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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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faire pour empêcher cela. Et elle était fascinée par la violence aveugle
de la nature.
    La crue était si forte qu’un jour elle finit par entraîner un
des arbres qui poussaient au pied de la paroi rocheuse sur la rive opposée. En
tombant, l’arbre heurta violemment la corniche, puis il fut entraîné à toute
vitesse par le cours d’eau qui, de l’autre côté de la boucle, avait formé un
lac long et étroit dans la partie basse des prés, inondant les berges et
submergeant la végétation qui y poussait. Pendant un court instant, le géant
entraîné par la crue fut retenu par les branches des arbres qui, sous l’eau,
s’accrochaient au sol de toute la force de leurs racines. Puis le courant
l’arracha brutalement à leur étreinte, déracinant au passage les arbres qui
tentaient vainement de résister.
    Le jour où Ayla entendit un craquement qui se répercuta le long
des parois de la gorge, elle comprit que la chute d’eau venait enfin de se
délivrer de l’emprise de l’hiver. Entraînés par les remous qui les faisaient s’entrechoquer,
les blocs de glace vinrent buter contre la saillie rocheuse, puis ils la
contournèrent. Lorsqu’ils disparurent, ils avaient déjà en partie fondus et
allèrent grossir les eaux du lac qui se trouvait en contrebas.
    Lorsque le niveau des eaux eut baissé suffisamment pour qu’elle
puisse à nouveau emprunter l’étroit sentier qui conduisait à la rivière, Ayla
s’aperçut que la plage avait changé d’aspect. Le tas boueux qui se trouvait à
la base de la saillie rocheuse était plus important qu’avant.
    En plus des os et des bois flottés, il y avait aussi maintenant
des arbres entiers et des cadavres d’animaux. La forme de la plage avait changé
et certains arbres avaient disparu, entraînés par le courant. Mais une partie
de la végétation avait réussi à résister à la force de la crue. Dans cette
région au climat essentiellement sec, les racines des arbres et des buissons
s’enfonçaient profondément dans la terre, surtout lorsque ceux-ci poussaient un
peu en retrait des berges. Habitués aux inondations annuelles, la plupart
d’entre eux étaient solidement ancrés dans le sol.
    Dès que les framboisiers se couvrirent de petites baies vertes,
Ayla se mit à songer aux fruits qu’elle mangerait et cela lui posa un problème.
Pourquoi penser à des baies qui ne seraient pas mûres avant le début de l’été
quand elle savait qu’à cette époque elle aurait depuis longtemps quitté la
vallée ? L’arrivée du printemps l’obligeait à prendre une décision – quand
exactement allait-elle se remettre en route et partir à la recherche des Autres ?
    Elle était en train d’y réfléchir, assise à l’extrémité de la
corniche, un endroit où elle aimait s’installer parce qu’il était plat et
qu’elle pouvait poser ses pieds un peu plus bas sur une légère saillie. Là où
elle était, elle apercevait la vallée et, en tournant la tête, elle pouvait
voir le début de la gorge en amont de la rivière. Pour l’instant, elle
regardait vers la vallée et elle venait d’apercevoir Whinney qui rentrait après
une promenade dans la prairie. Quand la jument arriva à la hauteur de la
saillie rocheuse, elle disparut à la vue d’Ayla mais celle-ci entendit bientôt
le bruit de ses sabots sur l’étroit sentier.
    Elle sourit en apercevant la tête épaisse du cheval, ses
oreilles noires et sa crinière brune et fournie. Le pelage jaune s’ornait
maintenant d’une rayure brun foncé qui courait le long de l’échine, et la
longue queue était aussi sombre que les oreilles. Les jambes de devant, brun
foncé dans leur partie inférieure, portaient plus haut de légères zébrures, à
peine perceptibles. Whinney jeta un coup d’œil à Ayla et hennit doucement, pour
demander si elle désirait quelque chose, puis gagna la caverne. Bien qu’elle
n’en eût pas encore tout à fait la carrure, elle avait atteint sa taille
adulte.
    Se retournant vers la vallée, Ayla réfléchit à nouveau au
problème qui l’avait préoccupée ces derniers jours. Je ne peux pas partir
maintenant, se dit-elle. Il faut d’abord que je chasse un peu pour faire des
réserves de viande et que j’attende que certains fruits soient mûrs. Et que
vais-je faire de Whinney ? Je ne peux pas la laisser ici. Mais que se
passera-t-il quand je rencontrerai les Autres ? Me laisseront-ils la
garder ? Jamais Brun n’aurait accepté que je garde un jeune

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