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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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you doing here ?  » répéta le jeune l'Oradore.
    Will brandit la revue dont il venait de s'emparer.
    « Je suis passé prendre quelque chose à lire. »
    Après un bref coup d'œil sur le titre, François-Baptiste eut un rire sarcastique.
    « Ce n'est pas tellement votre genre de lecture.
    — Vous seriez surpris. »
    Le garçon fit un pas dans la direction de Will.
    « Vous n'en avez plus pour longtemps, déclara-t-il d'une voix basse et âpre. Elle se lassera et vous virera comme les autres. Vous ne saviez même pas qu'elle était en voyage, n'est-ce pas ?
    — Ce qui se passe entre votre mère et moi ne vous regarde pas. Alors, si ça ne vous dérange pas… »
    François-Baptiste se campa devant Will.
    « Vous êtes pressé ? »
    Il posa la main sur le torse de l'Américain pour lui interdire le passage.
    Will repoussa le bras du garçon : « Ne me touchez pas.
    — Qu'est-ce que vous comptez faire ?
    — Ça suffit. »
    Les deux jeunes gens se retournèrent. Alice tendit le cou pour voir la nouvelle venue, mais elle était trop loin.
    « Que se passe-t-il ? voulut-elle savoir. Encore en train de vous chamailler comme des gamins. François-Baptiste ? William ?
    — Rien, maman. Je lui demandais… »
    Abasourdi, Will comprit enfin qui venait d'entrer avec François.
    « Marie-Cécile… Je ne savais pas… J'ignorais que vous étiez déjà de retour. »
    La femme entra alors dans la pièce, et Alice eut alors la vision très claire de son visage.
    Ce n'est pas possible.
    Aujourd'hui, elle était vêtue de façon plus classique que la fois où elle l'avait aperçue dans son ensemble écru. Ses cheveux lui tombaient librement sur les épaules, au lieu d'être noués par un foulard. Mais c'était incontestablement la femme qu'elle avait croisée devant l'hôtel de ville de Carcassonne : Marie-Cécile de l'Oradore.
    Ses yeux naviguèrent de la mère au fils. Ils se ressemblaient beaucoup. Même profil, même expression impérieuse. La jalousie du jeune homme et l'antagonisme qui l'opposait à Will prenaient tout leur sens.
    « Il n'empêche que mon fils a raison, reprit la femme. Que faites-vous ici ?
    — Je… cherchais quelque chose à lire. Je me sentais un peu… seul, loin de vous. »
    Alice eut un gémissement rentré tant l'argument semblait peu convaincant.
    « Esseulé ? Ce n'est pas ce que me dit votre visage, Will », constata la femme.
    Marie-Cécile s'avança pour embrasser son amant sur la bouche. Alice sentit un certain malaise s'installer dans la pièce. Le jeune Américain serrait les poings.
    Il est gêné que j'assiste à cette scène.
    Cette pensée, pour surprenante qu'elle fût, lui vint le temps d'un battement de cil.
    Marie-Cécile relâcha son étreinte, une lueur de satisfaction au fond de sa prunelle.
    « Nous nous verrons plus tard, Will. Pour l'instant, je crains que François-Baptiste et moi n'ayons quelques affaires à régler. Désolée. Si vous voulez bien nous excuser…
    — Ici ? Dans cette pièce ? »
    Trop précipité. Trop évident.
    Le regard de Marie-Cécile se fit aigu.
    « Pourquoi pas ?
    — Je disais ça comme ça, répondit-il sèchement.
    — Maman, il est déjà six heures.
    — J'arrive, déclara-t-elle avec un coup d'œil soupçonneux à l'adresse de Will.
    — Mais je ne…
    — Va le chercher », trancha-t-elle.
    Alice entendit le garçon sortir en coup de vent, avant de voir Marie-Cécile prendre Will par la taille pour l'attirer contre elle. L'incarnat de ses ongles ressortait violemment sur le blanc du tee-shirt. Alice eût aimé détourner le regard, mais elle en fut incapable.
    « À bientôt, décida Marie-Cécile.
    — Vous ne venez pas avec moi ? » demanda Will.
    Au son de sa voix, Alice comprenait son affolement de devoir la laisser, coincée dans la bibliothèque.
    « Je vous verrai tout à l'heure. »
    Impuissante, Alice ne put qu'écouter Will quitter la pièce.
    Les deux jeunes gens se croisèrent dans l'embrasure de la porte sans échanger un regard.
    « Tenez, dit François en tendant à sa mère le même quotidien que Will lisait avant de rencontrer Alice.
    — Comment se fait-il qu'ils aient eu vent de l'affaire si rapidement ?
    — Je n'en ai pas la moindre idée, répondit-il d'un air maussade. Par Authié, je suppose. »
    Alice se raidit. S'agissait-il du même Authié ?
    « Pensez-vous vraiment ce que vous dites, François-Baptiste ? demandait Marie-Cécile.
    — Eh bien, quelqu'un a forcément

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