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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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piétiné par un des cerfs que j’étais en train de chasser. Ce n’était
pas la première fois que je recueillais un animal blessé. Brun m’avait donné la
permission de le faire à condition que ce ne soit pas des carnivores. J’ai donc
hésité avant de ramener ce lionceau. Mais quand j’ai vu que les hyènes
s’approchaient de lui, je les ai fait fuir avec ma fronde et je l’ai emporté.
    Perdue dans ses souvenirs, Ayla se tut un court instant avant de
reprendre avec un petit sourire :
    — Bébé était si drôle quand il était petit qu’il n’arrêtait
pas de me faire rire. Mais cela me prenait du temps de chasser pour le nourrir.
Jusqu’au jour où nous avons commencé à chasser ensemble. Tous les trois, avec
Whinney. Je ne l’avais pas revu depuis... (Elle s’interrompit, réalisant
soudain à quoi correspondait leur dernière rencontre.) Je suis désolée,
Jondalar, reprit-elle. Bébé est le lion qui a tué ton frère. Mais si ça avait
été un autre lion, jamais je n’aurais pu l’empêcher de s’approcher de toi.
    — Tu es une donii ! s’écria Jondalar. Je t’ai vue en
rêve. Je croyais qu’une donii était venue me chercher pour me conduire dans
l’autre monde. Mais, au lieu de m’emmener, elle a chassé le lion.
    — Tu as dû reprendre connaissance à un moment donné, puis
t’évanouir à nouveau de douleur quand je t’ai transporté vers le travois. Il
fallait faire vite. Je savais que Bébé ne me ferait pas de mal. Mais j’ignorais
ce qui se passerait si sa lionne revenait avant que je sois partie.
    Jondalar avait du mal à en croire ses oreilles.
    — Tu as chassé avec ce lion ? demanda-t-il.
    — Si je voulais qu’il mange à sa faim, il n’y avait pas
d’autres moyens. Au début, il se contentait de poursuivre la proie et c’est moi
qui la tuais d’un coup d’épieu. Mais quand il a été en âge de les tuer
lui-même, je prélevais un morceau de gibier avant qu’il s’y attaque ou je
dépeçais la bête quand j’avais besoin de la peau...
    — Tu l’écartais, comme tu as fait pour la génisse ? Tu
sais bien pourtant que c’est dangereux d’enlever de la viande à un lion. J’ai
déjà vu un lion tuer son propre petit rien que pour ça !
    — Moi aussi, je l’ai déjà vu, Jondalar. Mais Bébé est
différent. Il n’a pas été élevé dans une troupe de lions. Il a grandi avec
Whinney et moi. Nous chassions ensemble et il avait l’habitude de partager le
gibier avec moi. Je suis contente qu’il ait trouvé une lionne. Comme ça,
maintenant, il vit comme les autres lions. Whinney a vécu, elle aussi, dans une
troupe de chevaux pendant un certain temps. Mais elle n’était pas heureuse et
elle est revenue.
    Ayla secoua la tête et baissa les yeux.
    — Non, reprit-elle. Ce n’est pas vrai. Je pense qu’elle
était heureuse avec l’étalon et le reste de la troupe. Mais c’est moi qui étais
malheureuse sans elle. J’étais folle de joie quand elle est revenue après que
l’étalon eut été tué.
    Ayla alla chercher son vêtement sale qu’elle avait abandonné en
haut du sentier, puis rentra dans la caverne. Jondalar posa sa sagaie qu’il
tenait toujours à la main contre la paroi rocheuse et la suivit à l’intérieur.
Ayla était perdue dans ses pensées. Le retour de Bébé évoquait pour elle tant
de souvenirs ! Elle tourna la broche placée au-dessus du feu et attisa les
braises. Puis elle alla chercher l’estomac d’onagre qui lui servait d’outre,
versa de l’eau dans le panier qu’elle utilisait comme bouilloire, et mit des
pierres à chauffer dans le foyer.
    Encore un peu ahuri par la visite du lion des cavernes, Jondalar
la regardait faire. Il avait eu un choc en voyant ce lion sur la corniche mais
ce n’était rien comparé à sa stupéfaction quand Ayla s’était interposée entre
lui et l’imposant prédateur et qu’elle l’avait arrêté d’un geste. Jamais
personne ne voudrait croire une chose pareille.
    Observant Ayla de plus près, il s’aperçut soudain qu’elle
n’était pas coiffée comme d’habitude : ses cheveux tombaient librement sur
ses épaules. Cela lui rappela aussitôt le jour où il l’avait vue pour la
première fois ainsi. Elle remontait de la plage, le soleil jouait dans sa
chevelure et aucun vêtement ne couvrait son corps magnifique.
    — ... du bien de revoir Bébé, continuait Ayla. Ces bisons
devaient se trouver sur son territoire. Il a dû sentir l’odeur du sang et

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