Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
apprends très
vite et j’ai rarement vu quelqu’un d’aussi obstiné que toi. Tu t’entraînes
chaque fois que tu as un moment de libre. A mon avis, c’est justement ça le
problème. Tu t’entraînes trop. Il faudrait que tu te détendes un peu.
    — C’est en m’entraînant que j’ai appris à me servir d’une
fronde.
    — Tu n’as pas su utiliser une fronde en l’espace d’une
nuit ?
    — Non, il m’a fallu des années. Et je ne veux pas attendre
des années avant de savoir me servir d’une sagaie.
    — Ce ne sera pas la peine. Je suis sûr que si tu partais
chasser avec cette sagaie, tu rapporterais déjà quelque chose. La vitesse et la
puissance de ces deux armes sont différentes. La distance de tir n’est pas non
plus la même. Il faut que tu t’y habitues. Si tu tiens absolument à
t’entraîner, reprends ta fronde.
    — Je n’ai pas besoin de m’entraîner à la fronde.
    — Non, mais tu as besoin de te détendre. Essaie. Tu verras
que ça te fera du bien.
    Dès qu’Ayla eut repris sa fronde, qu’elle sentit le contact
familier de la bande en cuir au creux de sa main, et qu’elle retrouva le rythme
et le mouvement du lancer, la tension qui l’habitait se dissipa. Son adresse
incontestable lui procurait un sentiment de satisfaction bien agréable. Pas
question qu’elle rate une cible ! Surtout quand celles-ci étaient
immobiles. Et comme Jondalar applaudissait ses exploits, elle décida de lui
faire une démonstration en règle.
    Elle alla chercher des galets au bord de la rivière, puis, après
les avoir posés sur le sol, traversa le champ pour se placer à la distance qui
la séparait habituellement de ses proies. Elle montra à Jondalar sa technique
du double jet, puis lui fit voir avec quelle rapidité elle pouvait à nouveau
lancer deux autres projectiles.
    Se piquant au jeu, Jondalar installa à son tour des cibles pour
la mettre à l’épreuve. Il posa en rang au sommet d’un gros rocher quatre galets
qu’elle fit tomber en moins de temps qu’il en faut pour le dire. Il lança alors
en l’air deux pierres l’une après l’autre : elle les atteignit à
mi-course. Il fit ensuite une chose qui la surprit beaucoup. Debout au milieu
du champ, il plaça une pierre en équilibre sur chacune de ses épaules et
attendit, avec un large sourire. Il savait qu’une pierre lancée avec une telle
force était capable de le blesser – voire de le tuer – si
elle l’atteignait à un endroit vulnérable. Ce test montrait à quel point il lui
faisait confiance. Il avait aussi pour but d’obliger Ayla à prendre
véritablement conscience de son talent.
    Jondalar entendit le sifflement du premier projectile, puis tout
de suite après, le choc produit par sa rencontre avec la pierre posée sur une
de ses épaules. Un court instant plus tard, la seconde pierre était projetée
derrière lui. Il n’avait pas bougé et son visage était resté de marbre malgré
le danger que lui faisait courir ce tour de force. Un minuscule éclat s’était
détaché de la seconde pierre au moment de l’impact pour venir se loger dans son
cou. Il n’avait même pas tressailli, mais quand il retira l’éclat, un mince
filet de sang coula sur son cou.
    — Jondalar ! s’écria Ayla en voyant le sang. Tu es
blessé !
    — Ce n’est rien. Juste un éclat. Tu es vraiment très forte
à la fronde, Ayla ! Je n’ai jamais vu quelqu’un se servir avec une telle
maîtrise d’une arme de chasse.
    Ses yeux brillaient de respect et d’admiration et il avait
prononcé ces paroles élogieuses d’une voix voilée par l’émotion. Personne
n’avait encore jamais regardé Ayla ainsi. Elle rougit et en eut les larmes aux
yeux.
    — Si tu pouvais lancer une sagaie comme ça... (Jondalar
s’interrompit et ferma les yeux pour tenter d’imaginer la chose.) Veux-tu me
prêter ta fronde ?
    — Tu veux apprendre à t’en servir ?
    — Ce n’est pas tout à fait ça...
    Il ramassa une des sagaies et essaya d’introduire le bout de la
hampe dans le renflement en peau où habituellement se trouvait le projectile en
pierre. Mais il n’avait pas l’habitude de manier une fronde et après quelques
tentatives infructueuses, il rendit son arme à Ayla et lui tendit la sagaie.
    — Serais-tu capable de projeter cette sagaie avec ta
fronde ? demanda-t-il.
    Ayla avait compris ce qu’il essayait de faire. Elle choisit une
autre formule : la bande en cuir était étirée par la hampe et elle

Weitere Kostenlose Bücher