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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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burin et commença à sculpter la forme d’un visage, un visage aux traits
familiers.
    Quand il eut terminé, il tint la figurine en ivoire à bout de
bras pour mieux la voir et la fit lentement tourner. Un vrai sculpteur aurait
fait mieux, mais le résultat était plutôt satisfaisant. Ce n’était pas
exactement ressemblant : il n’avait pas vraiment reproduit les traits
d’Ayla mais plutôt l’image qu’il avait d’elle.
    Il chercha dans la caverne un endroit où placer la statuette. Il
ne voulait pas qu’Ayla la voie pour l’instant mais désirait qu’elle ne soit pas
trop loin. Apercevant un ballot de peaux posé contre la paroi à côté de la
couche de la jeune femme, il glissa la donii à l’intérieur.
    Il ressortit ensuite pour guetter le retour d’Ayla. Pourquoi
tardait-elle ? Jetant un coup d’œil aux deux bisons couchés sur le sol, il
se dit que cela pouvait attendre. Puis apercevant les sagaies et les
propulseurs posés contre la paroi extérieure, il les prit pour les rentrer. Il
se trouvait à l’intérieur de la caverne quand il entendit un crépitement de
gravier sur la corniche. Il se retourna pour voir ce qui se passait.
    Ayla ajusta la lanière en cuir qui maintenait son vêtement,
remit son amulette autour de son cou et repoussa en arrière ses cheveux encore
humides qu’elle avait démêlés avec une cardère. Après avoir ramassé son
vêtement sale, elle s’engagea sur le sentier. Elle se sentait nerveuse et
excitée à la fois.
    Elle pensait avoir compris ce que Jondalar entendait par
« Premiers Rites » et était touchée qu’il désire faire ça avec elle.
La cérémonie risquait de ne pas se passer trop mal – même avec Broud,
après un certain temps, elle n’avait plus eu mal. Si les hommes faisaient signe
aux femmes qui leur plaisaient, était-ce la preuve que Jondalar commençait à
s’attacher à elle ?
    En arrivant en haut du sentier, Ayla fut brusquement tirée de sa
rêverie par le brusque mouvement d’une grosse masse rousse aux contours indistincts.
    — Va-t’en ! hurla Jondalar. Va-t’en, Ayla ! C’est
un lion des cavernes !
    Debout à l’entrée de la caverne, il brandissait sa sagaie en
direction d’un énorme félin qui grognait sourdement et qui, ramassé sur
lui-même, s’apprêtait à bondir.
    — Non, Jondalar ! cria Ayla en se précipitant en
avant. Non !
    — Que fais-tu, Ayla ? Oh, Mère, arrête-la !
cria-t-il en voyant qu’elle s’interposait entre le lion et lui.
    Ayla fit un geste impératif et cria dans le langage guttural du
Clan :
    — Arrête !
    Au lieu de bondir sur Jondalar, le lion des cavernes donna un
violent coup de reins pour raccourcir sa trajectoire et vint atterrir aux pieds
d’Ayla. Puis il frotta sa tête massive contre ses jambes. Jondalar était
sidéré.
    — Bébé ! Oh, Bébé ! Tu es revenu ! lui dit
Ayla par gestes.
    Puis, sans une hésitation, sans la moindre crainte, elle entoura
de ses bras le cou de l’énorme lion.
    Bébé la fit tomber sur le sol le plus doucement possible. Bouche
bée, Jondalar vit alors l’énorme bête poser ses pattes antérieures autour de la
jeune femme dans ce qui lui apparut comme le plus proche équivalent d’une
étreinte. Puis il lécha avec sa langue râpeuse les larmes de joie qui coulaient
sur le visage d’Ayla.
    — Ça suffit, Bébé ! dit-elle en s’asseyant. Si tu
continues à me lécher la figure, il ne va plus rien me rester.
    Comme elle le grattait derrière les oreilles et autour de la
crinière, Bébé roula sur le dos pour lui présenter sa gorge en grognant de
contentement.
    — Je pensais que je ne te reverrais jamais, Bébé, dit-elle
quand le lion se fut remis sur le ventre.
    Il était plus grand encore que dans son souvenir et bien qu’il
fût un peu plus maigre qu’avant, il semblait en parfaite santé. Il portait des
cicatrices qu’elle ne lui avait encore jamais vues et elle se dit qu’il avait
dû se battre pour son territoire et sortir vainqueur. Elle se sentit toute
fière de lui. Bien que Jondalar n’eût toujours pas bougé, le lion se mit à
grogner dans sa direction.
    — Arrête de grogner, Bébé ! intervint Ayla. C’est
l’homme que tu m’as amené. Toi aussi, tu as une compagne maintenant. Et même
certainement plus d’une...
    Le lion se remit debout, tourna le dos à l’homme et se dirigea
vers un des bisons.
    — Es-tu d’accord pour que je lui en donne un ? demanda
Ayla sans se retourner. Avec

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