle allait faire pour
commencer à parler. Soudain, elle se souvint que Creb avait démarré son
apprentissage en prononçant son nom et en lui demandant le sien. Elle se
redressa, regarda l’homme assis en face d’elle dans les yeux, et, tapant sur sa
poitrine, elle dit :
    — Ayla.
    — Ça y est, tu as décidé de parler ! dit Jondalar en
ouvrant de grands yeux. Est-ce que c’est ton nom ? demanda-t-il en
pointant le doigt vers elle. Répète un peu.
    — Ayla, dit-elle à nouveau.
    Elle parlait avec un accent bien étrange. Le mot était coupé en
deux et elle avait prononcé la fin de la première syllabe et le début de la
seconde du fond de la gorge, comme si elle les avalait. Jondalar avait beau
avoir entendu toutes sortes de langues, aucune d’elles ne possédait de sons
comme celui-là. Il avait du mal à répéter le mot qu’elle venait de prononcer.
    — Aaay-lah, dit-il en tentant de se rapprocher le plus
possible de ce qu’il venait d’entendre.
    Ayla eut bien du mal à reconnaître

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