La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)
Hangzhou. La description qu’il
en fait montre que c’étaient des cérémonies
bruyantes et apparemment joyeuses. C’est sur ce
témoignage si vivant que nous terminerons :
« Un autre usage veut que, à la mort d’un
grand et riche personnage, tous ses parents, les
hommes comme les femmes, se vêtent d’habits
grossiers pour accompagner sa dépouille jusqu’à
l’endroit où doit se faire l’incinération. Le cortège est accompagné par des notes tirées de
divers instruments et par des prières aux idoles,
chantées à haute voix. Arrivés à destination, ils
jettent dans les flammes beaucoup de papiers
peints représentant domestiques, servantes, chevaux, chameaux, étoffes d’or et d’argent ; ils
croient que, par ce moyen, le mort retrouveradans l’autre monde ces hommes et ces animaux
en chair et en os, qu’il aura de l’argent, des
étoffes d’or et de soie. L’incinération terminée,
on sonne en même temps de tous les instruments
pour en tirer une note prolongée : tous disent
alors que, après un tel honneur rendu à celui qui
vient d’être réduit en cendres, son âme sera
reçue par leurs idoles pour renaître dans l’autre
monde et commencer une vie nouvelle 58 . »
Une fois incinérés ou inhumés, les morts
continuent à tenir une grande place dans la vie
des habitants de Hangzhou.
Chaque défunt est représenté par une tablette
qui porte son nom et qui est placée sur un petit
autel dressé dans la salle principale de chaque
demeure. On n’oublie point de présenter à ces
tablettes quelques offrandes, de faire brûler de
l’encens et d’allumer des lampes à leur intention
au moment des fêtes consacrées aux morts, lors
de leurs anniversaires et au Nouvel An. En
outre, tous ceux qui ont été inhumés reçoivent la
visite de leurs proches au moment de la grande
fête des morts, au début d’avril, lors des cérémonies bouddhiques en faveur des défunts qui
ont lieu le 15 de la 7 e lune, et, enfin, au premier
jour de la 10 e lune. On se rend sur les tombes, en
dehors des remparts, sur les collines qui bordent
le lac, on balaie les tertres funéraires, on y
dépose des victuailles et l’on s’y prosterne à plusieurs reprises.
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1 . Tanglü shuyi (Code des Tang avec commentaire),
chap. XXII, articles 13, 11, 5, 7.
2 . Jile bian , Shuofu , XXVII, f o 17 a-b et 21 a-b.
3 . W. E BERHARD , Chinese Festivals , p. 41.
4 . Yanggu manlu ( XIII e siècle), Shuofu , XXIX. Cf. Jiangxing
zalu , Shuofu , XLVII, f o 7 b sq.
5 . Houdelu de L I Yuan-kang (fin du XII e siècle), Shuofu ,
LXXI.
6 . Cf. Songhuiyao , Xingfa , II (Jinyue), rapport à l’empereur daté du 9 e jour de la 5 e lune de 1109, qui signale de
nombreux cas d’infanticide au Fujian.
7 . J.-J. M ATIGNON , Superstition , crime et misère en
Chine , Paris, 1902.
8 . Guixin zazhi , xu B, § 49.
9 . Songshi , XXIX, 5 e lune de la 8 e année shaoxing.
10 . Marco Polo ignore que toute l’astronomie chinoise
est fondée sur l’équateur, comme notre astronomie
moderne, et non sur l’écliptique.
11 . MP , III, chap. CXXXVIII, p. 31.
12 . Suichang zalu , par Z HANG Yuanyou des Yuan, Shuofu ,
XLVII, f o 5 a-b. Ce texte est reproduit par le Guzhong
suibi de G U Yanwu in Haishan xianguan congshu , chap. II
B. Consulter S. I MAHORI , « A Study of the Protective
Institutions for Babies in Sung Period » , Hiroshima
University Studies (Literature Department) n o 8, oct. 1955.
13 . Y ULE , Cathay and the Way thither , IV, p. 116, texte
traduit d’Ibn Batuta.
14 . MLL , XX, 2, p. 307-308.
15 . Guixin zazhi , hou , § 63.
16 . MP , III, p. 89.
17 . La détention d’armes est interdite par l’article 20 du
chap. XVI du Code des Tang dont la plupart des dispositions sont encore en vigueur au XIII e siècle.
18 . MP , III, p. 87.
19 . Guixin zazhi , qian , § 10.
20 . Songshi , CLVII, f o 20 b de l’édition de Qianlong
(1739). Les bâtiments de cette école primaire se trouvaient dans l’enceinte de l’Ecole impériale ( zongxue ) .
21 . Cf. Songshi , ibid. , f o 33 b- 34 b et MLL , XV, 1,
p. 254-256, où un long paragraphe est consacré à ces
grandes écoles de la capitale.
22 . MLL , ibid. Voir I. M IYASAKI , « La vie des étudiants
de l’Ecole supérieure sous les Song » (en japonais), in Ajiashi kenkyû , I, p. 365-401.
23 .
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