La Vallée des chevaux
nous
suivre à la trace. Il a été surpris de te voir là. Je ne sais pas s’il se
souvenait de toi... Comment se fait-il que tu te sois retrouvé coincé dans ce
canyon sans issue ?
— Euh... Quoi ? Désolé, Ayla, mais je n’ai pas entendu
ta question.
— Je me demandais comment tu as pu te retrouver coincé dans
ce canyon, répéta Ayla en le regardant.
Les yeux de Jondalar avaient pris une teinte violette et son
regard la fit rougir. Il dut faire un effort pour se concentrer sur la réponse.
— Thonolan venait de tuer une biche qu’une lionne était en
train de chasser. La lionne a emporté le gibier et Thonolan a voulu la suivre.
J’ai essayé de l’en dissuader, mais il n’a pas voulu m’écouter. Nous avons
suivi cette lionne jusqu’au canyon et nous l’avons vue ressortir. Thonolan a
voulu en profiter pour récupérer sa sagaie et un peu de viande. Mais le lion ne
l’a pas laissé faire. (Jondalar ferma les yeux pendant un court instant.) Je ne
lui en veux pas, reprit-il. C’était idiot de suivre cette lionne, mais rien
n’aurait pu l’arrêter. Il a toujours été casse-cou. Mais après la mort de
Jetamio, c’était encore pire. Il voulait mourir. De toute façon, je n’aurais
jamais dû le suivre.
Sentant sa tristesse, Ayla préféra changer de sujet.
— Whinney n’était pas dans le pré. Je pense qu’elle a dû
aller sur les steppes avec Rapide. Elle rentrera plus tard. C’était une bonne
idée de mettre des courroies autour du cou du poulain. Mais je pense que même
s’il n’avait pas été attaché à Whinney, il serait resté près d’elle.
— La corde était trop longue. Je n’aurais jamais cru
qu’elle puisse s’accrocher dans un buisson. Mais, grâce à elle, les deux
chevaux sont restés ensemble. Il faudra y repenser si, un jour, tu veux qu’ils
restent à un endroit précis. Rapide en tout cas. Est-ce que Whinney fait
toujours ce que tu lui demandes ?
— J’en ai l’impression. Avec Bébé c’est différent. Quand je
monte sur son dos, c’est lui qui va où il veut. Mais il avance à une telle
vitesse ! ajouta-t-elle, les yeux pétillants de joie au souvenir de sa
récente chevauchée.
Jondalar était en train de penser à la même chose et il la
revoyait en train de monter le lion à la crinière rousse, ses longs cheveux
blonds volant au vent. Il avait eu peur pour elle mais avait aussi trouvé cela
très excitant. Elle aussi, elle l’était. Libre, sauvage et si belle...
— Tu es vraiment une femme excitante, Ayla.
— Excitante... répéta-t-elle, un peu surprise. On pourrait
dire ça du propulseur de sagaie ou quand on monte Whinney et qu’elle va très
vite ?
— C’est ça. Mais pour moi, toi aussi, tu es excitante et...
très belle.
— Jondalar, tu te moques de moi. Une fleur est belle. Ou
alors le ciel quand le soleil disparaît derrière le sommet de la falaise. Mais
moi, je ne suis pas belle.
— A ton avis, une femme ne peut pas être belle ?
Ayla détourna la tête pour échapper à son regard insistant.
— Je ne sais pas... Mais je ne suis pas belle. Je suis
grande et laide. Jondalar lui prit les mains et l’obligea à se lever.
— Maintenant, lequel de nous deux est le plus grand ?
— Toi, avoua-t-elle dans un souffle.
— Tu vois bien que tu n’es pas trop grande. Et tu n’es pas
laide non plus. C’est drôle que la plus belle femme que j’aie jamais rencontrée
pense qu’elle est laide...
Ayla avait entendu ce qu’il venait de dire mais elle était trop
attirée par l’intensité de son regard et la proximité de son corps pour prêter
attention à ses paroles. Jondalar se pencha vers elle, posa ses lèvres sur les
siennes et la prit dans ses bras.
— Jondalar... J’aime ce baiser.
— Je crois qu’il est temps, Ayla, dit-il en la conduisant
vers sa couche. (Comme elle semblait étonnée, il ajouta :) Il est temps de
commencer les Premiers Rites.
Quand ils furent assis sur les fourrures, Ayla lui
demanda :
— Quel genre de cérémonie est-ce ?
— C’est une cérémonie qui fait de la jeune fille une femme.
Je ne peux pas t’expliquer cela dans le détail. En général, les femmes plus
âgées expliquent à la jeune fille ce qui va se passer, elles lui disent que
cela risque de lui faire mal, mais qu’il est nécessaire d’ouvrir le passage
pour qu’elle devienne une femme. Elles choisissent un homme pour le faire. En
général, les hommes aiment bien être
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