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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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ce fût, car ceux qui avaient un visage souriant étaient tenus pour être des politiques et des royaux. Dans les églises les curés sermonnaient qu’il fallait saisir ceux qu’on verrait rire et se réjouir. Des femmes furent emprisonnées pour avoir porté leur cotillon de fêtes et une maison de notre rue fut saccagée, après la dénonciation d’une servante qui avait vu rire son maître et sa maîtresse 4 .
    » Heureusement, nous avions de l’argent. Nous restions simplement terrés dans la tour. Pourtant, quand Pulcinella fut guérie, elle dut aller remercier le duc et celui-ci exigea les droits qu’il jugeait avoir sur elle. Il lui demanda de rester à l’hôtel, dans ses appartements. Comme abbé, il lui était pratique d’avoir une toute jeune femme à disposition!
    » C’est à ce moment que Mgr de Mayenne est revenu à Paris et a préparé sa campagne avec Aumale. Aussi Pulcinella entendit-elle
     beaucoup de choses, et quand lechevalier partit – il regarda le marquis d’O hésitant à poursuivre – pour ravager votre maison de Fresne, monsieur.
    — C’est tout ce dont ce chien est capable, fit O. Prendre une maison vide, tuer ses domestiques, et abuser des pauvres femmes… Continuez.
    — Pulcinella, restée comme servante, a surpris des conversations entre la duchesse de Montpensier et son frère. La duchesse lui disait que le capitaine Clément était toujours décidé, et qu’elle avait trouvé un moyen infaillible pour qu’il approche le roi et lui donne un coup de couteau dans le ventre.
    Le silence tomba dans la pièce. Même Mme Poulain resta pétrifiée.
    — S’il tente seulement de venir à la cour, il sera pris et tiré par quatre chevaux, remarqua Richelieu au bout d’un moment.
    — Le capitaine Clément les a assurés qu’il ne craint pas la mort! Au contraire, il la souhaite pour aller au paradis.
    — Personne ne peut approcher le roi! affirma O, pourtant ébranlé.
    — Je n’en suis pas si sûr, soupira Poulain au bout d’un moment. Je crois qu’un homme décidé, surtout avec Mme de Montpensier derrière lui et toute une complicité, peut y parvenir…
    — Que faut-il faire, alors? persifla le marquis, vexé de ne pas avoir de réponse.
    — Trouver ce capitaine et le mettre hors d’état de nuire, répondit Olivier.
    — À Paris? interrogea Rosny, dubitatif. Ce serait une tâche plus difficile que les exploits d’Hercule! Comment le trouver?
    — Et même en le trouvant, ajouta Richelieu, comment le saisir, l’empêcher de nuire? Paris est une ville qui n’aime plus son roi, une ville dans laquelle Sa Majesté n’a plus d’autorité. Celui qui s’y rendrait n’aurait aucune chance.
    — Il suffit d’attendre, proposa O. Les deux armées se mettront en route d’ici une quinzaine. Dans deux mois laville tombera comme un fruit mûr. Il sera alors aisé de faire chercher ce capitaine Clément par le lieutenant civil.
    — En deux mois, il peut se passer bien des choses, monsieur. Qui avait envisagé l’attaque de Mayenne d’aujourd’hui? Nicolas, es-tu prêt à m’accompagner? Moi, je sais où chercher Clément et je connais son visage.
    — Nous partirons demain, décida Poulain. Monsieur Venetianelli, en serez-vous?
    — Un franc-archer ne peut se dérober, sourit Il Magnifichino . Et il faut que je rentre à Paris!
    — C’est folie! dit Rosny en secouant la tête.

    Ils ne partirent que le surlendemain, car le roi invita Venetianelli à un entretien privé où Richelieu le conduisit en fin
     de matinée, juste après le conseil.
    Durant cette dernière journée qu’ils passèrent à Tours, Olivier écrivit une longue lettre à Cassandre, puis avec Nicolas,
     et un régiment de gentilshommes, ils sortirent de Tours pour examiner les dégâts qu’avait faits Mayenne à Saint-Symphorien.
    Le village avait brûlé, mais ce n’était pas le pire. Mayenne avait rassemblé dans l’église toutes les femmes et les filles
     trouvées dans le village, une vingtaine, et les avait fait forcer par ses soldats devant le vicaire, leurs maris, leurs pères
     et mères. Quant au chevalier d’Aumale, arrivé plus tard, il s’était logé chez le prévôt de Saint-Symphorien, où après avoir
     fouillé et volé quelques soldats royaux capturés, il les avait fait poignarder comme ils lui demandaient miséricorde. Il avait
     ensuite fait tirer par les cheveux trente ou quarante femmes et filles trouvées cachées dans une cave.
    Là,

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