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Lancelot du Lac

Lancelot du Lac

Titel: Lancelot du Lac Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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inanimé et baignant dans son sang. Aussitôt, ils se réjouirent et l’un d’eux dit au fils du roi Ban : « Jeune étranger, tu nous as rendu un fier service, car Galagandreiz était un maître cruel qui abusait de nous et nous terrorisait par sa brutalité. Sois béni pour nous avoir ainsi débarrassés de lui. Sois notre seigneur et nous te rendrons hommage comme il se doit pour un valeureux jeune homme ! » C’est ainsi que le fils du roi Ban eut autorité sur le château de Moreiz et reçut l’hommage de tous ses habitants. Toutes les nuits, il couchait avec la jeune femme pour le plus grand plaisir de l’un et de l’autre. Quant à Kuraus et Orphilet, ils furent traités magnifiquement, comme ses hôtes privilégiés, jusqu’au jour où ils prirent congé et s’éloignèrent ensemble vers de nouvelles aventures.
    Un matin, à la pointe du jour, le fils du roi Ban s’en était allé à la chasse. S’étant enfoncé dans la forêt, tout à coup, une grande tristesse s’empara de lui. « Par Dieu tout-puissant, se dit-il, je suis indigne de la confiance que la Dame du Lac a placée en moi ! Je me laisse aller à une vie de mollesse et de plaisir alors que j’ai juré d’accomplir une mission. Je dois délivrer le frère de la Dame et vaincre le maudit enchanteur Iweret ! Je le ferai quoi qu’il puisse m’arriver ! » Et, sans plus tarder, il partit au galop, tournant résolument le dos à la forteresse de Moreiz.
    Au-delà de la forêt se trouvait une grande plaine arrosée de nombreux ruisseaux. Il continua son chemin et aperçut une belle cité resplendissante dans le soleil, avec des remparts hauts et puissants. Et, derrière ces murailles, il y avait une forteresse en pierre blanche, avec une tour dont le toit était d’ardoise fine. La porte de la cité était ouverte et le fils du roi Ban pénétra à l’intérieur, désireux de savoir quel était ce lieu et si l’on connaissait l’enchanteur Iweret. Il s’engagea dans une rue et se trouva près de la porte de la forteresse. Là, il vit une fille très belle qui montait un cheval dont les ornements brillaient comme un miroir. Le cheval était sans défaut, blanc comme la neige, sauf une épaule qui était rouge. Elle sortait du château et le jeune homme ne put s’empêcher de l’admirer. Mais elle disparut au détour d’une rue.
    Comme il restait frappé par cette fugitive apparition de la beauté, une foule hurlante s’avança vers lui, manifestant une grande colère, comme si tous les habitants de la ville s’étaient brusquement rassemblés pour l’agresser. Ils lui criaient des injures et le menaçaient de leurs poignards. Le fils du roi Ban tenta en vain de saisir son épée pour se défendre, mais ils étaient trop nombreux et le pressèrent de telle sorte qu’il fut bientôt saisi par de nombreuses mains sans pouvoir aucunement se débattre. Alors qu’il pensait être bientôt tué, un ordre bref retentit, et la foule s’écarta soudainement. C’était la fille au cheval blanc et rouge qui ordonnait qu’on cessât de harceler le nouvel arrivant qui ne devait pas connaître les coutumes du pays.
    Quelque peu interloqué, mais ne craignant plus pour sa vie, le fils du roi Ban se laissa emmener vers la forteresse. Là, sans lui fournir aucune explication, on l’enferma dans une sombre tour où il demeura jusqu’au jour. Alors, il vit entrer la merveilleuse fille entrevue à la porte de la forteresse et qui lui avait, semble-t-il, sauvé la vie en l’arrachant à la foule en fureur. Il la salua aimablement, et elle lui dit : « Étranger, ne sois pas courroucé par ce qui t’est arrivé. Tu ne pouvais savoir qu’il est interdit d’entrer dans notre ville avec ses armes. Ici, nous vivons en paix depuis bien des années et nous ne voulons pas que des guerriers armés risquent de troubler notre quiétude. Si tu avais laissé ton épée et ta lance à la porte de la ville, tu aurais été accueilli avec les plus grands égards, car nous sommes toujours honorés lorsqu’un voyageur vient nous rendre visite. On t’aurait grandement salué et tu aurais chevauché à travers les rues, clamant bien haut ton amour pour la paix, portant un rameau d’olivier dans la main droite et ton casque dans la main gauche. Ainsi aurais-tu été reçu par mon oncle, le fier Linier, gouverneur de cette ville qu’on appelle Limors (20) . C’est ici que je suis née et que je réside, dans le calme et la joie, au milieu de gens

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