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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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décréta Mason. Cependant, je ne vous renverrai pas sans escorte. Je connais mon devoir. Un des garçons d’écurie vous accompagnera là où il vous plaira – à la cour ou à Thamesbank, je suppose. Je vous laisse le loisir de présenter vos propres explications une fois là-bas.
    C’en était trop. D’abord, on me retardait, et maintenant on voulait m’encombrer d’un valet d’écurie. J’avais eu une preuve suffisante la nuit passée que le danger était tapi à Lockhill, et pas uniquement sur la grand-route.
    — Je peux me passer d’une escorte, merci. Je vous débarrasse sur-le-champ de ma présence ainsi que de Dale. Ann, je suis vraiment innocente. Je pense que votre instinct vous le dit, et vous pouvez vous fier à lui. Bonne journée à tous.
    Je tournai les talons, mais Leonard dit : « Redman ! » d’un ton sec et le majordome me barra le chemin.
    — Je disais que je ne vous renverrais pas sans escorte. Une dame de qualité, si insouciante soit-elle, ne court pas la campagne toute seule. Pendant que je prends les dispositions en ce sens, je ne veux pas que vous alliez et veniez chez moi à votre guise. Vous pourriez rencontrer une de mes filles et, cela, je ne le permettrai pas. Redman, reconduisez Mrs. Blanchard à sa chambre, où vous l’enfermerez. Vous disposez d’une demi-heure pour rassembler vos effets, Mrs. Blanchard, pendant que le garçon d’écurie préparera les siens. Puis je viendrai moi-même vous accompagner jusqu’à la cour, où votre cheval et votre escorte vous attendront.
    La rage est une sensation physique assez intéressante. Je l’examinai avec une attention toute médicale tandis que Redman, me serrant le coude gauche comme dans un étau, m’obligeait à regagner ma chambre. On eût dit qu’un feu s’était embrasé au creux de mon estomac et envoyait des ondes de chaleur jusqu’à mon cerveau. Redman me poussa à l’intérieur, chuchotant qu’il eût beaucoup aimé entrer, mais que son maître y verrait sans doute des objections.
    — Et moi plus encore ! crachai-je alors qu’il me refermait la porte au nez.
    Je l’entendis tourner la clef et l’ôter de la serrure. Je souris. Une serrure sans clef, j’en faisais mon affaire. Un verrou eût posé un problème sérieux. Dès que l’écho de ses pas décrut dans l’escalier, je sortis mes crochets et me mis au travail. Cinq minutes plus tard, j’étais sur le palier, le cœur battant et l’oreille tendue.
    Par où ? L’escalier principal ? Celui de service ? Je m’aventurai d’un côté, puis de l’autre, à l’affût du moindre bruit. Du haut du grand escalier, j’entendis Ann parler sur un ton de protestation et Leonard lui répondre avec agacement. Ils étaient dans le hall, mais s’éloignaient de moi. Sur la pointe des pieds, je m’approchai de l’escalier de service : les Logan et Jennet discutaient tout en bas. Je tentai de nouveau ma chance du côté de l’escalier principal. La voix d’Ann se faisait plus lointaine. Je respirai un bon coup et descendis à pas de loup.
    Les marches aboutissaient à un espace où la séparation entre le hall et la longue salle finissait brusquement. Les deux pièces communiquaient alors par un large passage. Je m’avançai et jetai un coup d’œil circonspect dans le hall. Il était vide. Les voix des Mason provenaient du salon, tout au fond. La porte était restée entrebâillée, mais, avec de la chance, ils ne me verraient pas. Je traversai sans bruit vers l’entrée.
    Débouchant sur le perron, je dégringolai les marches. Dans la cour, le mastiff se leva, mais me reconnut et se recoucha sans aboyer. Comme d’habitude, le portail extérieur était grand ouvert. Je tournai à gauche et passai bien vite devant la cuisine, me courbant pour éviter d’être aperçue par les fenêtres, puis je me précipitai vers les écuries. Il n’y avait personne. Étoile, déjà sellée, était attachée près du montoir. Remerciant la providence d’avoir donné l’ordre qu’on la prépare, je courus vers elle. Dale apparut en haut de l’escalier extérieur et s’attarda, hésitante. Je l’engageai à descendre, ce qu’elle fit, troublée et anxieuse.
    — Madame, que se passe-t-il ? Vous avez bien tardé…
    — Les explications plus tard, dis-je, hors d’haleine, en resserrant la sangle d’Étoile. Vite !
    Je retroussai mes jupes et grimpai les marches du montoir pour me mettre en selle.
    — Venez, Dale !
    Docile, elle monta

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