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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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percuteur pour débiter des éclats plus petits et
rendre l’arête parfaitement rectiligne. Lui aussi, il était en train de
préparer son noyau. Mais il ne comptait pas détacher de gros éclats dont la
forme serait déterminée d’avance. Quand il fut satisfait de l’arête, il choisit
un instrument qui, depuis le début, intriguait Ayla. Il s’agissait là encore
d’un morceau de bois de cerf. Plus long que le premier, il portait deux
branches qui sortaient de la tige centrale, dont la base était taillée en
pointe.
    Jondalar se mit debout et, bloquant le silex avec son pied, il
plaça l’extrémité pointue de l’instrument juste au-dessus de l’arête taillée
avec soin. Il saisit de la main gauche la branche la plus haute de telle sorte
que l’autre, plus basse, se trouve face à lui. Puis, à l’aide d’un os long et
massif, il frappa sur cette dernière.
    Une fine lame tomba sur le sol. Sa longueur correspondait à la
hauteur du cylindre en silex et sa largeur représentait à peu près le sixième
de sa longueur. Jondalar examina la lame au soleil, puis il la montra à Ayla.
La lame laissait passer la lumière. L’arête courait au milieu de la face
externe sur toute sa longueur et cette lame possédait deux côtés tranchants.
    En plaçant la pointe du perçoir en andouiller directement sur le
silex, il n’était pas obligé de calculer avec autant de précision le point
d’impact et la force de son coup. La puissance du choc était dirigée exactement
où il le désirait et comme elle se propageait à travers deux objets
intermédiaires élastiques – le percuteur en os et le perçoir en
andouiller – l’éclat n’avait pratiquement pas de bulbe de percussion.
C’était une longue lame étroite et uniformément fine.
    La technique de taille de Jondalar représentait un
perfectionnement révolutionnaire. L’important n’était pas seulement la lame
qu’il venait de débiter mais la cicatrice que celle-ci avait laissée dans le
noyau. L’arête avait disparu. A sa place se trouvait un long sillon encadré par
deux arêtes. C’était là le but de son travail de préparation. Il déplaça le
perçoir pour que la pointe de celui-ci se retrouve au-dessus d’une des deux
arêtes, puis il frappa à nouveau avec son percuteur en os. Une autre longue
lame se détacha, laissant deux autres arêtes sur le noyau. Jondalar renouvela
l’opération.
    Lorsqu’il eut terminé, il avait réussi à débiter dans le noyau
d’origine vingt-cinq lames. Soit quatre fois le nombre d’ébauches débitées par
Ayla dans le même volume de silex. Ces lames, longues, minces et aux bords
tranchants, auraient pu être utilisées telles quelles comme instruments à
découper, mais il ne s’agissait pas de produits finis. Elles allaient être
façonnées pour répondre à toutes sortes d’usages et utilisées avant tout pour
fabriquer d’autres outils. Selon la forme et la qualité du noyau de base, on
pouvait, grâce à cette technique perfectionnée, tirer jusqu’à sept fois plus
d’ébauches qu’Ayla à partir d’un noyau de taille équivalente. Cette nouvelle
méthode ne permettait pas simplement au tailleur de silex de mieux contrôler
son travail, elle donnait aussi au peuple des Cavernes une supériorité
incomparable.
    Jondalar saisit une des lames et la tendit à Ayla. Elle en
vérifia aussitôt le tranchant en y appliquant légèrement son pouce, puis elle
appuya sur le bord effilé pour mesurer sa résistance et retourna la lame. Ses
deux extrémités étaient recourbées. Cela venait de la nature du matériau de
base. Mais cette caractéristique était encore plus apparente à cause de la
finesse de la lame. Lorsqu’elle ouvrit la main, elle vit que la lame oscillait
sur son dos bombé. Sa forme incurvée ne l’empêchait pas d’être parfaitement
fonctionnelle.
    — Jondalar, c’est vraiment... vraiment merveilleux !
Très important ! Tu en as taillé tellement... Et ce n’est qu’un début,
n’est-ce pas ?
    — Ce n’est qu’un début, en effet, reconnut-il en souriant.
    — Ces silex sont si fins et si beaux ! Ils doivent se
casser plus facilement que les miens, mais en retouchant les extrémités, je
suis sûre qu’on peut en tirer des grattoirs solides.
    Ayla avait l’esprit pratique et elle imaginait d’avance les
outils qui pourraient être fabriqués à partir de ses ébauches.
    — Des grattoirs et aussi des couteaux. Pour faire un
couteau, il faut

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