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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Quand, de
retour à la caverne, il lui avait dit qu’il la désirait et qu’il croyait
qu’elle ne voulait pas de lui, elle avait failli pleurer de bonheur et senti
qu’elle brûlait de désir pour lui. Et quand il s’était mis en colère à cause de
Broud, elle s’était dit qu’elle devait lui plaire. Peut-être la prochaine fois
serait-il prêt...
    Mais jamais elle ne pourrait oublier la manière dont il l’avait
regardée ensuite – comme un morceau de viande pourrie. Il avait même
frissonné de dégoût.
    Iza et Creb ne sont pas des animaux ! se dit-elle à
nouveau. Ce sont des êtres humains. Des êtres qui ont pris soin de moi et qui
m’aimaient. Pourquoi les déteste-t-il ainsi ? Ce sont eux qui sont arrivés
les premiers sur la terre. Son espèce à lui n’est venue qu’ensuite... mon
espèce, corrigea-t-elle. C’est donc ainsi que se comporte mon espèce ?
    Je suis contente que Durc soit resté avec le Clan. Même s’ils
pensent qu’il est difforme, même si Broud le hait parce qu’il est mon fils,
jamais ils ne diront que c’est un animal... un monstre. C’est là le mot qu’il a
employé et, compte tenu de sa réaction, il n’avait pas besoin de me
l’expliquer.
    Mon bébé, mon fils... murmura-t-elle en se remettant à pleurer.
Il est fort et en parfaite santé – même pas difforme. Et ce n’est pas
un animal... ni un monstre.
    Comment Jondalar a-t-il pu changer d’attitude aussi
rapidement ? se demanda-t-elle. Ses yeux bleus étaient posés sur moi...
Et, tout d’un coup, il s’est reculé comme s’il venait de se brûler ou comme si
j’étais un esprit maléfique dont seuls les mog-ur connaissent le nom. C’était
encore pire que d’être frappée de la Malédiction Suprême. Les membres du Clan
se contentaient de détourner la tête et de faire comme s’ils ne me voyaient
plus. Ils ne me regardaient pas comme si j’étais un monstre.
    Le soleil était en train de se coucher et il commençait à faire
froid. Même en plein cœur de l’été, il faisait froid la nuit dans les steppes.
Ayla, qui ne portait que son vêtement d’été, frissonna. J’aurais dû emporter ma
fourrure et ma tente, se dit-elle. Non, corrigea-t-elle. Whinney aurait été
inquiète pour son poulain et il aurait fallu rentrer pour qu’elle le nourrisse.
    Quand Ayla quitta le bord de l’eau, Whinney, qui était en train
de paître l’herbe grasse, leva la tête et trotta vers elle, levant du même coup
un couple de lagopèdes. Instinctivement, Ayla porta la main à sa taille pour
attraper sa fronde tout en se baissant pour ramasser deux galets. Les oiseaux
avaient tout juste eu le temps de quitter le sol quand elle abattit le premier,
puis le second tomba à son tour.
    Elle venait de les ramasser et allait se mettre en quête de leur
nid quand soudain elle s’arrêta. Pourquoi chercher les œufs ? se
demanda-t-elle. Ai-je l’intention de préparer pour Jondalar le plat favori de
Creb ? Pourquoi cuisinerais-je pour lui et justement ce plat-là ?
Quand elle découvrit le nid – une légère dépression creusée dans le
sol dur et qui contenait sept œufs – elle haussa les épaules et
ramassa les œufs en faisant bien attention à n’en casser aucun.
    Après avoir déposé les œufs à côté des deux oiseaux près de la
rivière, elle cueillit des roseaux qui poussaient sur la berge. Elle eut vite
fait de tresser un panier aux mailles lâches qui allait simplement lui servir à
transporter les œufs et qu’elle jetterait ensuite. Toujours avec des roseaux,
elle attacha par les pattes le couple de lagopèdes. Les plumes denses qui
permettaient aux oiseaux de glisser sur la neige comme s’ils portaient des
raquettes étaient déjà en train de pousser à la base de leurs pattes.
    Leur plumage d’hiver est déjà en train de pousser ! songea
Ayla en frissonnant. Elle ne voulait pas penser à cette morne saison. Et
pourtant elle ne pouvait l’oublier : l’été ne servait qu’à engranger des réserves
avant que vienne l’hiver.
    Jondalar ne tarderait pas à partir ! Elle en était
certaine. C’était ridicule de croire qu’il allait rester avec elle dans la
vallée. Pourquoi resterait-il alors qu’il avait un peuple et une famille qui
l’attendaient ?
    — Pourquoi faut-il qu’il parte ! s’écria Ayla,
surprise de s’entendre pour la première fois parler à haute voix alors qu’elle
était seule. Heureusement qu’il m’a appris à parler,

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