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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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la lame possédait une
pointe étroite et tranchante.
    Il attrapa un bout de la bande en cuir qui lui ceignait les
reins et se servit de l’outil pour y percer un trou.
    — C’est un perçoir, expliqua-t-il à Ayla. Un outil qui
permet de faire des trous dans le cuir avant d’assembler les diverses parties
du vêtement avec du tendon.
    Il a dû me voir examiner ses vêtements, songea Ayla. A-t-il
deviné ce que je comptais faire ?
    — Je vais aussi fabriquer un foret, continua Jondalar.
C’est un outil semblable à celui-ci, mais plus grand et plus solide. On
l’utilise pour percer des trous dans le bois, l’os ou les andouillers.
    Ayla poussa un soupir de soulagement : Jondalar était en
train de parler de ses outils, un point c’est tout.
    — Moi aussi, j’utilise un... perçoir pour faire des trous
dans les poches en peau, intervint Ayla. Mais le mien est beaucoup moins bien
que celui-là.
    — Veux-tu celui-ci ? demanda Jondalar. J’en referai un
pour moi. Ayla prit le perçoir et baissa la tête pour exprimer sa gratitude
comme on faisait dans le Clan. Puis elle se souvint de ce que lui avait dit
Jondalar.
    — Merci, dit-elle.
    Jondalar lui fit un grand sourire. Puis il prit une autre lame
et la posa sur l’enclume en pierre. Avec son percuteur en andouiller, il
tronqua une des extrémités de la lame, en lui donnant un angle légèrement aigu.
Puis, tenant l’extrémité tronquée de manière qu’elle soit perpendiculaire au
coup sec qu’il allait donner, il frappa un des bords de la lame pour en
détacher un long morceau. Quand celui-ci fut tombé, il se retrouva avec une
lame dont l’extrémité était tranchante, robuste et biseautée.
    — Connais-tu ce genre d’outil ? demanda-t-il à Ayla.
    Après avoir examiné la lame, la jeune femme fit non de la tête,
puis elle la lui rendit.
    — C’est un burin, dit Jondalar. Les graveurs et les
sculpteurs utilisent un outil assez semblable à celui-là. Moi, je vais m’en
servir pour fabriquer l’arme dont je t’ai parlé.
    — Burin, burin, répéta Ayla pour s’habituer à ce mot
nouveau.
    Quand Jondalar eut fini de fabriquer les outils dont il avait
besoin, il secoua la couverture en cuir sur laquelle il avait travaillé et alla
chercher le récipient en bois dans lequel il avait mis les os à tremper. Il
choisit un os long et, après l’avoir essuyé, le fit tourner dans sa main afin
de choisir l’endroit où il allait l’attaquer. Il se rassit, bloqua l’os avec
son pied et se servit du burin pour y graver une longue ligne dans le sens de
la longueur. Puis il grava une deuxième ligne qui rejoignait la première en
formant une pointe. Il ferma ce triangle tout en longueur en gravant à la base
une troisième ligne plus courte que les deux premières.
    A l’aide de son burin, il commença à détacher de longues
rognures d’os en suivant la première ligne qu’il avait tracée. Il fit de même
pour les deux autres lignes, pénétrant de plus en plus profondément à
l’intérieur de l’os. Il refit une dernière fois le tour du triangle pour
s’assurer que celui-ci n’adhérait plus nulle part et appuya alors fortement sur
la base. Le triangle se détacha. Il le mit de côté, puis reprit l’os pour y
graver une ligne qui, à nouveau, formait une pointe avec un des côtés qu’il
venait de découper.
    Ayla l’avait observé avec attention, bien décidée à ne rien
rater. Mais quand son travail devint répétitif, elle le regarda plus
distraitement et en profita pour réfléchir à la conversation qu’ils avaient eue
un peu plus tôt. L’attitude de Jondalar avait changé. Ce n’était pas tant ce
qu’il lui avait dit, plutôt sa manière d’envisager les choses.
    Marthona aurait aimé ton Iza, avait-il remarqué et il avait
ajouté que toutes les mères se ressemblaient. Sa mère pouvait donc aimer une
Tête Plate ? Les deux femmes pouvaient avoir des points communs ?
Ensuite, malgré la colère qu’il éprouvait à son égard, il avait dit, en parlant
de Broud : « un homme t’a pénétrée. » Puis « ces
gens » pour faire référence aux membres du Clan. Il ne s’en était pas
rendu compte, ce qui faisait d’autant plus plaisir à Ayla. Il commençait à
considérer les membres du Clan comme des « gens ». Pas des animaux,
ni des monstres – mais des êtres humains à part entière.
    Elle recommença à s’intéresser à Jondalar car il venait de
changer d’activité. Il avait pris

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