Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Lancelot du Lac

Lancelot du Lac

Titel: Lancelot du Lac Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
paix.
    Quelques jours plus tard, un grand vacarme se fit entendre devant les murailles de Chatelmor. Une troupe de cavaliers venait d’arriver devant la poterne et s’y était arrêtée. Les hommes descendirent de leurs montures et se mirent à insulter les habitants de la forteresse. Parmi eux, se trouvait Iweret, le maudit enchanteur dont le sortilège avait rendu Mabuz le plus couard de tous les hommes en ce temps-là. Aussi venait-il très souvent provoquer sa victime et se moquer de sa lâcheté. Il prenait d’ailleurs grand soin de rester à l’écart, ne voulant point se risquer à proximité de la porte, de peur de tomber sous le coup de l’enchantement qui aurait fait de lui un aussi grand lâche que celui qu’il insultait. Quant à Mabuz, il se gardait bien de répondre à la provocation et de sortir de l’autre côté de la muraille, car il avait terriblement peur d’affronter Iweret.
    Cependant, ce jour-là, Mabuz, qui avait observé le comportement du nouvel arrivé, se mit à réfléchir. Il se souvint alors que sa sœur lui avait prédit que lorsque viendrait à Chatelmor le plus couard de tous les hommes qu’il avait pu connaître, l’instant de sa délivrance approcherait. Il fit venir le fils du roi Ban, et quand celui-ci l’aperçut, il se jeta à ses pieds en sanglotant. « Calme-toi, étranger, dit Mabuz. Tu ne risques rien de ma part, sois-en assuré. » Mais le jeune homme continuait à se lamenter. « Dis-moi, reprit Mabuz, veux-tu combattre pour moi ? – Pitié, seigneur, répondit l’autre, accorde-moi ta grâce ! Jamais je ne pourrai combattre, car j’ai bien trop peur d’y perdre la vie ! » En l’entendant ainsi implorer pitié, Mabuz se décida à tenter une expérience.
    Il ordonna à ses serviteurs d’habiller le prisonnier, de le vêtir de ses armes et de le faire sortir, avec son cheval, pour l’envoyer à la poursuite d’Iweret. Les serviteurs eurent bien du mal à exécuter les ordres de leur maître, car le jeune homme se débattait, se jetait continuellement à leurs genoux en leur demandant de l’épargner, et refusait même de garder son épée à sa ceinture. À la fin, insensibles à ses cris et à ses lamentations, ils le traînèrent de force jusqu’à la porte et le jetèrent dehors sans ménagement.
    Or, dès qu’il se trouva de l’autre côté de la muraille, l’enchantement se dissipa et le fils du roi Ban se sentit redevenir lui-même. Tout honteux à la pensée de la lâcheté qu’il avait manifestée, il comprit que le moment d’accomplir le vœu de la Dame du Lac était arrivé. Il se redressa, sauta sur son cheval et se mit à galoper dans la direction de la troupe dans laquelle, il le savait, se trouvait l’enchanteur Iweret. L’ayant rattrapée avant qu’elle ne fût parvenue aux lisières de la forêt, il fondit sur ceux qui traînaient à l’arrière-garde et fit un grand carnage avec sa lance et son épée. Mais, pendant ce temps, le gros de la troupe avait disparu à travers les arbres. Comme la nuit tombait et qu’il était harassé, il s’égara dans un bois et se retrouva près d’un ermitage.
    Un prêtre solitaire vivait là, se consacrant à la prière et à la méditation. Quand il vit le jeune homme à bout de forces et couvert de sueur, il l’invita à passer la nuit dans sa hutte, lui fournit une nourriture frugale mais réconfortante, et de l’eau en abondance. Quand le fils du roi Ban eut bu et mangé, et quand il se sentit reposé, il demanda à son hôte où il pourrait rencontrer l’enchanteur Iweret, car il voulait le provoquer en combat singulier. « Ce n’est certainement pas Dieu qui est toute sagesse qui t’inspire de telles folies ! répondit l’ermite. Si c’est pour cela que tu es venu ici, tu as perdu ton temps, et si tu persistes dans ton projet, tu y perdras sûrement la vie. Crois-moi, il y a mieux à faire en ce monde ! – Cela est mon affaire, reprit le jeune homme avec entêtement. Dis-moi seulement où se trouve Iweret ! » L’ermite répondit calmement : « Il est dans sa forteresse de Dodone. C’est un puissant château, bien protégé, pourvu de hautes murailles, bien situé, très haut au-dessus de la vallée, ingénieusement construit à l’intérieur comme à l’extérieur. Nul ne peut en franchir les enceintes, car en plus d’une nombreuse troupe d’hommes en armes qui veillent constamment, Iweret dispose de pouvoirs maléfiques. Mais je sais qu’à

Weitere Kostenlose Bücher