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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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gardait dans la poche de son veston pour les mettre sous le nez du jeune homme.
    « Reconnaissez-vous l'un d'eux ?
    — J'ai déjà vu celui-là. Beau costard. Un peu guindé. Rien d'un touriste. Il a traîné par ici. Mardi, mercredi, peut-être. Je ne suis pas sûr. »
    Lorsque Noubel regagna la réception, Moureau avait fait retrouver le sourire à Sylvie.
    « Il a repéré Domingo. Il prétend l'avoir vu rôder autour de l'hôtel.
    — Ça ne veut pas dire que c'est un criminel pour autant », objecta Moureau.
    Noubel poussa les photographies vers la réceptionniste.
    « Ces têtes-là vous disent quelque chose ?
    — Non, commença-t-elle par répondre. Pourtant… » Elle hésita, puis désigna Domingo. « La femme qui a demandé à parler au docteur Tanner lui ressemblait assez. »
    Noubel et Moureau échangèrent un regard.
    — Sa sœur… ?
    — Je ferai vérifier.
    — Je crains que nous ne soyons obligés de demander à voir la chambre du docteur Tanner, déclara Noubel.
    — Je n'ai pas le droit ! »
    Moureau écarta ses protestations.
    « Ça ne prendra que cinq petites minutes et c'est beaucoup plus simple de cette façon, Sylvie. Si nous devons attendre la permission du gérant, il nous faudra revenir avec toute une équipe et ça dérangera tout le monde. »
    L'air crispé, Sylvie leur tendit la clé de la chambre.
    Fenêtres et rideaux étant fermés, il régnait dans la chambre une chaleur suffocante. Le lit avait été refait. Une rapide inspection de la salle de bains révéla que les serviettes et les verres avaient été changés.
    « Personne n'est entré ici depuis que la femme de chambre est passée, hier matin », constata Noubel.
    Il n'y avait aucun objet personnel dans la salle de bains. Noubel ouvrit alors l'armoire et y trouva la valise d'Alice, non défaite.
    « On dirait qu'elle n'a pas pris la peine de déballer ses affaires après avoir changé de chambre. Elle n'a emporté que les choses essentielles : passeport, téléphone etc. », poursuivit-il en glissant ses mains sous les bords du matelas.
    Dans le tiroir de la table de nuit, il découvrit une plaquette d'analgésiques et le livre d'Audric Baillard.
    « Moureau, regarde », dit-il sèchement.
    Comme il le feuilletait, un morceau de papier glissa des pages et tomba sur le sol.
    « Qu'est-ce que c'est ? »
    Noubel le ramassa puis, sourcils froncés, le parcourut.
    « Un problème ? voulut savoir Moureau.
    — C'est l'écriture de Biau. Un numéro de téléphone à Chartres. »
    Il s'apprêtait déjà à le composer quand le téléphone sonna.
    « Noubel, se présenta-t-il pendant que Moureau l'interrogeait du regard. C'est une excellente nouvelle, monsieur. Tout de suite. »
    Il raccrocha.
    « Nous avons notre commission rogatoire, annonça-t-il en ouvrant la porte. Plus tôt que ce que j'attendais.
    — Qu'est-ce que tu croyais ? commenta Moureau. C'est un homme pointilleux. »

67
    « Si nous allions nous asseoir dehors ? suggéra Audric. Au moins jusqu'à ce que la chaleur devienne insupportable.
    — Ce serait merveilleux », approuva Alice en le suivant à l'extérieur.
    Elle avait l'impression de vivre dans un rêve où tout semblait au ralenti. L'immensité des montagnes, les arpents du ciel, les gestes de Baillard, lents et mesurés.
    La confusion d'esprit et la tension des derniers jours l'avaient abandonnée.
    « Ici conviendra très bien », dit-il d'un ton amène en s'immobilisant près d'un petit monticule herbeux.
    Il s'y installa, étirant devant lui ses longues jambes comme un jeune garçon. Après une brève hésitation, Alice prit place à ses pieds, les genoux repliés sous le menton, les bras entourant ses mollets. Elle vit qu'il lui souriait.
    « Quoi donc ? » s'enquit-elle, de nouveau intimidée.
    Baillard hocha la tête.
    «  Los ressons , les échos. Pardonnez-moi, madomaisèla Tanner. Pardonnez la folie d'un vieil homme. »
    Le sourire de Baillard enchantait Alice, même si elle n'en comprenait pas la raison.
    « Je vous en prie, appelez-moi Alice. “Madomaisèla” me semble si guindé.
    — Fort bien.
    — Vous préférez plutôt parler occitan que français ?
    — Je m'exprime dans les deux langues.
    — Y en a-t-il d'autres ? »
    Baillard eut un sourire de dérision.
    « L'anglais, l'arabe, l'espagnol et l'hébreu. Les histoires changent de formes, de personnalité ; elles empruntent des couleurs différentes selon les mots, le langage dans lequel

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