Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
tempête de neige. Thonolan se savait
perdu mais ce n’était pas une raison pour que son frère meure, lui aussi.
    — Jondalar, dit-il en ouvrant les yeux, nous savons tous
les deux que sans aide, je ne m’en sortirai pas. Ce n’est pas une raison pour
que tu...
    — Tu es jeune et fort, l’interrompit Jondalar. Il n’y a
aucune raison que tu ne t’en remettes pas.
    — La saison est trop avancée. Si jamais il y a une tempête
de neige, nous sommes perdus. Il faut que tu partes, Jondalar !
    — Tu délires !
    — Non, je...
    — Si tu n’avais pas de fièvre, tu ne dirais pas des choses
pareilles. Essaie de retrouver des forces et laisse-moi m’occuper du reste.
Nous ne resterons pas longtemps ici. J’ai trouvé une solution.
    — Quelle solution ?
    — Il faut encore que je réfléchisse à certains détails. Dès
que mon plan sera au point, je te l’expliquerai. Veux-tu manger quelque
chose ? Thonolan ne voulait rien manger, il voulait en finir le plus vite
possible pour que son frère puisse repartir.
    — Je n’ai pas faim, dit-il. (Voyant qu’il faisait de la
peine à Jondalar, il ajouta aussitôt :) Je boirais bien un peu d’eau.
    Après lui avoir fait boire l’eau qui restait au fond de la
gourde, Jondalar annonça :
    — Il n’y en a plus. Je vais aller la remplir.
    Ce n’était qu’une excuse pour quitter la tente et échapper au
regard de son frère. Il lui avait menti : il n’avait trouvé aucune
solution. Mais il n’avait pas renoncé pour autant à sauver Thonolan. Il faut
absolument que je trouve un moyen de traverser cette rivière pour aller
chercher de l’aide, se dit-il.
    Longeant la berge, il aperçut soudain une branche coincée dans
l’anfractuosité d’un rocher, juste au niveau de l’eau. Il resta un long moment
à la regarder, éprouvant de la peine pour elle. Elle aussi, elle était
prisonnière. Sans réfléchir, il s’approcha du rocher et libéra la branche. Puis
il la regarda filer dans le courant en se demandant jusqu’où elle irait avant
d’être arrêtée par un nouvel obstacle.
    Finalement, il s’approcha du torrent qui se jetait dans la Sœur
et lui apportait son minuscule tribut d’eau. Il avait rempli sa gourde et
s’apprêtait à rebrousser chemin quand soudain, sans raison précise, il leva la
tête et regarda en amont de la rivière. Il s’immobilisa alors, bouche bée.
    Un monstrueux oiseau aquatique glissait sur l’eau, se dirigeant
droit vers la rive où il se trouvait. Son long cou incurvé se terminait par une
tête fière et crêtée et il possédait deux grands yeux aveugles. Quand l’oiseau
se rapprocha, Jondalar aperçut les petites créatures qui se trouvaient sur son
dos. L’une d’elles agita la main et cria :
    — Holà !
    Jamais encore Jondalar n’avait été aussi heureux d’entendre une
voix humaine.
7
     
    Ayla essuya du dos de la main son front couvert de sueur. Puis
elle sourit au petit cheval qui venait de pousser son coude pour essayer
d’insinuer son museau dans le creux de sa main. La jeune pouliche ne supportait
pas d’être loin d’elle et la suivait partout. Et Ayla la laissait faire car
elle était heureuse d’avoir de la compagnie.
    — Quelle quantité de grains veux-tu que je ramasse pour
toi ? demanda-t-elle en remuant les mains.
    La jeune pouliche la regardait, attentive à chacun de ses
gestes. Son attitude rappela à Ayla l’époque où, enfant, elle apprenait le
langage par signes du Clan.
    — Es-tu en train d’apprendre à parler ? Comme tu n’as
pas de mains, tu ne pourras pas t’exprimer. Mais je suis sûre que tu essaies de
me comprendre.
    Chaque fois que, pour accompagner ses gestes, Ayla émettait un
son, le jeune animal dressait les oreilles.
    — Tu m’écoutes, n’est-ce pas, petite pouliche ? Je
t’appelle petite pouliche ou petit cheval, mais ça ne va pas. Il faudrait que
je te trouve un nom. Je me demande comment ta mère t’appelait ?
Malheureusement, même si je connaissais le nom qu’elle te donnait, je ne serais
pas capable de le dire...
    La jeune pouliche n’avait pas quitté Ayla des yeux. Elle savait
que la jeune femme était en train de s’adresser à elle et, quand les mains
d’Ayla s’immobilisèrent, elle hennit comme si elle voulait lui répondre.
    — Es-tu en train de me répondre ? Whiiinneeey [5]  !
    Ayla avait essayé de reproduire approximativement le son émis
par la pouliche. Celle-ci remua aussitôt la tête pour montrer

Weitere Kostenlose Bücher