Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
Vom Netzwerk:
accueillir, votre oncle, qui était votre ancien tuteur, se trouvant malheureusement à la Tour. J’ai dit que, ayant cru comprendre que vous aviez déjà passé quelque temps à Lockhill, cela m’avait donné une idée. Je gage, commenta Lady Mildred d’un ton sobre, que j’ai eu l’air d’une épouvantable mêle-tout, de celles qui veulent régenter la vie de parfaits inconnus. J’ai tâché de mon mieux de produire cette impression, en suggérant que vous alliez à Lockhill vous occuper des fillettes.
    — Plusieurs lettres ont été échangées à ce propos, reprit Cecil. Ils m’ont demandé de plus amples détails sur vous – saviez-vous vraiment broder et danser, entre autres. Comme si, ajouta-t-il d’un ton sec, on pouvait exiger moins d’une dame d’honneur de la reine ! Nous vous avons fourni d’excellentes références…
    — Que nous savions méritées, précisa Lady Mildred.
    — Et pour finir, conclut Cecil, une lettre est arrivée. Vous êtes la bienvenue à Lockhill et l’on vous prie d’écrire afin de convenir des dernières dispositions. Eh bien, Ursula ? Irez-vous ?
    Une partie de moi-même le voulait. La reine me l’avait demandé et, dans cette pièce claire et chaleureuse, le secrétaire d’État et son épouse me faisaient l’honneur de m’accorder leur confiance. J’avais de quoi me sentir flattée ! Le souvenir d’Ann Mason et ma sympathie pour elle resurgissaient. Oui, j’étais à deux doigts accepter.
    Cependant, ma décision était prise. J’allais retrouver Matthew ; aucun argument, si séduisant fût-il, ne me détournerait de lui. Dès que je serais loin de la cour et des Cecil, le charme serait rompu. Plus tôt je m’échapperais, et mieux cela vaudrait.
    Pour le moment, je devais continuer à feindre et me montrer convaincante, aussi posai-je la question qui s’imposait :
    — Mais que devrai-je faire, une fois là-bas ? Hormis enseigner aux filles la gaillarde et le point espagnol ?
    — Soyons clairs, répondit Cecil. La mort de Jackdaw constitue un avertissement. Vous pourriez vous trouver en danger, et Lockhill au bord du désastre. Comprenez-vous ?
    — Oui. Où intervient l’art de forcer les serrures ?
    — Je veux, déclara Cecil, que vous vous introduisiez dans le bureau de Mason afin de fouiller sa correspondance.

CHAPITRE V

Vers l’inconnu
     
    L’une des tâches que Gerald menait à bien pour Sir Thomas Gresham consistait à trouver des gens que l’on pouvait corrompre, ou faire chanter, afin qu’ils travaillent en secret pour l’Angleterre plutôt que pour l’administration espagnole aux Pays-Bas. Gerald les surveillait d’un œil vigilant. « Certains me promettent monts et merveilles, me confia-t-il un jour, mais les serments obtenus sous la contrainte ne comptent pas. Je ne m’attends jamais à ce qu’ils se sentent liés par leur parole. »
    Cependant, donner sa parole n’est pas un acte anodin, qu’on le veuille ou non. Me prétendant disposée à coopérer, j’avais déclaré à Cecil que j’irais à Lockhill et que j’inspecterais la correspondance de Leonard Mason. Le simple fait d’avoir prononcé ces mots exerçait un effet particulier sur moi. Je tergiversais.
    Je tus mes intentions secrètes à Brockley et à Dale. Tous deux savaient que je voulais rejoindre Matthew et que la reine me permettait de partir en mai. Comme si cela tenait encore, je leur exposai ma mission à Lockhill, leur demandant de n’en rien révéler. À croire, pensai-je avec humeur, que je comptais pour de bon me rendre là-bas.
    Cecil m’avait recommandé d’écrire deux lettres : l’une aux Mason, acceptant leur invitation et fixant la date de mon arrivée, l’autre à Matthew, afin d’annoncer que je ne viendrais qu’en mai.
    — Je trouverai des messagers, me dit-il.
    Je n’écrivis pas à Matthew, mais rédigeai une missive à l’intention de Lockhill, annonçant mon arrivée la semaine suivante, le jeudi 20 février, ce qui me laissait du temps pour mes préparatifs. Cecil l’approuva, car d’ici là ma lettre serait parvenue à destination et il souhaitait quant à lui me procurer une escorte.
    « Maintenant, me disais-je, il faut organiser mon voyage vers la France. » Pourtant, je restais passive.
    J’avais deux mesures à prendre : aller chercher ma fille à Thamesbank et demander à Brockley de me trouver un navire. Je voulais que Dale et lui viennent avec moi, ce qui entraînait une dépense

Weitere Kostenlose Bücher