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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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lampe en pierre. C’est la première fois qu’il
est blessé aussi gravement et qu’il ne peut pas marcher, songea-t-elle en
souriant. Quand elle alla chercher l’outre pour la vider dehors, Jondalar lui
sourit d’un air un peu honteux. Elle lui rapporta le récipient vide, afin qu’il
puisse l’utiliser en cas de besoin, puis après avoir rempli la lampe de graisse
liquide et allumé la mèche, elle s’approcha de sa couche et retira à nouveau la
fourrure.
    Jondalar essaya de se redresser pour voir où il avait été
blessé. Ayla l’aida à s’asseoir. Quand il vit qu’il avait la poitrine et le
bras entaillés à plusieurs endroits, il comprit pourquoi il avait du mal à
utiliser son côté droit, mais ce qui l’inquiétait surtout c’était la blessure
qu’il portait à la cuisse droite. Il se demandait si cette femme était
suffisamment experte dans l’art de soigner. Le fait qu’elle lui ait fait boire
une infusion d’écorce de saule ne voulait rien dire : n’importe qui aurait
fait de même.
    Quand elle retira l’emplâtre rougi de sang qui recouvrait sa
cuisse, il s’inquiéta de plus belle. Même si la lampe à huile n’éclairait pas
autant que la lumière du soleil, ce qu’il pouvait voir ne laissait aucun doute
sur la gravité de la blessure : sa jambe était enflée, la chair était
meurtrie et à vif. Comme Jondalar se penchait, il crut apercevoir des nœuds qui
rapprochaient les lèvres de la plaie. Jusqu’alors, il ne s’était jamais
intéressé aux méthodes utilisées pour guérir. Mais avait-on jamais entendu dire
qu’un zelandoni ait recousu un de ses patients ?
    Il observa la jeune femme en train d’appliquer un autre
emplâtre, fait de feuilles de chou cette fois. Il aurait bien aimé pouvoir lui
demander à quoi servaient ces feuilles et parler avec elle pour savoir si elle
était capable de le soigner. Malheureusement, elle semblait tout ignorer des
langues qu’il avait utilisées jusqu’ici. En fait, maintenant qu’il y pensait,
il se rendait compte qu’elle n’avait pas prononcé un mot depuis qu’il était
avec elle. Comment pouvait-elle être une Femme Qui Guérit si elle ne savait pas
parler ? Malgré tout, elle semblait connaître son métier et l’emplâtre
faisait de l’effet : il souffrait déjà moins.
    Il se détendit – que pouvait-il faire d’autre ? – et
l’observa tandis qu’elle nettoyait les estafilades qu’il avait sur la poitrine
et les bras. Lorsqu’elle défit la bande de peau qui enserrait sa tête, il prit
conscience pour la première fois qu’il était blessé à cet endroit. Il leva la
main et sentit sous ses doigts une bosse et un point douloureux avant qu’Ayla y
pose une compresse fraîche.
    Elle s’approcha alors du feu pour faire réchauffer la soupe.
    — Ça sent bon, dit Jondalar en humant le fumet du bouillon
de viande.
    Le son de sa propre voix lui sembla soudain incongru. Même s’il
était incapable d’en déterminer la raison, il y avait dans le silence que lui
opposait la jeune femme quelque chose de plus que de la simple incompréhension.
    Quand il avait rencontré pour la première fois les Sharamudoï,
il ne connaissait pas leur langue et ses interlocuteurs ignoraient la sienne,
mais cela ne les avait pas empêchés de se parler immédiatement. Cette femme
n’avait pas essayé d’échanger le moindre mot avec lui et ses propres efforts ne
provoquaient chez elle que des regards étonnés. Elle ne semblait pas seulement
ignorer les langues qu’il avait employées, mais elle ne donnait pas
l’impression de vouloir communiquer avec lui.
    Ce n’est pas tout à fait exact, se dit Jondalar. Ils avaient
réussi à communiquer puisqu’elle lui avait apporté à boire lorsqu’il avait soif
et un récipient pour lui permettre d’uriner. Même s’il était incapable de se
faire une idée précise de l’échange qu’il y avait eu entre eux quand un peu
plus tôt il avait laissé libre cours à sa douleur, il avait senti qu’elle
partageait sa peine et cela ajoutait encore aux questions qu’il se posait à son
sujet.
    — Je sais que tu ne me comprends pas, commença-t-il d’une
voix légèrement hésitante. (Il éprouvait le besoin de parler même s’il ne savait
pas trop quoi dire.) Qui es-tu ? demanda-t-il. Où est le reste de ton
peuple ? (Même si la lampe à huile et le feu n’éclairaient pas la totalité
de la caverne, il était persuadé que celle-ci n’abritait pas d’autres

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