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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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s’exclama :
    — Ça doit être un sacré spectacle !
    — Je ne voudrais pas voir ça. Tu es horrible, Philip, déclara Pen.
    — Je vous en prie ! intervint Ann. Ce n’est pas une conversation appropriée à table. Tous les deux, vous allez me faire le plaisir de vous taire.
    Dans les rares occasions où leur mère montrait de l’autorité, elle usait d’un ton sans réplique. Philip et Pen se soumirent aussitôt.
    Leonard Mason changea de sujet.
    — Oui, parlons de choses plus agréables. Je dois vous dire, Ann, que nos amis ont été fort intéressés par ma nouvelle machine volante. Je progresse bien, même si Crichton affirme qu’avec son pouce blessé, il ne pourra plus m’aider !
    — C’est trop douloureux, répondit le précepteur, montrant son pouce droit violacé, à l’ongle noir.
    — J’ai convaincu Thomas de me prêter main-forte. Allons, ne prenez pas cet air affligé, ma chère ! dit-il à son épouse. Je sais que vous vous tourmentez, mais croyez-moi, je ne compte pas agir à la légère ! Je ne suis pas sûr de la façon de me poser en douceur. Pour le premier vol, je placerai un mannequin à l’intérieur, aussi n’avez-vous pas à craindre que je me rompe le cou !
    — Dieu soit loué ! dit Ann, se signant avec soulagement.
    — J’utiliserai un sac de farine, d’environ mon poids. Bien entendu, cela ne permettra pas de manier les commandes, mais, si le vent est constant, j’aurai une idée de ce que vaut cet engin et je verrai mieux comment surmonter le problème de l’arrivée au sol. La catapulte est terminée, elle aussi. Mr. Lenoir, Dr Wilkins, combien de temps pouvez-vous rester ? Si vous séjournez chez nous quelques jours, vous pourriez assister à l’expérience.
    — Hélas, nos affaires nous appellent ailleurs et ne souffrent aucun retard, répondit Wilkins. J’aurais été enchanté de rester, dans le cas contraire, et Mark aussi, sans doute.
    — Il est vrai, approuva Matthew, mais nous devons reprendre la route demain. Certaines des affaires que j’ai en cours dans ce pays n’avancent pas aussi vite que je le souhaiterais. Elles requièrent mon attention.
    « Et quelles peuvent-elles bien être ? » me demandai-je. Que faisait Matthew, au juste, en compagnie du Dr Wilkins ? Je finis mon souper d’humeur morose.
    Ensuite, nous retournâmes dans la galerie où Pen et George, qui jouaient assez bien de l’épinette, s’installèrent à l’instrument. Les Mason se levèrent pour danser ; Matthew vint vers moi et me tendit la main pour me conduire sur la piste.
    À la cour, lorsque nous nous étions connus, je portais le deuil et ne participais pas aux bals. C’est Matthew qui m’avait persuadée de recommencer, Matthew qui avait été mon premier cavalier depuis Gerald. Je m’étais sentie heureuse de danser à nouveau car j’étais lasse de rester assise : le rythme de la musique me donnait des fourmillements dans les pieds. Avec Matthew, j’y avais de nouveau succombé joyeusement.
    À cet instant, alors que je paradais le long de la galerie, ma main dans la sienne, mes pieds suivant la mélodie, je croyais revivre ces jours heureux. J’aurais presque pu feindre que les mois entre-temps n’étaient pas survenus ; qu’il me faisait la cour et que l’avenir s’annonçait riche d’espoirs. Les souvenirs affluaient : une sortie à cheval dans le parc de Richmond par une chaude journée d’été, la poussière se soulevant sous les sabots de nos montures ; une partie de jeu de paume, une joute où je l’encourageais avec fierté ; une promenade à travers un jardin embaumé par les roses et la lavande, les colombes roucoulant dans la torpeur de juillet.
    Mais c’était notre première occasion d’échanger quelques mots en privé, et ces mots devaient être prononcés.
    — Matthew, que faites-vous ici ?
    — Je viens chercher ma femme, quoi d’autre ?
    Je passai en tournant sous l’arche de son bras, pour me retrouver face à lui.
    — Vous m’avez écrit que vous vouliez me rejoindre, reprit-il. J’accepte, et que reçois-je en retour ? Une lettre remettant votre venue à mai ! Il se trouve que mes affaires avec le Dr Wilkins m’amenaient de ce côté de la Manche ; j’ai appris ensuite qu’il devait rendre visite à Lockhill, où séjournait Ursula Blanchard ! Je m’y suis invité sans vergogne. Je voulais vous voir.
    Nous nous séparâmes, nous éloignâmes, revînmes côte à côte et unîmes

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