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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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m’interrogea Brockley.
    — Je voulais que Mew me surprenne son registre à la main. J’ai agi ainsi tout exprès. De même, ma question sur le cuivre et l’étain était délibérée. Et j’ai pris grand soin de préciser que je ne repartirais qu’aujourd’hui. Nous avons rendu visite à Meg afin qu’il ait le temps de réfléchir… et de concevoir un plan.
    — Vous parlez de… Mr. Mew ? demanda Dale d’une voix blanche. Roger, tu pensais que ce Wylie était l’homme du bateau, le ravisseur de dame Blanchard. Mais cela… cela, c’est… différent ! Pire encore !
    — Le fait est, repris-je, que mon enquête n’avance pas. Je ne peux continuer chaque jour qui passe à battre le fourré en vain. Hier, j’ai tâché de mon mieux d’effrayer le gibier, et l’on dirait fort que j’ai réussi.
    — Cela signifie donc, dit Brockley, décidé à ce que tout fût bien clair, que puisque Wylie vous a enlevée à Londres et que vous les soupçonnez, Mew et lui, d’être liés aux meurtres de Dawson et de Fenn, vous espériez qu’ils s’en prendraient encore à vous ? Qu’ils tenteraient de vous tuer ?
    — Des m… meurtres ? bafouilla Dale. Fenn ? Mais qui est Dawson ? Madame, qu’est-ce que tout cela veut dire ?
    Ses cicatrices ressortaient sur sa peau pâle, telle la neige criblée par la pluie.
    — Dire que je l’espérais est excessif, répondis-je à Brockley. Mais pour le reste, c’est bien cela. Dale, je vous ai demandé de feindre un malaise dans la boutique, mais, par égard pour vous, je vous ai caché certains faits. Je vais tout vous dire à présent. Écoutez.
    À mesure que je comblais ses lacunes, elle parut se recroqueviller dans son manteau, sans prononcer un mot. Brockley conclut d’un air qui ne présageait rien de bon :
    — Vous avez donc résolu de tendre un piège à Mew, madame. Ce faisant, vous nous avez aussi exposés, ma femme et moi, à un terrible danger, sans même requérir notre accord.
    — Je sais, admis-je, accablée, mais je devais passer à l’offensive.
    — Pareille folie était-elle bien nécessaire ? Qu’avez-vous démontré, au juste ? Et comment avez-vous pu vous résoudre à courir un tel risque ?
    — Cela n’a pas été à ce point facile, l’informai-je d’un ton sec.
    Non, en effet. Jamais je ne m’y serais résignée, si je n’avais été poussée par le meilleur des motifs.
    Tandis que nous reprenions lentement notre route, je leur parlai du tisserand et de sa fille. Je me forçai à leur répéter en partie les détails de l’exécution qu’oncle Herbert m’avait obligée à écouter. Et en les voyant changer d’expression, je sus qu’ils essayaient de me comprendre.
    — L’époque de la reine Marie fut terrible, convint Brockley.
    — Je voulais attirer le danger sur moi seule. J’ai agi pour une question de principe, si vous voulez, mais je ne pensais en aucun cas vous nuire. Quant à ce que j’ai démontré, eh bien, si je fais peur à l’ennemi et que nous sommes assaillis peu après par une volée de flèches, la coïncidence est un peu grosse, non ? Je prouve donc que Mew projette une vilenie. Cette preuve, nous en avons besoin. Il faut des faits tangibles afin que Cecil puisse passer à l’action.
    — Nous en avons un : j’ai identifié Wylie, soutint Brockley.
    — Vous avez reconnu en lui un homme vêtu d’une épaisse couche de vêtements, que vous aviez vu de dos ? Il vous aurait ri au nez. Maintenant, en revanche, il ne nous manque plus que les détails de ces coupables agissements. J’aimerais savoir de quoi il retourne. Je voudrais traquer et acculer ma proie.
    Ils gardèrent le silence. D’un ton ferme, j’ajoutai :
    — Bien sûr, vous êtes libres de quitter mon service à tout moment. Dans ce cas, je vous fournirai les meilleures références possibles et assez d’argent pour voir venir pendant quelque temps. Souhaitez-vous partir ?
    Cela les prit au dépourvu. J’attendis leur réponse, me forçant à rester calme et distante, à conserver mon autorité, en dépit de mon jeune âge et du fait que je fusse une femme. S’ils décidaient de m’abandonner, je ne pourrais les en blâmer. Aux yeux de la plupart des serviteurs, j’aurais dépassé les bornes depuis longtemps.
    Cependant, ces deux-là étaient francs comme l’or. Pour finir, d’une voix tremblante, Dale répondit :
    — Nous voulons seulement vous protéger, madame. J’ai peur, c’est vrai, mais je ne

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