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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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tissu
autour du ventre.
    On trouve à Hangzhou des chaussures de tout
genre : souliers de cuir vendus sous le nom de
chaussures huilées, sandales en bois ou en
chanvre, pantoufles de satin. Les grands personnages sont juchés sur des sortes de cothurnes qui
les grandissent. De même que l’on ne va jamais
nu-pieds, on ne va non plus jamais nu-tête.
Même les plus pauvres restent coiffés et chaussés, et il n’y a guère que les moines bouddhistes
pour déambuler dans les rues sans abriter leur
crâne rasé d’aucun couvre-chef.
    Cependant, les femmes ne portent jamais ni
bonnet ni chapeau. Elles se contentent de piquer
dans leur chevelure, toujours arrangée avec art,
des épingles de tête et des peignes. Les femmesde haut rang, princesses ou concubines impériales, les femmes de fonctionnaires et les épouses
des riches marchands ont aussi des ornements de
tête en or et en argent qui représentent des phénix ou des fleurs. Ces bijoux, dont les fouilles
archéologiques ont permis de retrouver certains
spécimens, sont d’une très grande finesse. Placés
des deux côtés de la chevelure, les ornements en
forme de phénix la surmontent à la façon de
deux ailes et la cachent presque entièrement. Les
dames portent aussi des anneaux de chignon et
des boucles d’oreilles. Ce goût des ornements de
tête, très répandu à Hangzhou, avait déjà été
noté par les voyageurs arabes dès le IX e siècle.
« Les femmes, dit une relation arabe, vont la tête
découverte et mettent des peignes dans leurs
cheveux : il arrive qu’on voie sur la tête d’une
femme vingt peignes d’ivoire et d’autres
matières 35 . » Au lieu d’être ramenée sur le devant
en une masse imposante, comme c’était l’usage
à l’époque des Tang, la chevelure des dames de
Hangzhou est rejetée vers l’arrière et se termine
par un chignon.
    Les servantes se distinguent par leur coiffure
très particulière : elles réunissent leurs cheveux
sur le devant de la tête en deux touffes liées par
des rubans de couleurs diverses et portent des
franges sur le front. Les hommes sont généralement rasés, mais certains portent de longs favoris
et une barbiche à la Napoléon III, spécialementles militaires : c’est signe de virilité que d’avoir
une chevelure abondante. Aussi les soldats spécialistes de la boxe portent-ils favoris et barbiche et de longs cheveux flottants sur leurs
épaules 36 . Quant aux enfants, on ne leur laisse
qu’une petite touffe de cheveux sur le devant de
la tête.
    Les hommes de la classe dirigeante revêtent
un grand nombre de bonnets de formes et
d’appellations diverses. Mais c’est l’empereur
surtout dont la garde-robe est riche en coiffures de tous genres, propres à différentes
cérémonies. L’une d’elles est constituée par un
bonnet surmonté d’une tablette horizontale à
douze pendentifs. La plupart des bonnets sont
en soie noire. Le type de bonnet qui est couramment porté par les lettrés enveloppe entièrement les cheveux, et il est noué par-derrière
au moyen de deux pattes en forme de longues
oreilles à demi rigides. Des originaux, bravant
le ridicule, tiennent à porter des bonnets à l’ancienne mode, et certains magasins sont spécialisés dans la vente de ces coiffures antiques et
surannées 37 . Quant aux gens du peuple, on leur
voit le plus souvent des turbans. Comme jadis
à Kaifeng, au début du XII e siècle, on peut à
Hangzhou reconnaître au premier coup d’œil, à
la forme et à la couleur de son turban, le
métier exercé par un homme du peuple 38 . Mais
il existe encore d’autres types de coiffures :chapeaux ronds en paille pour la pluie et chapeaux de cuir.
    La ceinture est, avec la coiffure, une des
pièces essentielles du costume : c’est à ces deux
ornements que le Chinois se distingue du
Barbare. La ceinture, qui est très souvent un
objet de grande valeur, est toujours apparente.
On la porte sur la robe ou sur la blouse. Les plus
belles ceintures ont des plaques ou des fermoirs
en jade, en or ou en corne de rhinocéros. La
corne est importée de l’Inde, et spécialement du
Bengale dont les cornes passent pour être les
plus belles. Ce commerce de luxe est déjà ancien
et il fut longtemps aux mains des marchands
perses et arabes. « Les Chinois, dit une relation
arabe du IX e siècle, font avec ces cornes des ceintures dont le prix atteint deux mille, trois mille
dinars ou davantage… » On ne s’expliquerait
pas la valeur étonnante

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