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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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julien, des jours qui
varient entre le 16 janvier au plus tôt et le
13 février au plus tard. L’année, qui compte normalement douze lunes de 30 ou 29 jours
(« grandes » et « petites » lunes), n’a que
354 jours et le décalage entre l’année lunaire et
l’année solaire est corrigé par l’adjonction de
sept lunes intercalaires dans chaque période dedix-sept ans 5 . Certaines années comportent donc
384 jours. Chaque trimestre correspond à une
saison, équinoxes et solstices marquant non pas
le début, mais le milieu des saisons. Ainsi, les
première, deuxième et troisième lunes sont nommées lunes de printemps. Mais, en raison des
lunes intercalaires, il arrive que certaines saisons
durent quatre mois.
    Le même désir d’ordre et de symétrie a maintenu le très ancien usage de la division du mois
en périodes de dix jours (deux périodes de dix
jours et une de neuf dans le cas d’une « petite
lune »), bien que le compte du temps en semaine,
dû à l’influence des calendriers occidentaux, ne
soit pas inconnu 6 . Quant à la journée, elle est
divisée en douze heures notées par une série de
douze signes cycliques. La première heure
s’étend approximativement de 11 heures du soir
à 1 heure du matin. Mais les heures varient selon
les saisons. Les cinq heures de nuit, qui portent le
nom de veilles et sont annoncées en ville par des
coups de tambour, sont plus longues en hiver
qu’en été. D’une heure et demie environ au solstice d’été, les veilles atteignent deux heures et
demie en plein hiver. L’heure est, à son tour, divisée en quarts d’heure dont chacun équivaut à peu
près à l’une de nos demi-heures.
    C’est la cour qui fixe, imprime et diffuse
dans tout l’empire les calendriers officiels de
chaque année, car l’empereur reste, selon lesplus anciennes traditions, le maître et le régulateur du Temps. Les calendriers sont indispensables pour les gens des campagnes : ils donnent
la date des solstices et des équinoxes et fournissent des indications détaillées pour les travaux
agricoles – indications d’autant plus précieuses
que l’année soli-lunaire est rarement en accord
avec les saisons réelles. Certains calendriers, très
appréciés des gens du peuple, se présentent sous
la forme d’almanachs qui contiennent des précisions utiles pour la divination et la géomancie :
élément dominant de la journée (eau, feu, bois,
métal, terre), jours fastes et néfastes pour chaque
activité (affaires d’argent, voyages, enterrements,
constructions, bains, etc.) et signes cycliques correspondant à chaque jour.
    Ces signes consistent en deux séries de caractères d’écriture, l’une de dix et l’autre de douze,
dont la combinaison permet d’obtenir soixante
termes de deux signes qui servent à noter non
seulement les jours mais les années, et se succèdent sans interruption. Ces signes cycliques
sont d’un usage courant non seulement dans le
peuple, mais dans les documents officiels et
dans les textes historiques, où les années sont
précisées par l’indication de l’ère dynastique.
Ainsi, la 30 e année de l’ère shaoxing , marquée
des signes cycliques gengchen , correspond à
l’année 1160 ; la troisième année de l’ère xianchun , marquée des signes dingmao , à 1267.
     
    Les habitants de Hangzhou sont très matinaux 7 .
    « Vers quatre ou cinq heures du matin, lorsque
ont retenti les cloches des monastères bouddhiques et taoïstes, des moines ermites descendent des collines qui environnent la ville et
parcourent les rues de Hangzhou en frappant
leur planchette de fer ou leur résonateur en bois
en forme de poisson, annonçant partout la venue
de l’aube. Ils crient le temps qu’il fait : “Le ciel
est couvert”, “Il pleut”, “Le ciel est clair”. Qu’il
vente, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il gèle, ils
sortent. Ils annoncent aussi les jours de réception à la cour, les grandes et petites audiences, les
audiences ordinaires. Ainsi, les fonctionnaires
des diverses administrations, les officiers de
surveillance, les soldats dont les noms sont portés sur les registres de tours de garde sont tous
informés et se hâtent vers leurs bureaux ou vers
leurs postes. Quant aux moines annonceurs, ils
quêtent en ville pour leur nourriture le premier
et le quinze de chaque mois ainsi qu’aux jours
de fête 8 . »
    Les audiences impériales ont lieu dès cinq ou
six heures du matin. Sept

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