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Lancelot du Lac

Lancelot du Lac

Titel: Lancelot du Lac Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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prier par tous de rester dans le pays en seigneur ou en ami. Il les remercia, mais ne consentit qu’à demeurer quatre jours dans le château de son hôte. Après quoi, malgré les supplications du chevalier et de sa femme, il reprit la route avec la ferme intention de découvrir enfin le Royaume sans Nom dont on déplorait tant les merveilles.
    Il chevaucha tout le jour et à l’approche de la nuit se trouva à la croisée de deux chemins. Il se trompa alors de route, mais continua, plein d’assurance. Quand l’obscurité fut telle qu’il ne voyait plus son chemin, il descendit de cheval et s’installa sous les frondaisons afin de prendre du repos. Mais il y demeura bien peu, car, en levant la tête, il aperçut au-dessus du bois touffu la lueur et la fumée d’un feu de cheminée. Il se releva, partit dans cette direction, et finit par découvrir une maison de belle apparence. Il y entra, mit pied à terre et se dirigea vers les flammes. Il aperçut alors, dans l’angle d’une salle, un beau lit, confortable et spacieux comme jamais il n’en avait vu, avec une courtepointe qui le recouvrait. Mais, à l’opposé, se trouvait un cercueil sur deux tréteaux, ce qui ne lui sembla guère de bon augure ; quatre cierges brûlaient autour dans des chandeliers d’argent massif, eux-mêmes cernés par une troupe de chats sauvages aux aguets, ne semblant pas non plus apprécier son intrusion. Pire, sa venue, loin de les effrayer, déclencha chez eux de tels miaulements qu’une nuée de congénères envahit la pièce, manifestant de plus en plus à son égard une hostilité offensive.
    Lancelot réagit promptement. Il saisit dans le feu un tison enflammé qu’il appliqua avec une telle force sur le dos du plus gros d’entre eux qu’il l’assomma d’un seul coup en le projetant contre les cendres du foyer. Mais les autres chats, au lieu de s’enfuir l’attaquèrent tous ensemble, sautant sur ses épaules, enfonçant leurs griffes dans son haubert tressé. Lancelot, faisant tournoyer son tison, leur assena de si formidables moulinets que bientôt, à force de se démener, il parvint à leur faire lâcher prise et à les mettre en déroute. Se précipitant alors pour fermer la porte, il vit que le cercueil bougeait et avançait à sa rencontre. Sans perdre un instant, il lâcha son tison, prit son épée et pourfendit la caisse qui était vide. « Dieu ! s’écria-t-il, la diablerie est donc enfermée dans ces planches ! » Et il jeta le tout au feu, qui se consuma dans les flammes.
    Épuisé par l’effort et tenaillé par la faim, Lancelot se mit en quête d’un peu de pain ou d’une soupe grossière. En vain. Il n’y avait aucune nourriture dans la maison. Alors, il s’étendit sur le lit, son épée à portée de la main et s’endormit comme une masse après s’être demandé dans quel endroit maudit il était tombé.
    La faim et la soif ne tardèrent pas cependant à le réveiller. Il se redressa et, à la lueur des braises mourantes, il crut apercevoir la silhouette d’une jeune fille, plus blanche que neige, là, à côté du lit, et une autre, tout aussi blanche et irréelle, pénétrant dans la salle. « Je rêve ! » pensa-t-il. Mais les deux apparitions se penchèrent vers lui, le saluant avec déférence, et l’invitèrent à les suivre. « Je n’irai pas si mon cheval n’est pas bien traité ! » prévint-il, mais à son grand étonnement, l’une des filles répondit : « Il est déjà à l’écurie, soigné et pansé, avec une bonne ration d’avoine. On lui a même apporté de l’eau de source pour qu’il puisse se désaltérer. – Je ne vous crois pas, et ne vous suivrai que si vous me le montrez. – C’est chose facile, viens avec nous. »
    Il se leva et les suivit avec méfiance, prêt à user de son épée. Mais elles le menèrent droit à une grande écurie où il vit son cheval effectivement fort bien soigné. « C’est bien, dit Lancelot, j’irai maintenant où vous me conduirez. » On le fit donc entrer dans une pièce voûtée où était dressée une table abondante, avec sirops et vieux vins délicieux. Sur un lit de fourrure, était assise une dame, plus resplendissante qu’une fée. Avec élégance et courtoisie, elle se leva devant Lancelot et déclara : « Seigneur chevalier, sois le bienvenu. – Que le bonheur soit avec toi et avec tes compagnes ! » répondit-il.
    Les deux jeunes filles le désarmèrent et le firent asseoir dans un grand

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