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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de la caverne.
Les berges de la rivière étaient boueuses, et, s’approchant de l’eau, Ayla fit
gicler de la boue. Quand elle vit la longue traînée qui maculait une de ses
jambes, cela lui rappela la marque à l’ocre rouge que Creb avait tracée sur le
front de son fils le jour où il lui avait attribué un nom. Il était inutile
qu’elle cherche de l’ocre rouge : cette boue ferait parfaitement
l’affaire.
    Fermant les yeux, elle essaya de se remémorer ce que Creb avait
fait lors de la cérémonie. Elle revoyait, comme si c’était hier, son vieux
visage ravagé, le morceau de chair qui recouvrait l’emplacement où aurait dû se
trouver son œil, son large nez et son front bas aux arcades proéminentes. Même
si, à cette époque, sa barbe commençait à se clairsemer, même si ses tempes s’étaient
dégarnies, même s’il n’était plus tout jeune, il n’avait rien perdu de son
immense pouvoir.
    En repensant à ce visage taillé à la serpe qu’elle avait tant
aimé, les émotions qu’elle avait éprouvées ce jour-là l’envahirent à nouveau.
La peur qu’elle avait eu de perdre son fils et la joie à la vue du bol qui
contenait la pâte d’ocre rouge. La gorge nouée, elle essuya les larmes qui lui
montaient aux yeux. Et quand la jeune pouliche s’approcha d’elle, sentant son
besoin d’affection, elle se laissa tomber à genoux et, entourant l’animal de
ses bras, posa son front contre son encolure.
    Cette cérémonie a pour but de te donner un nom, dit-elle en
s’adressant par la pensée à la pouliche. Elle se servit de sa main gauche pour
ramasser une pleine poignée de boue et leva son bras droit vers le ciel comme
Creb levait son bras atrophié chaque fois qu’il voulait invoquer les esprits.
Ayla allait les invoquer à son tour quand soudain elle s’arrêta : les
esprits du Clan verraient peut-être d’un mauvais œil qu’on fasse appel à eux
pour attribuer un nom à un animal. Après avoir plongé ses doigts dans la boue,
elle traça une ligne qui partait du crâne de la pouliche et s’arrêtait à la
hauteur de ses naseaux, imitant le geste qu’avait fait Creb sur le front de son
fils.
    — Whinney, prononça-t-elle distinctement. (Puis elle
ajouta, à l’aide de gestes cette fois :) Cette jeune pouliche s’appelle
Whinney.
    Le jeune animal remua la tête pour se débarrasser de la boue
mouillée.
    — Ne t’inquiète pas, Whinney, lui dit Ayla en riant. Cela
ne va pas tarder à sécher.
    Après avoir lavé ses mains dans la rivière, elle remit son
panier sur ses épaules et se dirigea vers la caverne. Elle marchait lentement
et sans regarder autour d’elle, perdue dans ses pensées. La cérémonie qui
venait d’avoir lieu lui rappelait douloureusement la vie du Clan. Comme elle se
sentait seule ! Bien sûr Whinney marchait maintenant à ses côtés, mais ce
n’était qu’un animal : la jeune pouliche ne pouvait pas savoir qu’elle
était en train de pleurer.
    Quand elles arrivèrent sur la plage rocheuse, Ayla dut cajoler
la pouliche et la guider pour que celle-ci accepte de la suivre sur l’étroit
sentier qui menait à la caverne.
    — Allez Whinney, un petit effort. Je sais bien que tu n’es
pas une antilope saïga, mais tu es malgré tout capable de grimper là-haut.
Quand elles eurent atteint la corniche, elles pénétrèrent à l’intérieur de la
caverne. Ayla commença par s’occuper du feu qui était en train de mourir, puis
elle mit des grains d’épeautre à cuire. La jeune pouliche mangeait aussi de
l’herbe, mais Ayla continuait à lui préparer de la bouillie car elle savait
qu’elle aimait ça.
    Pendant que l’épeautre cuisait, elle prit les deux lapins
qu’elle avait tués un peu plus tôt dans la journée et s’installa dehors pour
les dépiauter. Quand elle eut fini de les préparer, elle mit les lapins à cuire
et les peaux de côté pour s’en occuper plus tard. Elle avait maintenant toutes
sortes de peaux en réserve : peaux de lapin, de lièvre, de hamster et
d’autres animaux qu’elle avait eu l’occasion de tuer. Elle ne savait pas encore
très bien ce qu’elle en ferait et comptait les travailler durant l’hiver. Comme
les jours raccourcissaient et que les nuits devenaient de plus en plus froides,
elle ne cessait de songer à l’hiver. Et ce soir-là, bien qu’elle sût
parfaitement ce que contenait la caverne, elle éprouva le besoin de vérifier
ses réserves.
    Elle commença par examiner les paniers et

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