Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
Vom Netzwerk:
d’Isabeau qui hocha la tête.
    —  L’alkaheist.
    —  Oui. Sans le chercher, Isabeau, vous avez découvert son secret.
    —  Ce n’est pas un hasard. J’ai passé quinze années de réclusion à tenter de percer ce mystère pour rendre à ma sœur une vie normale. Je croyais avoir échoué. Et c’est le cas. La formulation est incomplète ou instable puisque Chazeron est difforme. Elle ne peut s’appliquer qu’à ceux de notre sang.
    —  C’est bien suffisant pour notre usage, ne croyez-vous pas ?
    —  Certes.
    —  Je ne comprends rien à votre verbiage, s’excusa Marie. Quelle importance cela peut-il bien avoir ?
    —  L’alkaheist est la clé, Marie, expliqua Philippus que cette pensée avait régénéré, la clé pour rendre son visage à ta mère.
    —  C’est vrai ? S’éclaira Marie.
    —  Ce n’est pas si simple, hélas, tempéra Isabeau. Il faut trouver l’antidote de cette potion et ce n’est possible qu’avec elle. Or, tu viens de me le confirmer, le seul flacon qui restait était celui-là même que Chazeron a vidé.
    —  Tu es sûre, grand-mère ? Insista Marie qui ne songeait plus soudain qu’à cette belle perspective.
    —  J’avais laissé celui-ci dans ce lieu protégé pour le cas où quelque chose arriverait lorsque j’ai quitté Montguerlhe. Loraline avait une fiole en réserve pour l’usage que je lui destinais et j’en avais emporté une avec moi à Paris. Je l’ai offerte à la sœur du roi lorsqu’il fut emprisonné, pour assassiner Charles Quint, n’ayant hélas pas réussi à percer plus avant son secret. Elle s’est brisée durant son voyage de retour. Je le regrette, Marie, car, avec ton père, peut-être aurions-nous pu achever ce qui fut commencé.
    —  Chazeron détient probablement ce secret en lui, objecta Philippus. Il nous suffira de recréer l’alkaheist à partir de vos notes.
    —  Je l’espère, Philippus.
    —  Vous n’abandonnerez pas, n’est-ce pas ? Insista Marie en caressant la louve qui depuis le début de la soirée était couchée à ses pieds.
    Isabeau s’attendrit de ce tableau et sourit à sa petite-fille.
    —  Jamais, Marie. Jamais. Quoi qu’il puisse m’en coûter.
    —  Or donc, il nous faut nous préparer et ourdir manigance pour en finir, conclut Jean. Et en cela, j’ai ma petite idée.
    Jean l’exposa et fut approuvé très vite par Huc qui affirma pouvoir compter sur le soutien de son ami Bertrandeau, en toute discrétion. Vingt minutes plus tard, ils se séparaient vers les chambres qui leur avaient été préparées, le cœur plus léger.

12
     
     
    Marie, à qui ces perspectives avaient rendu l’appétit, décida malgré l’heure tardive de chaparder quelques biscuits en cuisine.
    Elle fut surprise et ravie d’y trouver Constant, attablé, sous l’œil charmeur et curieux de Bénédicte. L’intendante avait bien espéré lui soutirer quelques informations lorsqu’il s’était présenté un moment plus tôt, réclamant quelque chose à boire, mais, malgré ses efforts de conversation, le jouvenceau renfrogné restait plus muet qu’une carpe.
    —  Je te croyais couchée, s’inquiéta Marie en s’adressant à Bénédicte.
    —  Et qui s’occuperait des tourtes pour demain ? Bougonna-t-elle. Et des pâtés ? Et des tartes ? Les marmitons peut-être ?
    Marie se précipita et l’embrassa spontanément sur la joue, qui rosit aussitôt :
    —  Oh ! Pardon ! Pardon, Bénédicte. Je ne voulais pas te froisser, tu le sais bien… Tu as tellement de travail déjà que…
    —  Ça va, ça va… J’avais terminé de toute façon, s’adoucit Bénédicte en essuyant ses mains sur son tablier taché avant de le dénouer. Je vous laisse. Il y a du lait chaud à la cannelle dans le poêlon.
    Lorsqu’elle se fut éloignée, le silence retomba sur la vaste cuisine. Marie se servit une collation. Elle ne savait pas par quoi commencer. Constant avait tellement changé en quelques mois. Comme elle.
    —  Elle t’aime bien, on dirait.
    Le ton était bourru, mais le cœur de Marie s’en sentit regonflé. Posant son bol de lait à côté de Constant sur la table encombrée de pâtisseries, elle se pencha à son oreille et y glissa :
    —  Moi aussi, je t’aime, Constant.
    Il se retourna d’un mouvement ample et ses yeux s’enflammèrent autant que ses genoux sur lesquels s’était renversé le liquide brûlant. Marie éclata d’un rire clair tandis qu’il se levait et sautait

Weitere Kostenlose Bücher