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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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atteinte par ces cornes et
le goût si vif des Chinois pour cet ornement s’il
n’avait pour lui que sa rareté : goût artistique et
superstition tout ensemble sont à l’origine de cet
engouement. En effet, « il arrive qu’il y ait dans
la corne l’image d’un homme, d’un paon, d’un
poisson ou d’autres images encore 39  ». La corne
a d’autant plus de prix que son image est plus
rare et plus belle. Mais c’est aussi une sorte de
talisman et elle passe pour être un aphrodisiaque.
D’autres ceintures étaient ornées de plaques de
jade, d’or, d’argent, de bronze ou de fer. Dans cedomaine encore, une réglementation officielle
fixait à la fin du X e siècle le port de tel ou tel
genre de ceinture en fonction de la hiérarchie
sociale 40 . Mais on sait les atteintes que subirent
assez vite, sous les Song, ces réglementations
rituelles du train de vie.
    A la ceinture pend généralement une bourse,
fort tentante pour les voleurs, où l’on renferme
l’argent et les menus objets tels que mouchoir,
clefs, couteau, pierre à aiguiser, baguettes à compter 41 . Une autre pièce du costume est constituée
par les éventails que portent aussi bien les
hommes que les femmes. Ils sont de deux sortes.
L’un est rond et rigide en soie blanche. C’est
l’éventail typiquement chinois. L’autre est pliant
et il a été emprunté à la Corée au milieu du XI e siècle. Certains éventails sont décorés de
peintures ou de calligraphies.
    Richesse, luxe et raffinement sont caractéristiques de Hangzhou au XIII e siècle. Cette ville
est alors la capitale de l’élégance. Les habitants
de Hangzhou, dit Marco Polo, « ont le teint
blanc, les hommes aussi bien que les femmes, et
sont d’un beau type ; pour la plupart, ils ne se
vêtent que de soie, tant elle est produite en
grande abondance dans tout le territoire de
Quinsay (Hangzhou), sans compter la large
quantité qui est sans cesse importée des autres
provinces par les marchands… Les dames et
épouses (des riches patrons de boutique)…parent leur costume de tant de soieries et bijoux
que l’on ne pourrait en estimer le prix 42  ». Mais
Hangzhou compte aussi nombre de dandys très
occupés de leur personne. L’un d’eux, à sa toilette, « jette un coup d’œil à droite et un regard
rapide à gauche pour voir si son vêtement tombe
bien et, s’il y a le moindre défaut de coupe, il
appelle aussitôt son tailleur pour qu’il y mette
bon ordre. Ses chaussures et ses bas sont en
satin fin et en soie de Suzhou. A peine salis, il
les jette et il n’en porterait pas qui aient été au
lavage 43 . »
     

LA CUISINE
     
    Les ouvrages qui décrivent Hangzhou au XIII e siècle nous ont transmis plusieurs centaines
de noms de préparations culinaires qui étaient
servies dans les innombrables restaurants et
cabarets de la ville ou dans les banquets de la
cour. A vrai dire, beaucoup de ces termes restent
pour nous lettre morte, car nous ne savons pas le
détail des recettes. Mais comme il n’y a rien
d’aussi vivace que les traditions culinaires, certaines recettes ont dû se perpétuer jusqu’à nos
jours : si l’on en juge d’après les aliments qui
entraient le plus fréquemment dans la composition des plats, d’après les assaisonnements
(poivre, gingembre, piment, sauce de soja, huile,sel et vinaigre) et les modes principaux de préparation, la cuisine de Hangzhou au XIII e siècle
ne semble pas avoir été très différente de la cuisine chinoise d’aujourd’hui. Tout au plus paraît-elle avoir été plus variée encore.
    Différents facteurs rendent compte de la
richesse et de la variété extraordinaires de
cette cuisine. L’immensité de la Chine et ses
diversités régionales, le fait que Hangzhou
compte un grand nombre de réfugiés ou de
gens de passage venus de toutes les provinces
chinoises font que plusieurs types de cuisines
régionales sont représentés dans la ville,
cependant que le genre de cuisine qui domine
à Hangzhou est lui-même le résultat d’une
combinaison entre la cuisine du Henan (celle
de l’ancienne capitale des Song entre 960 et
1126) et celle du Zhejiang.
    On rapporte qu’à Kaifeng il existait à l’époque
des Song du Nord des restaurants spécialisés
dans la cuisine du Sud – c’est-à-dire, des provinces du Sud-Est, Jiangsu et Zhejiang. Ils
avaient été ouverts à l’intention des fonctionnaires et des membres des grandes familles
venus du Sud-Est à la capitale, qui

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