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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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mangeai mes provisions – du pain de seigle, du fromage et une pomme toute fripée de l’an passé – puis, avec Étoile, je me désaltérai à l’eau d’un ruisseau. En fin d’après-midi, j’arrivai à Windsor.
    Je passai devant l’échoppe de Barnabas Mew et je dus refréner l’envie ridicule d’entrer dans l’horlogerie et de demander tout net si Brockley était venu. Il était difficile de croire que l’humble et nerveux Mr. Mew pût être un dangereux criminel, et que l’on risquait sa vie en pénétrant dans une boutique parfaitement ordinaire pour demander « Auriez-vous vu Mr. Brockley ? » Mais j’avais reçu assez d’avertissements pour rester sur mes gardes.
    En fait, je mis pied à terre et entrai dans une échoppe, mais pas celle de Mew. Elle était sise à bonne distance des horlogers et proposait des lanternes. Il allait m’en falloir une.
    Je fis l’emplette d’une lanterne à chandelle que je rangeai dans ma sacoche de selle, puis je me rendis à L’Antilope. Là, j’interrogeai l’aubergiste.
    — Brockley était ici avec moi hier encore, lui rappelai-je. Il montait un demi-sang gris moucheté, mais il est revenu à Windsor au soir, sur un bai.
    Le patron, un gros homme plein d’assurance, avait des façons bourrues.
    — Non, je n’ai pas vu votre serviteur, madame. Mais le cheval… Serait-ce un hongre de seize paumes, de huit ans environ, avec une tache blanche effilée au-dessus des naseaux et une autre sur le paturon de l’antérieur gauche ?
    — Ma foi, cela y ressemble. Vous l’avez vu ?
    D’après Dale, le cheval que Brockley avait emprunté aux écuries était la seconde monture de Mason, un très bel animal. Brockley avait déclaré qu’il en avait la permission et, Lockhill étant Lockhill, personne n’en avait douté. Quand Dale m’avait décrit ce cheval, j’avais su duquel elle parlait. On l’appelait Lame parce qu’il avait une marque blanche en forme de dague sur le museau. Il mesurait bien seize paumes et avait en effet un paturon blanc, mais je n’aurais pu affirmer à quelle jambe, et je n’avais pas la plus petite idée de son âge.
    — Si je l’ai vu ? Je l’ai dans mon enclos ! s’exclama le patron. Cet enclos était vide la nuit dernière, et voilà qu’au matin, ce cheval y broutait. Mon palefrenier est venu me chercher pour que je le voie et l’a attiré avec de l’avoine. D’après ses dents, je dirais bien qu’il a huit ans. J’ai demandé à Martin de lui donner de l’eau et de le laisser là pour le moment. Et je vais vous dire autre chose : j’ai vérifié tout autour, au cas où le cheval se serait faufilé par une brèche dans la haie. Je n’ai vu aucune ouverture ; en revanche, sous les buissons, j’ai découvert une selle et une bride que je garde dans ma salle des harnais. Pendant la nuit, quelqu’un a fait entrer sa monture dans mon enclos.
    J’allai inspecter le cheval et la sellerie. Les bais à marques blanches sont aussi répandus que les pissenlits au printemps ; quant à la selle et à la bride, elles étaient simples et ne portaient pas de nom, mais, selon toutes probabilités, c’était bien celles de Brockley.
    Donc, il était arrivé à Windsor. Il avait laissé son cheval dans l’enclos de l’auberge, espérant revenir sous peu ; alors, dans la nuit, il s’en était allé à l’échoppe de Mew. Et là, il avait disparu.
    — Trouvez une place aux écuries pour ce cheval, dis-je au patron. À mes frais. Et il va me falloir une chambre pour la nuit, ainsi qu’un repas.
    — Et Mr. Brockley ?
    — J’espère qu’il sera ici au matin mais, dans le cas contraire, comme je l’ai dit, je paierai toutes les dépenses occasionnées par son cheval.
    — Je ne m’inquiète pas tant pour le cheval que pour vous, répondit l’aubergiste avec franchise. Aviez-vous rendez-vous ici avec ce gaillard ? Vous ne comptez pas vous enfuir ensemble, n’est-ce pas ?
    « Encore un ! Redman, Tilly et, maintenant, lui ! »
    — En aucune façon. Simplement, je l’avais chargé d’une commission et je m’attendais à le retrouver ici.
    Une fois de plus, je fus submergée par le regret. Si seulement, oh, si seulement Matthew pouvait être là pour m’aider ! Cependant je savais que j’avais eu raison de ne pas me confier à lui. Sans être impliqué dans cette affaire, il pouvait l’approuver. Même pour sauver Brockley, je n’osais lui révéler la vérité.
    Pourtant, comme

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