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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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soudain pleinement éveillée, l'esprit bourdonnant des recommandations que lui avait faites son père la veille de son départ, parmi lesquelles mettre en lieu sûr la planchette gravée du labyrinthe. S'asseyant silencieusement sur le bord du lit, elle chercha des yeux l'objet au milieu des morceaux d'étoffes et des bouts de chandelles.
    La planchette n'y était plus.
    Prenant soin de ne pas réveiller la femme, Alaïs explora l'intérieur du petit meuble qui faisait office de chevet, puis l'espace entre le bâti du lit et le matelas, au cas où la planchette s'y serait glissée.
    Res. Rien.
    Tout cela n'était pas pour lui plaire. Son père avait écarté l'idée, comme quoi son identité en tant que gardien des livres avait été éventée. Disait-il vrai, alors que la planchette et le merel avaient probablement disparu ?
    Se glissant hors du lit, Alaïs alla à pas de loup jusqu'à la chaise où elle prenait place pour ses travaux d'aiguille. Sa cape y était posée. Quelqu'un avait tenté de la nettoyer, même si des croûtes de boue séchée subsistaient sur la capuche. Elle empestait l'aigre et l'écurie. Ainsi qu'elle s'y attendait, sa bourse n'y était plus et avec, le merel que lui avait remis son père.
    Les événements se précipitaient. Les ombres familières prenaient soudainement un tour menaçant. Elle en était assaillie jusque par les grommellements qui s'élevaient au pied du lit.
    Et si mes agresseurs se trouvaient encore au château ? Et s'ils décidaient de revenir ? songea-t-elle.
    Alaïs se vêtit promptement. Saisissant la lampe à huile, elle en assura la combustion. La seule pensée de traverser la cour dans l'obscurité avait beau l'effrayer, elle ne pouvait pour autant rester assise dans sa chambre et attendre qu'un événement survînt.
    Coratge. Courage.
     
    Alaïs franchit en courant la cour d'honneur en direction de la Tour Pinte en protégeant la flamme de sa main. Elle devait instamment retrouver François.
    Elle entrebâilla la porte de la chambre de son père et héla le secrétaire à voix basse, dans l'obscurité. N'obtenant pas de réponse, elle se glissa à l'intérieur.
    « François ? » murmura-t-elle encore.
    La lampe jetait une lueur pâle mais suffisante pour lui permettre de distinguer une silhouette couchée sur une paillasse étendue au pied du lit.
    Posant la lampe sur le sol, elle s'en approcha et toucha du bout des doigts ce qui semblait être une épaule, pour retirer vivement la main comme sous l'effet d'une brûlure. Ce n'était pas une épaule.
    « François ? »
    Toujours pas de réponse. Alaïs empoigna le bord de la couverture, compta jusqu'à trois, et l'écarta d'un geste brusque.
    Au lieu du domestique, elle découvrit de vieux vêtements disposés de sorte à faire croire à un homme endormi. Elle en fut soulagée et, dans le même temps, plongée dans un abîme de perplexité.
    Un bruit en provenance du couloir la mit sur le qui-vive. Alaïs s'empressa de presser entre ses doigts la mèche de sa lampe à huile, puis s'alla dissimuler derrière une tenture.
    La porte s'ouvrit avec un grincement. L'intrus semblait hésiter, peut-être à cause de l'odeur d'huile brûlée, peut-être aussi en raison de la couverture qu'elle avait déplacée. Elle le vit tirer sa dague.
    « Qui est là ? gronda-t-il. Montrez-vous.
    — François… souffla Alaïs avec un soupir de soulagement en apparaissant de derrière la tenture. C'est moi. Vous pouvez serrer votre dague. »
    Il la regardait d'un air abasourdi, plus qu'elle ne l'était elle-même.
    « Pardonnez-moi, dame, je ne savais point. »
    Elle l'observa avec ostentation. L'homme haletait comme après une course.
    « La faute m'en revient. Où étiez-vous à cette heure ? voulut-elle savoir.
    — Je… »
    Une femme, supposa-t-elle. Encore qu'elle n'eût pas la moindre idée des raisons de son trouble. Elle eut pitié de lui.
    « Peu me chaut, en vérité, François. Je suis ici parce que vous êtes la seule personne à qui je puis me fier pour me dire ce qu'il est récemment advenu. »
    Elle le vit pâlir.
    « Je l'ignore, dame, répondit-il précipitamment d'une voix étranglée.
    — Allons, vous avez sûrement ouï des commérages, des ragots dans les cuisines, n'est-ce pas ?
    — Très peu, en vérité.
    — Or sus, tâchons de reconstituer l'histoire ensemble, l'encouragea-t-elle, intriguée néanmoins par l'attitude du secrétaire. Je me rappelle avoir quitté la chambre de mon père

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