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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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semblera sensé, commença-t-elle. Voici quelque mois, j'ai découvert une tante dont je n'avais jamais entendu parler. Elle venait de mourir en me léguant tous ses biens, y compris la maison qu'elle occupait en France.
    — La dame de la photo…
    — Elle s'appelait Grace Tanner, acquiesça-t-elle. Comme je devais venir en France pour rendre visite à une amie qui travaillait sur un site archéologique, dans les Pyrénées, j'ai décidé de faire d'une pierre deux coups. Et puis quelque chose s'est passé sur le lieu des fouilles. Je ne vous ennuierai pas avec les détails, sauf que j'ai eu l'impression… enfin, peu importe. Hier, après mon entrevue avec le notaire, je suis allée chez ma tante et j'y ai trouvé un… motif que j'avais déjà vu sur le site. » Elle bafouilla : « Il y avait aussi un livre écrit par un certain Audric Baillard qui est, j'en suis convaincue, l'homme sur la photo.
    — Est-il encore en vie ?
    — Pour autant que je le sache. Je n'ai jamais réussi à le joindre.
    — Était-il en relation avec votre tante ?
    — Je n'en suis pas sûre. J'espérais qu'il me le dirait. C'est mon seul lien avec ma tante. Et avec d'autres choses encore. »
    Le labyrinthe, mon arbre généalogique, mes rêves récurrents.
    Lorsqu'elle leva les yeux, elle s'aperçut que Will semblait troublé, mais attentif.
    « J'avoue que je ne suis pas très avancé, sourit-il.
    — C'est que je ne m'exprime pas très bien, admit-elle. Parlons de choses moins compliquées : vous ne m'avez pas encore dit ce que vous faites à Chartres.
    — La même chose que tous les Américains : écrire.
    — D'habitude, ça se passe plutôt à Paris, ironisa-t-elle.
    — C'est par là que j'ai commencé. Mais j'ai trouvé que c'était impersonnel, si vous voyez ce que je veux dire. De plus, mes parents ont des amis à Chartres. La ville m'a plu, et j'ai fini par y séjourner quelque temps. »
    Alice acquiesça, espérant qu'il poursuivrait dans cette voie. Au lieu de quoi, il revint sur des propos qu'elle avait tenus peu auparavant.
    « Ce motif, dont vous parliez, que vous avez vu sur le site archéologique et chez votre tante, qu'est-ce qu'il a de si particulier ?
    — C'est un labyrinthe, hésita-t-elle.
    — C'est donc la raison qui vous a conduite jusqu'à Chartres ? Pour aller voir celui de la cathédrale ?
    — Il n'est pas tout à fait le même. » Elle s'interrompit par prudence. « En partie aussi parce que j'espérais y retrouver Shelagh, une amie. Il est… possible qu'elle se trouve à Chartres. » Elle fouilla dans son sac pour y trouver l'adresse obtenue grâce aux services de télécommunications et la tendit à Will. « J'y suis allée un peu plus tôt, pour trouver porte close. Alors, j'ai décidé de visiter la cathédrale et d'y retourner dans une heure. »
    La pâleur soudaine de Will lui produisit un choc. Il semblait frappé de stupéfaction.
    « Ça va ? s'enquit-elle.
    — Qu'est-ce qui vous fait penser qu'elle s'y trouve ? demanda-t-il d'une voix blanche.
    — Je ne suis sûre de rien, répondit-elle, troublée par le changement d'attitude du jeune homme.
    — Est-ce que c'est la même amie à qui vous avez rendu visite sur le site de fouilles ? »
    Elle opina du chef.
    « Je suppose qu'elle a vu le labyrinthe, tout comme vous…
    — Je le pense, en effet, même si elle n'y a jamais fait allusion. Elle semblait davantage préoccupée par un objet que j'ai découvert et qui… » Elle s'interrompit, pendant que Will se levait brusquement.
    « Que faites-vous ? demanda-t-elle, déconcertée par l'expression de son visage tandis qu'il lui prenait la main.
    — Venez avec moi. J'ai quelque chose à vous montrer. »
     
    « Où me conduisez-vous ? » redemanda-t-elle en s'efforçant de le suivre.
    À peine avaient-ils tourné un coin de rue qu'Alice s'aperçut qu'ils se trouvaient à l'autre extrémité de la rue du Cheval-Blanc. Will se dirigea vers la demeure des l'Oradore et en monta précipitamment les marches.
    « Vous perdez la tête. Si quelqu'un venait ?
    — Ça n'arrivera pas.
    — Comment le savez-vous ? »
    À son grand étonnement, Alice le vit sortir une clé de sa poche et ouvrir la porte. « Dépêchez-vous avant que quelqu'un ne nous voie.
    — Vous avez la clé de cette maison, bredouilla-t-elle, incrédule. Je suppose que vous allez m'expliquer ce qui se passe. »
    En réponse, Will redescendit précipitamment les marches pour lui saisir la

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