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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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trouver un
endroit où la neige serait propre.
    Elle avançait avec précaution sur la surface gelée du cours
d’eau et, lorsqu’elle se retrouva à l’entrée de l’étroite gorge, au lieu de
ramasser la neige qu’elle était venue chercher, elle continua à marcher,
poussée par la curiosité. C’était la première fois qu’elle explorait cette
partie de la rivière. Le courant y étant plus fort, elle ne s’y était encore
jamais aventurée. A l’intérieur de la gorge, le froid avait gelé l’eau projetée
contre les parois, construisant des édifices de glace fantastiques, dignes d’un
pays de rêve. Ayla souriait de plaisir en contemplant ces formations
merveilleuses, sans savoir qu’elle allait bientôt découvrir un spectacle encore
plus étonnant.
    Cela faisait déjà un bon moment qu’elle marchait et elle
songeait à faire demi-tour car il faisait très froid au fond de cette gorge
privée de soleil. Elle décida donc qu’elle n’irait pas plus loin que la
prochaine boucle de la rivière. Mais arrivée là, elle ne put s’empêcher de
jeter un coup d’œil de l’autre côté et s’arrêta, médusée. Les deux parois de la
gorge se rejoignaient, formant une haute falaise rocheuse dont le sommet
arrivait à la hauteur des steppes et le long de laquelle descendait une cascade
gelée d’un blanc éblouissant.
    Cette sculpture de glace était d’une telle splendeur qu’Ayla en
eut le souffle coupé. Elle avait l’impression que la force de l’eau emprisonnée
par la main de l’hiver était sur le point de se précipiter sur elle. La tête
lui tournait et elle restait pourtant sans bouger, clouée au sol par la
magnificence du spectacle et le corps parcouru de frissons. Avant de faire
demi-tour, elle crut apercevoir une goutte d’eau à l’extrémité d’une des
chandelles de glace et frissonna de plus belle.
    Ce fut le vent qui réveilla Ayla. Ouvrant les yeux, elle regarda
vers l’entrée de la caverne et constata alors que la peau d’aurochs s’était en
partie détachée et battait contre un des pieux. Après avoir réparé le
brise-vent, elle avança la tête au-dehors pour voir quel temps il faisait.
    — Il fait meilleur, Whinney, annonça-t-elle. Je suis sûre
que le vent est un peu moins froid.
    Whinney remua les oreilles et la regarda avec l’air d’attendre
quelque chose. Mais Ayla ne proposait rien de précis, elle ne faisait que lui
parler. Elle n’avait pas fait de geste ni produit de son qui exigeât une
réponse de la pouliche : elle ne lui avait pas fait signe de s’approcher
ou de s’en aller, elle ne lui annonçait pas qu’il était temps de venir manger,
et le message qu’elle venait d’émettre n’indiquait pas qu’elle ait l’intention
de l’étriller ou de la caresser. Considérant Whinney comme une amie et une
compagne, Ayla ne l’avait pas dressée. Mais celle-ci commençait à comprendre
que certains sons et signaux étaient associés à des activités bien
particulières et elle s’était mise à y répondre de la manière qui convenait.
    Et Ayla, elle aussi, commençait à comprendre le langage de
Whinney. Ayant l’habitude du langage par signes, il lui suffisait d’observer
l’attitude et l’expression de la jeune jument pour savoir aussitôt ce que celle-ci
ressentait ou désirait lui dire. L’hiver, en les obligeant à vivre côte à côte,
avait renforcé le lien qui les unissait et leur avait permis d’atteindre un
haut niveau de communication et de compréhension. Ayla savait maintenant quand
Whinney était heureuse, contente, nerveuse ou bouleversée et elle était en
mesure de répondre aux demandes de l’animal, que Whinney ait soif, faim ou
besoin d’affection. Intuitivement, c’est elle qui avait assumé depuis le début
le rôle dominant, qui avait commencé à donner des directives à l’animal et à
émettre des signaux auxquels Whinney répondait.
    Debout à l’entrée de la caverne, elle était en train d’examiner
la peau qui servait de brise-vent. Elle devrait refaire des trous un peu
au-dessous de ceux qui s’étaient déchirés pour y enfiler une longue lanière
afin de pouvoir réattacher la peau sur la traverse horizontale. Soudain, elle
sentit quelque chose d’humide à la base de son cou.
    — Arrête, Whinney, dit-elle en se retournant.
    Ce n’était pas Whinney car celle-ci n’avait pas bougé. Quand une
deuxième goutte lui tomba dans le cou, Ayla releva la tête et aperçut la longue
pointe

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