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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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officielles de la religion. Indifférence aux
doctrines. 3. Les cultes familiaux. Ancêtres et dieux de
la maison. 4. Cultes et croyances populaires. Divinités
locales. Médiums et illuminés. Sociétés secrètes : une
secte manichéenne. Les pestilences, les revenants et les
démons. Le jugement des morts. 5. Bouddhisme et
taoïsme. Une religion qui se survit. Liturgie bouddhique.
Doctrine et morale bouddhiques. Le taoïsme. Religions
étrangères.
     

LES SAISONS ET LES JOURS
     
    Le temps qu’il fait rend sensible le temps qui
passe. En outre, certains phénomènes atmosphériques anormaux restent dans la mémoire de
ceux qui en furent les témoins, et peuvent leur servir de point de repère. Aussi dirons-nous d’abord
un mot des saisons dans la région de Hangzhou.
    Bien que Hangzhou soit située à la même latitude que Le Caire, elle connaît parfois de rudes
hivers dès la fin de décembre. Ainsi, en 1186, il
neigea sans discontinuer pendant près d’un
mois, et la neige atteignit en ville une épaisseur
de trente centimètres. Trois ans plus tard, il y eut
de nouvelles chutes de neige très abondantes.
« Les branches des bambous, dit un poète, cassaient avec un bruit étrange. » En 1132, l’eau
des canaux et du lac gela sur une épaisseur de
plusieurs centimètres. Certains émigrés du Nord
qui savaient construire des glacières souterraines
en profitèrent pour mettre de la glace en réserve
pour l’été, et ils enseignèrent ce procédé aux
gens de Hangzhou. Mais, par la suite, lorsqu’il
n’y avait plus de glace pour le palais impérial,
on en faisait venir au moyen de bateaux rapides
qui ne s’arrêtaient ni jour ni nuit 1 .
    Au printemps, un crachin continu voile le
soleil. Il précède les mois de grosses chaleurs
– juillet et août – pendant lesquels toute l’activité de la ville est ralentie. Alors, les gens dupeuple s’installent en tenue légère sous les
auvents, espérant profiter de la moindre brise, ou
déambulent la nuit à travers la ville. Les riches
se rendent dans les kiosques les plus abrités et
les plus frais de leurs jardins. L’été, lourd et
chaud, est la saison des averses. Au contraire, il
ne pleut guère en automne et en hiver, et les
sécheresses d’automne tombent au plus mauvais
moment pour les cultures, quand les jeunes
pousses des rizières auraient le plus besoin
d’eau. « En plusieurs dizaines d’années, dit un
auteur, je n’ai pas vu un seul automne où l’on
n’ait pas fait de prières pour la pluie 2 . »
    Cependant, presque en toute saison, l’air de
Hangzhou, comme celui de Suzhou, est saturé
d’humidité et, à en croire un dicton local : « Dès
qu’il pleut, il fait froid. Dès que le ciel est
dégagé, il fait chaud 3 . »
    Le 9 avril 1231, il se produisit un phénomène
dont on trouverait sans doute d’autres exemples
dans les annales de la ville. Des nuages jaunes,
chargés de sable, plongèrent soudain la région
dans une demi-obscurité. Il plut et tous les toits
de Hangzhou furent recouverts d’une poussière
jaune qui envahissait tout et pénétrait dans les
narines des promeneurs. On ne pouvait se voir à
quelques mètres de distance. Le soleil, sans
éclat, était « comme un miroir métallique qui n’a
pas encore été poli ». La nuit, alors que cet
étrange phénomène durait toujours, le feu pritdans une maison à l’est du pont des Immortels et
gagna de proche en proche dans toutes les directions. Le lendemain, la poussière était si dense
qu’on ne distinguait pas la lueur de l’incendie.
Quand, à midi, le feu put être enfin maîtrisé, tout
un quartier du sud-est de la ville, soit plus de dix
mille maisons au total, avait été détruit 4 .
    D’autres événements naturels marquent la vie
des habitants de Hangzhou et, par exemple, les
grands mascarets de septembre, au débouché du
fleuve dans son estuaire. Mais ce sont principalement les fêtes, comme on le verra, qui, dans la
conscience des hommes, règlent le déroulement
des saisons, créent le temps et lui donnent son
rythme, tout au long des douze ou treize lunes
que compte chaque année chinoise.
    Le calendrier est en effet soli-lunaire. Le premier de l’an est fixé, par les astronomes de la
cour, à la deuxième nouvelle lune après le solstice d’hiver. Aussi les années commencent-elles
plus ou moins tôt. Les Jours de l’An des années
1250 à 1276 ont, par exemple, pour équivalents,
dans le calendrier de style

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