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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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des massifs taillés et des arbres en fleurs, et je réfléchis de toutes mes forces.
    Revenue à la cour, j’envoyai un message à Cecil.
     
    — Cela peut être organisé si je le juge approprié, me dit le secrétaire d’État.
    J’étais debout devant son bureau tandis qu’il demeurait assis, me sondant de ses yeux bleu clair.
    — Toutefois, j’aimerais savoir pourquoi vous tenez à vous entretenir avec Barnabas Mew. Vous n’avez jamais demandé à rendre visite à votre oncle, lorsqu’il était à la Tour.
    — Il n’aurait pas souhaité me voir.
    — Imaginez-vous vraiment que Mew en éprouvera l’envie ?
    — Non, et c’est là ce qui me chagrine. Je veux lui dire que je compatis à son sort et que je prierai pour lui.
    — Rien ne vous l’interdit de toute façon, souligna Cecil.
    — Je sais. Néanmoins, pourrais-je le voir ?
    — L’expérience serait éprouvante. M’avez-vous donné la vraie raison pour laquelle vous y tenez tant ?
    — Je crois, dis-je d’une voix enrouée, que si je dois continuer à travailler pour vous, il me faut prendre la pleine mesure de mes actes. Je ne puis me résoudre à assister à l’exécution mais, je vous en prie, permettez-moi de rencontrer cet homme avant l’aube de son dernier jour.
    Cecil conserva un œil soupçonneux, mais pour finir il céda.
    — Je vous accorderai cinq minutes. Pas une de plus.
     
    Cecil m’escorta en personne à la Tour. Il me présenta au Lord lieutenant, réitérant l’ordre de ne me laisser que cinq minutes dans le cachot.
    — J’irai avec elle et je resterai tout à côté. On pense que l’homme n’est pas dangereux, cependant il a certains motifs de… ressentiment envers dame Blanchard, indiqua Cecil de son ton le plus sec. Le porte-clefs devrait également rester à proximité.
    — Moi aussi, puisque c’est une dame qui rend visite au prisonnier, déclara le lieutenant de la Tour, baissant les yeux vers moi. En outre, le geôlier sera avec nous.
    Il était grand ; je ne lui arrivais pas même à l’épaule. Lui aussi était intrigué par ma requête. Il ajouta :
    — L’homme est enchaîné, bien sûr. Nous pourrons rester sur le seuil, Sir William.
    Le lieutenant disposait d’une maison confortable dans l’enceinte de la Tour. Tout chez lui dénotait le luxe, des joncs odorants répandus sur le sol jusqu’aux tapisseries, en passant par la vaisselle d’argent dans laquelle on nous servit, à notre arrivée, des biscuits au gingembre et du vin blanc. Les cachots situés dans les sous-sols de la Tour de Londres formaient un contraste saisissant.
    Saisissant, et effrayant. Les degrés qui y conduisent sont un avertissement de l’horreur à venir. Le porte-clefs, un homme de petite taille, ouvrait fièrement la marche, suivi par la silhouette digne du geôlier en uniforme écarlate ; je venais ensuite, avec Cecil et le lieutenant derrière moi. Au début, quelques meurtrières laissaient entrer des rais de lumière, mais bientôt l’escalier s’enfonça sous terre et le seul éclairage provint de flambeaux placés dans des torchères. Il faisait froid et nos pas résonnaient, tout comme le lourd trousseau attaché à la ceinture du porte-clefs. Il remarqua par-dessus son épaule que les cellules du bas n’étaient guère utilisées.
    — La plupart des prisonniers sont d’un plus haut rang. Ils ont droit à une pièce dans la Tour et à des serviteurs. On les fait descendre ici pour les effrayer, afin qu’ils répondent aux questions. Ce n’est pas habituel d’en avoir de ce genre-là.
    — C’est vrai, dit le geôlier. La Tour est censée être pour les gens de qualité. Un horloger malhonnête, ce n’est pas ce dont j’ai coutume, ajouta-t-il, d’un ton tatillon.
    — Il se trouve à la Tour en raison de ses actes, observa Cecil. C’est la gravité du crime qui lui vaut d’être ici, non sa position sociale. Courage ! Il ne restera pas avec vous beaucoup plus longtemps.
    — Oh, il pose pas de problème ! dit le porte-clefs d’un air enjoué, en s’arrêtant pour nous éclairer à un tournant. Sinon qu’il semble avoir perdu son appétit. Pas moyen de lui faire avaler quoi que ce soit. Dommage. Il sera trop faible pour durer longtemps pendant le spectacle.
    Je frémis, regrettant d’être venue tout en sachant que je me serais méprisée si je l’avais évité.
    Arrivés au pied de l’escalier, nous tournâmes à gauche pour nous retrouver devant une porte cloutée

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